Avec François Hollande, elle s'est également prononcée en faveur d'une prolongation par l'Union européenne des sanctions à l'encontre de la Russie en raison du conflit ukrainien.

La situation en Syrie et la situation en Ukraine sont les deux principaux sujets à avoir été abordés mardi par la chancelière fédérale Angela Merkel et le président français François Hollande lors de leur entretien à Berlin. En amont du Conseil européen de jeudi, les deux dirigeants souhaitaient coordonner leurs positions dans de nombreux domaines politiques. Le projet de politique européenne commune en matière de migration est l'un de ces domaines politiques, notamment au regard des partenariats de migration avec les pays d'Afrique, a affirmé Mme Merkel.

Faire avancer le régime d'asile européen commun

La réforme du régime d'asile européen commun est aussi un dossier d'actualité, a souligné la chancelière. Ici, les partenaires veulent faire pression afin de parvenir à des ententes rapidement. La situation est très fragile, notamment dans les régions de la Méditerranée où il n'y a pas encore d'accord équivalant à celui ayant été conclu entre l'UE et la Turquie. Le soutien de la Grèce joue également un rôle important dans ce contexte, afin d'accélérer la mise en œuvre du « mécanisme de retour ».

Dans ces dossiers, la protection des frontières européennes ainsi que les progrès en ce qui concerne le travail des gardes-côtes et des gardes-frontières sont au premier plan, a déclaré le président François Hollande.

En matière de sécurité intérieure et extérieure, et en particulier de politique de défense, le Conseil européen abordera les « intéressantes et importantes propositions des ministres de la défense européens », a souligné la chancelière fédérale.
À cet égard, M. Hollande a évoqué la création d'un fonds qui ferait avancer le financement de projets de recherche dans le domaine de la défense. Cela est nécessaire afin de parvenir à une capacité permanente en matière de commandement d'opérations. Les pays africains doivent aussi être soutenus afin qu'ils puissent venir à bout du terrorisme, a-t-il dit.

Tous les thèmes à l'ordre du jour du Conseil européen sont abordés dans la perspective de créer des emplois pour les Européens et d’assurer leur sécurité. L'objectif est de « représenter l'Europe comme étant la force la mieux à même de nous protéger et de nous offrir sécurité et prospérité », selon Mme Merkel.

L'Ukraine et la Syrie au centre des préoccupations

Des thématiques internationales sont aussi au programme du Conseil européen. La situation en Ukraine est l'une d'entre elles. Le processus de Minsk s'avère très difficile, a affirmé Mme Merkel. C'est pourquoi il sera nécessaire de prolonger à nouveau les sanctions à l'encontre de la Russie, même si l'on souhaiterait qu'il en soit autrement.

Il sera aussi question de la situation tragique en Syrie, a indiqué la chancelière. Tout est mis en œuvre, à tous les niveaux, afin de soutenir la population civile et d'apporter de l'aide humanitaire et des soins médicaux. « La situation est catastrophique et cela nous brise le cœur à tous », a déclaré la chancelière.

Nous sommes déterminés à faire comprendre « au régime syrien et aussi à la Russie et à l'Iran qu'il est ici question d'êtres humains et que la situation doit être améliorée de toute urgence », a-t-elle souligné.
Le président François Hollande a déclaré que la communauté internationale avait attendu trop longtemps. À présent, il faut lancer un ultimatum humanitaire pour la protection de la population civile en Syrie, a-t-il dit : « Nous devons maintenant intervenir. Nous devons agir et nous agirons. »

La chancelière fédérale Angela Merkel et le président François Hollande ont participé à la deuxième Conférence numérique franco-allemande au ministère fédéral de l'Économie, à l'invitation du ministre fédéral de l'Économie Sigmar Gabriel. Il s'agissait de la conférence de suivi d'un premier événement conjoint qui s'était tenu à Paris.