Le chancelier rencontre le président américain Joe Biden
Le chancelier Olaf Scholz et le président américain Joe Biden s’accordent à dire qu'il faut continuer à soutenir l'Ukraine dans sa lutte défensive contre la Russie. Outre la guerre en Ukraine, un autre foyer de crise était au centre de l’entretien à la Maison Blanche.
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À l’issue de son entretien avec le président américain Joe Biden à la Maison Blanche, le chancelier allemand Olaf Scholz a souligné les bonnes et importantes relations entre l’Europe et les États-Unis. « On peut certainement affirmer qu’à l’heure actuelle, les relations, en particulier entre l’Allemagne et les États-Unis, sont aussi intenses, étroites et harmonieuses qu’elles ne l’ont sans doute été depuis de nombreuses années et décennies », a déclaré le chancelier.
M. Scholz a qualifié de plus grand défi la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, « avec toutes ses conséquences pour la sécurité et la paix non seulement en Europe, mais aussi dans le monde entier ». La remise en cause par la Russie du principe selon lequel les frontières ne doivent pas être déplacées par la force constitue une menace pour la paix et la sécurité. Il est donc juste et nécessaire que toutes les décisions requises soient prises pour aider l’Ukraine à défendre son propre territoire, a déclaré le chancelier vendredi.
Le Congrès devrait débloquer des aides financières pour l’Ukraine
MM. Biden et Scholz étaient d’accord pour dire que si l’on ne parvenait pas à obtenir une décision du Congrès américain pour débloquer les fonds nécessaires à la poursuite du soutien à l’Ukraine, cela constituerait une menace pour la capacité de défense du pays. « C’est pourquoi nous sommes tous deux fermement convaincus de l’urgence d’une telle décision, mais nous sommes également confiants dans le fait que le Congrès américain finira par la prendre », a déclaré le chancelier. Cela enverra le bon message à Vladimir Poutine, à savoir que ses espoirs qu’il suffise d’attendre assez longtemps pour que la volonté de soutien des amis de l’Ukraine en Europe, en Amérique du Nord et ailleurs faiblisse, sont vains. « Les Ukrainiens peuvent au contraire continuer à compter sur notre nécessaire soutien », a promis M. Scholz.
Aides de l’UE pour l’Ukraine
Lors de son entretien avec le président américain, M. Scholz a évoqué les principaux développements de ces dernières semaines en Allemagne et en Europe, notamment la décision prise en décembre par le Conseil européen d’ouvrir des négociations d’adhésion avec l’Ukraine. De plus, lors du dernier Conseil européen, début février, les chefs d’État et de gouvernement des 27 États membres de l’UE s’étaient mis d’accord pour mettre à disposition de l’Ukraine 50 milliards d’euros d’aides supplémentaires entre 2024 et 2027. « Nous voulons tout mettre en œuvre pour que l’Ukraine soit en mesure de se défendre », avait déclaré le chancelier à la fin du Conseil européen. Auparavant, M. Scholz avait mené une campagne intensive en faveur de la poursuite de l’aide de l’UE à l’Ukraine.
Tribune du chancelier : l’Occident doit maintenir son soutien à Kiev, rester fermement uni au sein de l’OTAN et déjouer la tentative de Vladimir Poutine de nous diviser. Lisez ici la tribune du chancelier dans le Wall Street Journal (WSJ).
Outre les engagements financiers de l’UE en faveur de l’Ukraine, le chancelier Olaf Scholz peut également citer le budget fédéral 2024 récemment adopté. Celui-ci prévoit une aide financière de plus de sept milliards d’euros pour l’Ukraine. Depuis le début de la guerre, l’aide bilatérale à l’Ukraine a atteint à elle seule près de 30 milliards d’euros. Ce montant comprend l’aide déjà fournie ainsi que les dépenses planifiées et approuvées par le Bundestag pour cette année et les crédits d’engagement pour les années à venir.
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Crise au Proche-Orient
En plus de la guerre en Ukraine, MM. Scholz et Biden ont échangé leurs points de vue sur la situation au Proche-Orient. L’Allemagne et les États-Unis partagent la conviction qu’une solution à deux États doit être trouvée pour mettre fin au conflit entre Israël et les Palestiniens. Cette issue est importante car elle constitue la base d’une bonne coopération future entre Israël et les États arabes voisins, a déclaré le chancelier. Une chose est cependant claire, selon Olaf Scholz : « Les États-Unis et l’Allemagne se tiennent aux côtés d’Israël pour protéger son droit à se défendre. » L’Allemagne a toujours clairement exprimé cette position dans les instances internationales, a-t-il rappelé.
75e anniversaire de l’OTAN
Outre les crises internationales, l’ordre du jour du voyage du chancelier aux États-Unis comprenait également un échange sur le 75e anniversaire de l’OTAN. Cet anniversaire doit être célébré lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’OTAN en juillet prochain. Ce sommet doit envoyer le signal que l’OTAN est déterminée et également capable d’assurer sa mission de dissuasion et de défense aujourd’hui et demain.
« Le partenariat transatlantique entre l’Europe et les États-Unis, le partenariat entre l’Allemagne et les États-Unis est d’une grande importance, y compris pour notre propre sécurité », a déclaré M. Scholz avant la rencontre avec M. Biden. « Il est donc important que nous discutions également ensemble des étapes nécessaires au renforcement de notre alliance de défense commune, l’OTAN », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, il est essentiel pour le chancelier que l’Allemagne s’engage en faveur d’un pilier européen plus fort au sein de l’OTAN, et qu’elle y apporte sa contribution. Le fonds spécial de 100 milliards d’euros pour la Bundeswehr, les deux pour cent du produit intérieur brut consacrés à la défense à partir de cette année, la perspective du déploiement d’une brigade de combat en Lituanie et l’initiative allemande de bouclier aérien européen (European Sky Shield) ne sont que quelques exemples de cette contribution.
Autres rencontres au programme de la visite aux États-Unis : en marge de son séjour d’un peu plus de 24 heures à Washington, le chancelier a rencontré jeudi des membres du Congrès américain pour un dîner. Par ailleurs, un échange avec des dirigeantes et dirigeants d’entreprises américaines était prévu vendredi.