Première visite officielle d’Olaf Scholz en Chine
Les thématiques internationales, les relations bilatérales ainsi que les questions économiques figuraient parmi les principaux sujets abordés par le chancelier fédéral Olaf Scholz, le président chinois Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang.
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L’Allemagne et la Chine veulent coopérer encore plus étroitement pour surmonter les crises mondiales, a souligné le chancelier Olaf Scholz à l’issue des discussions avec le président chinois Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang. Compte tenu des multiples défis et crises auxquels le monde doit faire face, il est plus important que jamais de parler les uns avec les autres. « La guerre menée par Vladimir Poutine remet en question l’ordre de paix international. À Pékin, j’ai demandé au président Xi Jinping de faire valoir son influence sur la Russie », a déclaré Olaf Scholz. Tous deux s’accordent à dire que les menaces nucléaires sont extrêmement dangereuses. En cas de passage à l’acte, une ligne rouge serait franchie, a-t-il affirmé.
Le premier ministre chinois Li Keqiang a mis en avant l’ouverture et l’honnêteté des échanges avec le chancelier fédéral, et rappelé la tradition de bonne et étroite collaboration qui existe entre la Chine et l’Allemagne depuis la reprise des relations diplomatiques il y a 50 ans. Le président Xi Jinping avait avant cela loué l’engagement du chancelier dans les relations germano-chinoises et évoqué leur première rencontre en 2017. En amont des discussions avec Olaf Scholz, il avait également déclaré que l’Allemagne et la Chine devaient continuer à se traiter avec respect, à chercher leurs points communs en dépit des différences existantes et à façonner leur coopération pour servir leurs intérêts mutuels. Selon Xi Jinping, les deux pays resteront ainsi sur la bonne voie.
La guerre en Ukraine, une menace pour la stabilité mondiale
D’après le chancelier fédéral, de nombreux thèmes ont été abordés, notamment l’agression russe contre l’Ukraine ainsi que ses conséquences sur la stabilité mondiale, le changement climatique, les droits de l’homme et les relations bilatérales.
Olaf Scholz a de nouveau exhorté la Russie à mettre fin à son attaque et à retirer ses troupes d’Ukraine. Il a également rappelé que la faim ne devait pas être utilisée comme une arme.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine doit être résolu le plus tôt possible, a souligné le premier ministre Li Keqiang, ajoutant qu’il ne fallait pas de nouvelle escalade. Ce conflit menace d’ores et déjà la stabilité mondiale, les chaînes d’approvisionnement sont interrompues et les marchés de l’alimentation et de l’énergie sont perturbés, a-t-il indiqué.
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Collaboration dans la lutte contre la pandémie
Le chancelier fédéral a reconnu que l’Allemagne et la Chine avaient adopté des approches différentes dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Conscientes, toutefois, de leurs responsabilités, elles se sont mises d’accord pour approfondir encore la collaboration sur ce sujet. L’autorisation des vaccins du fabricant allemand BioNTech/Pfizer pour les étrangers résidant en Chine est un premier pas. Une autorisation générale en Chine est également envisageable, mais pour cela, une coopération plus étroite entre les autorités chinoises et européennes compétentes est nécessaire. Un renforcement de la coopération entre l’Institut Robert Koch et la partie chinoise a d’ores et déjà été convenu.
Ensemble contre le changement climatique et pour la biodiversité
Olaf Scholz a annoncé que la Chine et l’Allemagne s’étaient entendues sur le lancement d’un dialogue bilatéral sur le climat et la transformation. Les deux pays souhaitent en outre mener ensemble des travaux préparatoires en vue d’un accord international sur la biodiversité. Au regard de la situation de la dette mondiale, aussi liée à la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, le chancelier fédéral a dépeint l’Allemagne et la Chine comme des pays donateurs importants ayant une responsabilité commune. Tous ces sujets devraient également figurer à l’ordre du jour des consultations intergouvernementales germano-chinoises de l’année prochaine, a-t-il précisé.
Le premier ministre Li Keqiang a réaffirmé que la Chine restait attachée au développement mondial durable, au libre-échange et au multilatéralisme.
Des échanges ouverts sur les relations économiques et les droits de l’homme
Olaf Scholz s’est félicité des relations bilatérales fortes entre l’Allemagne et la Chine, notamment sur le plan économique. Il a dit espérer que les difficultés rencontrées par les entreprises allemandes pour accéder au marché chinois et faire respecter les droits en matière de propriété intellectuelle pourront être surmontées. Cela constitue à ses yeux un déséquilibre dans les relations commerciales. « Dans ce domaine, nous devons à nouveau parvenir à plus de libre-échange », a-t-il estimé.
L’économie allemande est préoccupée par l’accent mis sur l’autosuffisance économique en Chine et, plus généralement, par la tendance à subordonner la coopération économique à des objectifs politiques. Olaf Scholz a salué le fait qu’une discussion très ouverte ait pu avoir lieu à ce sujet. Il y a aussi eu des échanges ouverts à propos de Taiwan. Le chancelier fédéral a rappelé que l’Allemagne demeurait fidèle à sa politique d’une Chine unique, laquelle implique que tout changement de statut nécessite un commun accord.
La question des droits de l’homme a également été évoquée. Le chancelier s’est ici concrètement référé à la situation dans la province du Xinjiang. « Tous les membres des Nations Unies, y compris la Chine, se sont engagés à respecter les droits de l’homme, qui sont universels, et à protéger les minorités. Sur ce point, il y a de sérieuses divergences entre nos pays », a déclaré Olaf Scholz. « Il était important pour moi de signifier ce en quoi nous croyons fermement. »