« Nous devons avancer plus vite vers les ODD »

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Conseil pour le développement durable « Nous devons avancer plus vite vers les ODD »

« Nous avançons trop lentement » dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, a déclaré Angela Merkel à Berlin lors de la réunion annuelle du Conseil pour le développement durable.

Temps de lecture: 6 min.

Angela Merkel à la tribune du Conseil pour le développement durable

L’Allemagne mettra tout en œuvre pour atteindre ses propres objectifs climatiques d’ici 2030

Photo : Bundesregierung / Bergmann

Selon la chancelière fédérale, ces objectifs ne pourront pas être réalisés d’ici 2030 si nous poursuivons au rythme actuel. Elle a dit regretter que le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde ait encore augmenté et que l’accès à l’assainissement ne soit toujours pas garanti.

Les émissions de gaz à effet de serre et la consommation de matières premières continuent d’augmenter à l’échelle de la planète, a-t-elle poursuivi, avant de rappeler qu’il restait moins de 4000 jours avant 2030.

Responsabilité particulière de l’Allemagne

L’Allemagne œuvre activement pour la réalisation des 17 objectifs de développement durable (ODD), tant à l’échelon national qu’international. Lors du prochain sommet mondial sur le développement durable, qui aura lieu cette année à New York, elle s’engagera donc aux côtés de tous les autres pays en faveur d’une mise en œuvre ambitieuse de ces objectifs.

En outre, le gouvernement fédéral compte mettre à profit la période durant laquelle l’Allemagne exercera la présidence du Conseil de l’Union européenne l’année prochaine pour avancer dans la réalisation des ODD européens. Il est prévu pour cela de définir une stratégie de mise en œuvre européenne, a précisé la chancelière allemande. L’Allemagne exercera la présidence de l’UE au second semestre 2020.

Neutralité climatique pour l’Allemagne à l’horizon 2050

La protection du climat fait partie de la dimension écologique du développement durable. Des mesures dans ce domaine sont explicitement mentionnées dans le 13e ODD. Mme Merkel a souligné l’importance de la lutte contre le changement climatique pour l’humanité entière et promis que l’Allemagne ferait tout ce qui est en son pouvoir pour atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2030.

L’Allemagne entend en effet parvenir en 2030 à réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 1990. D’ici 2050, elle prévoit même d’atteindre la neutralité climatique. Cela veut dire que les émissions de GES devraient être faibles d’ici là. Les gaz à effet de serre tels que le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane sont responsables du réchauffement de la planète et du changement climatique.

La chancelière a parlé par ailleurs d’un « grand effort » à propos de la sortie, d’ici 2038, de la production d’électricité à partir du charbon, décidée par la « commission charbon » et qui fait l’objet d’un consensus dans la société. Grâce à cette décision, la réalisation des objectifs climatiques allemands devient possible à l’horizon 2030.

Dans ce contexte, Mme Merkel a salué l’engagement des jeunes dans la lutte contre le changement climatique. Il est souhaitable, a-t-elle déclaré, qu’ils prennent part aux débats politiques et s’engagent pour une meilleure protection du climat.

Conseil interministériel sur le climat

Angela Merkel a créé le « Conseil interministériel sur le climat » (Klimakabinett) qu’elle préside en personne et qui se consacre exclusivement aux thèmes touchant à la protection du climat. Plusieurs ministres y prennent part et ils sont invités à adopter des mesures concrètes.

Ces mesures peuvent être sectorielles (en liaison, par exemple, avec les réductions des GES dans les transports, la construction, etc.) mais elles peuvent tout aussi bien porter sur la tarification du CO2. Cette dernière concerne le prix à payer pour les émissions de dioxyde de carbone afin de réduire au minimum les impacts du réchauffement planétaire.

D’après la chancelière, des décisions fondamentales devraient être prises dans ce domaine d’ici le mois de septembre.

Le développement des énergies renouvelables, une contribution à la protection du climat

Le développement des énergies renouvelables, comme l’énergie éolienne et solaire, contribue largement à nous rendre indépendants des énergies fossiles et non renouvelables telles que le pétrole ou le charbon. L’Allemagne n’a cessé de les développer.

À l’heure actuelle, plus d’un kilowattheure sur trois en Allemagne provient du soleil, du vent, de l’énergie hydraulique ou de la bioénergie.

Angela Merkel a cependant fait remarquer que les nouvelles éoliennes ou les routes électriques n’étaient pas toujours bien vues de la population. Il est donc nécessaire de réfléchir à la possibilité de faire bénéficier les régions rurales d’un « soutien spécial » afin de faire mieux accepter les énergies renouvelables.

Durabilité dans la politique budgétaire

La durabilité n’est pas seulement un thème environnemental. Le secteur financier peut et devrait, lui aussi, être organisé de cette manière. Le principe de précaution de la durabilité s’applique donc également à ce secteur, ce qui signifie que l’on ne peut pas s’offrir plus que ce que l’on génère.

La politique budgétaire du gouvernement fédéral va dans ce sens. Les moyens financiers disponibles doivent être davantage investis dans des instruments financiers « verts », selon Mme Merkel. On nomme ainsi les investissements qui contribuent au développement durable, par exemple ceux concernant la protection des forêts ou la lutte contre la pollution plastique en mer.

Large participation à l’élaboration de la stratégie de développement durable

La stratégie allemande de développement durable est l’une des plus complètes au monde. Élaborée en 2002, elle se conforme depuis 2016 au Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies et aux 17 objectifs de développement durable. Elle est actualisée et développée tous les quatre ans avec la participation d’un large public. Cinq conférences dialogues, c’est-à-dire ouvertes au public, auront lieu également cette année et l’année prochaine sur ce sujet dans toute l’Allemagne.

La politique de développement durable étant une mission intersectorielle complexe, elle pose des défis de taille à la coordination et à la coopération avec les Länder et les communes. La chancelière fédérale a annoncé à ce sujet la tenue d’une réunion avec les chefs de gouvernement des Länder le 6 juin.

Les organisations de la société civile et les institutions scientifiques participent également au dialogue du gouvernement fédéral sur la conception et la mise en œuvre de la stratégie de développement durable.

« Il faut commencer chez soi »

Angela Merkel a insisté sur le rôle de l’administration publique comme modèle en matière de développement durable. Pour les quelque 120 autorités qui emploient environ un demi-million de personnes, un programme de mesures a été mis en place qui fixe des règles pour une action durable. Ces règles concernant les bâtiments, les cantines, l’approvisionnement durable et la mobilité.

D’autres aspects comme la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle ainsi que la représentation égale des femmes et des hommes aux postes de direction en font également partie.

Inscrire la durabilité dans la Loi fondamentale

La chancelière s’est montrée ouverte à un débat qui viserait à inscrire le principe de durabilité dans la Loi fondamentale, estimant qu’on pourrait y songer. D’un autre côté, cela ne résoudrait pas automatiquement les problèmes, a-t-elle rappelé, avant de conclure qu’il faudrait encore pour cela que les actions nécessaires suivent.