Ce week-end, les événements se sont accélérés en Ukraine. L'opposition et le gouvernement se sont entendus sur un accord provisoire pour résoudre la crise politique intérieure. La chancelière fédérale Angela Merkel salue « l’évolution globalement très positive », a déclaré à Berlin le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert.
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Avec le concours du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, de ses homologues français et polonais et d’un envoyé spécial russe, le président Viktor Ianoukovitch et l’opposition ont signé un accord vendredi dernier. Cela représente « un pas très important », a affirmé M. Seibert.
Le fait que la situation en Ukraine soit restée très largement pacifique après la « terrible effusion de sang » représente une « évolution positive que nous saluons ». Le contexte général demeure cependant très tendu et incertain, a ajouté le porte-parole du gouvernement fédéral.
Sur cette toile de fond, la chancelière fédérale a eu des contacts en Ukraine et mené plusieurs entretiens téléphoniques, notamment avec les leaders d’opposition Vitali Klitschko, Arseniy Yatsenyuk et Ioulia Timochenko, a rapporté M. Seibert. La chancelière s’est également entretenue avec le président russe Vladimir Poutine et le président français François Hollande.
Dans tous ses échanges, Mme Merkel a plaidé en faveur de la « modération », a déclaré M. Seibert. En effet, toutes les parties concernées doivent avoir un intérêt à ce que « l’Ukraine reprenne pied dans un processus transparent fondé sur l’état de droit » afin que la crise puisse être résolue par voie démocratique.
L’occasion est maintenant donnée aux acteurs de prendre leurs responsabilités, a souligné M. Seibert. Les successeurs au gouvernement doivent sauvegarder la cohésion du pays.
Cette volonté doit également se refléter dans la composition, les contenus politiques et le ton du nouveau gouvernement devant être formé, notamment lorsqu’il s’agit de la partie Est de l'Ukraine et de la Crimée, dans le sud du pays.
L’Allemagne appuie le souhait de centaines de milliers de manifestants qui aspirent à « l’état de droit, la paix, la démocratie et la liberté », a souligné M. Seibert.
Durant le week-end, « une nouvelle majorité parlementaire s'est visiblement formée », a expliqué Steffen Seibert. Celle-ci a pris des décisions personnelles et formelles importantes pour la période de transition.
Dans la soirée de vendredi, le parlement ukrainien, la Rada, avait voté pour la destitution du président Ianoukovitch. Olexandre Tourtchinov a été nommé président par intérim du pays en plus de sa nouvelle fonction de président du parlement. Les élections présidentielles anticipées ont été fixées au 25 mai 2014. Le retour à la Constitution de 2004 a également été voté.
Le processus de transition devrait déboucher sur des « élections transparentes, libres, justes et démocratiques » selon le gouvernement fédéral, ouvrant la voie à une pleine légitimité démocratique pour le nouveau gouvernement élu en Ukraine.
« L’Union européenne (UE) et l'Allemagne apporteront leur contribution dans ce sens », a promis le porte-parole du gouvernement fédéral. La haute représentante de l’Union européenne, Catherine Ashton, s’est rendue une nouvelle fois à Kiev lundi pour discuter des possibles mesures supplémentaires de soutien à l’Ukraine.
Si le retour à la stabilité politique est désormais prioritaire, la porte reste ouverte à la conclusion de l'accord d'association, a souligné le porte-parole du gouvernement fédéral.
Vendredi dernier, le parlement ukrainien avait également voté la libération de l’ex-première ministre Ioulia Timochenko. Dès le samedi soir, Mme Timochenko se rendait sur la place de l’Indépendance (Maïdan) à Kiev. Devant plusieurs dizaines de milliers de manifestants, elle a tenu son premier discours officiel depuis plus de deux ans.
Lors d’un entretien téléphonique, la chancelière fédérale a souhaité à Mme Timochenko « Bienvenue dans la liberté », a déclaré M. Seibert. L’offre de traitement médical de la chancelière fédérale est toujours actuelle. Angela Merkel a également exprimé sa conviction selon laquelle l’unité du pays devait être maintenue. Cela constitue un « point très important », a souligné le porte-parole du gouvernement fédéral.