L'Europe doit se montrer unie

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Déclaration de politique générale L'Europe doit se montrer unie

En amont du Conseil européen, la chancelière a appelé à la solidarité dans la politique européenne en matière d'immigration et d'asile. Elle s'est également prononcée en faveur d'un renforcement de l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex. Le renforcement de l'Union économique et monétaire sera également un point important à l'ordre du jour de la rencontre au sommet.

Temps de lecture: 6 min.

Discours de la chancelière fédérale Angela Merkel devant le Bundestag

En ce qui concerne les thèmes de la migration et de l'asile, Mme Merkel a plaidé pour une action solidaire des États membres

Photo : Bundesregierung/Denzel

Video Regierungserklärung der Kanzlerin

Relever les défis mondiaux dans l'unité

Les thèmes à l'ordre du jour du Conseil européen - l'avenir de l'Union économique et monétaire, l'innovation et le numérique, la compétitivité, le cadre financier pluriannuel à partir de 2021, la politique étrangère et de sécurité ainsi que la migration - correspondent tous à de grands défis mondiaux de notre époque : « Et l'Europe doit, dans la mesure du possible, unir ses forces afin de répondre à tous les grands défis mondiaux », a déclaré Mme Merkel. Dans le même temps, la chancelière a exprimé sa reconnaissance pour la coopération fructueuse visant à l'élaboration d'une « bonne stratégie franco-allemande » en préparation du Conseil.

« L'enjeu est une Union économique et monétaire forte », selon Angela Merkel. « L'euro est aujourd'hui stable, les programmes ont été menés à bien et les pays sont devenus plus compétitifs », a résumé la chancelière, se référant en particulier à la Grèce. Cela représente un travail considérable, en plus de témoigner d'une solidarité européenne, laquelle est « dans notre propre intérêt », selon Mme Merkel.

D'autres réformes doivent cependant encore être mises en œuvre en ce qui concerne l'Union économique et monétaire. Mme Merkel a cité, entre autres, les importants chantiers suivants pour les 19 États membres de la zone euro ainsi que les autres États intéressés :

• La poursuite de la réduction des risques dans le secteur bancaire. Ce n'est qu'après que l'on pourra entreprendre le développement d'un « filet de sécurité commun ».
• La poursuite du développement du Mécanisme européen de stabilité (MES) afin d'en faire « une sorte de fonds monétaire européen ». Seul un contrôle indépendant des programmes permettrait une plus grande indépendance vis-à-vis du Fonds monétaire international.
• Un nouveau budget d'investissement visant le renforcement de la monnaie européenne commune. Ce budget devrait harmoniser la compétitivité des pays partageant une même monnaie. Il pourrait voir le jour en 2021 avec l’entrée en vigueur du nouveau cadre financier européen. Dans ce contexte, « le critère de référence devra être la compétitivité des meilleurs, pas la moyenne de tous », a insisté Mme Merkel. Chaque État reste responsable de son propre budget à l’échelle nationale.« Responsabilité et contrôle vont de pair », et il ne s’agit en aucun cas de mutualiser les dettes, a-t-elle précisé.

La politique étrangère européenne commune doit devenir plus cohérente et plus capable d'agir. Concernant les éventuelles taxes douanières punitives américaines sur l’acier et l’aluminium, Angela Merkel a appelé à une position commune : « Nous considérons que ces taxes décrétées par les États-Unis sont contraires à la loi », a-t-elle dit, incitant néanmoins à la poursuite du dialogue avec les États-Unis.

« Coalition des volontaires » dans la politique en matière d'asile

En ce qui concerne les thèmes de la migration et de l'asile, Mme Merkel a plaidé pour une action solidaire des États membres : « Nous ne sommes pas encore là où nous voudrions être », a admis la chancelière. Certes, il est trop tôt pour trouver un accord sur la mise en place d’un système européen du droit d’asile. La chancelière a néanmoins souligné les réussites communes : cinq des sept mesures nécessaires à une politique d'asile commune font l'objet d'un large consensus au sein des États membres.

Des consultations sont cependant encore nécessaires concernant deux mesures juridiques : s'agissant de la directive relative aux procédures d’asile, il est question d'établir « les mêmes règles en matière d'octroi de l'asile dans tous les États membres ». La deuxième mesure concerne le règlement Dublin IV qui prévoit également une répartition solidaire des réfugiés entre les États membres.

Efficacité des mesures européennes

Angela Merkel a évoqué la possibilité de conclure des accords légaux entre États, y compris pour la politique d'asile. « Nous avons eu de bonnes expériences dans ce domaine », a déclaré la chancelière, citant comme exemple la déclaration des pays des Balkans occidentaux comme pays d'origine sûrs. Dans ce contexte, la chancelière a rappelé des succès européens communs en matière de politique d'immigration et d'asile : le nombre de réfugiés arrivant a nettement baissé, la situation s'est ainsi améliorée. La chancelière a mentionné le recul de 97 % des arrivées par la mer Égée depuis 2015 et de 77 % dans le centre du bassin méditerranéen par rapport à la même période de l'année précédente.

Cela montre l'efficacité des efforts européens communs. Mme Merkel a donné comme exemple :

• L'accord UE-Turquie : « Un modèle d'accord à de nombreux égards ».
• L'opération Sophia pour le sauvetage des personnes en détresse en mer et pour la formation des gardes-côtes libyens.
• L'agence européenne de surveillance des frontières Frontex. Celle-ci nécessite cependant d'être mieux équipée. Mais elle travaille dans ce sens et doit être transformée en une « véritable police européenne des frontières ».

En Allemagne aussi, le nombre de demandeurs d'asile a reculé, a résumé Angela Merkel, évoquant des mesures communes issues de l'accord de coalition, dont des mesures de regroupement familial pour les personnes pouvant bénéficier de la protection subsidiaire et les centres fermés dénommés « Ankerzentren », « Anker » étant l’acronyme allemand pour accueil, décision et retour (Ankunft, Entscheidung, Rückführung).

Lors du Conseil européen, il s'agit à présent en premier lieu de la « dimension externe » de la migration. « Nous devons discuter avec les pays africains. » Par ailleurs, il s'agit de mieux organiser et orienter les mouvements migratoires secondaires, selon la chancelière. S'il n'est pas possible de définir des règles avec 28 États membres, il faut former une « coalition de volontaires ». Toutefois, cela ne doit pas se faire de manière unilatérale, sans concertation, ni au détriment d'autres pays mais en ouvrant le dialogue avec des partenaires, a souligné la chancelière.

Engagement en faveur de l'OTAN

Concernant l'avenir de l'OTAN, la chancelière a souligné : « Nous sommes convaincus que cette alliance continue de jouer un rôle majeur dans le maintien de notre sécurité commune. » Elle a souligné la volonté de l'Allemagne de se rapprocher de son objectif d'augmenter son budget de défense à 2 % de son PIB d'ici 2024. Concernant la question fondamentale des dépenses de défense, il est question, selon la chancelière, y compris dans le cadre européen, « ni plus ni moins du maintien de l'alliance transatlantique ».

Les budgets 2018 et 2019 tiendront déjà compte d'une nette augmentation des dépenses consacrées au budget de la défense afin que l'Allemagne puisse atteindre son objectif de 1,5 % d'ici 2024. Lors du prochain sommet de l'OTAN, certains ajustements supplémentaires sont à l'ordre du jour. Outre une nouvelle augmentation de sa capacité de réaction, l'OTAN va se doter de deux nouveaux commandements, dont l'un se trouvera en Allemagne.

Selon la chancelière, il existe également une unité de vues avec le secrétaire général de l'OTAN concernant la volonté de maintenir la double approche envers la Russie. Par ailleurs, la coopération entre l'UE et l'OTAN doit être intensifiée.