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Le chef du gouvernement turc à Berlin Un pont entre les nations

Les quelque trois millions de personnes d'origine turque vivant en Allemagne ont donné aux relations germano-turques un caractère tout particulier. C'est ce qu'a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel après avoir accueilli le premier ministre turc Ahmet Davutoğlu.

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel s'entretient avec le premier ministre turc Ahmet Davutoğlu

L'islam fait partie de l'Allemagne, a déclaré Angela Merkel lors de sa rencontre avec Ahmet Davutoğlu

Photo : Bundesregierung/Denzel

Outre les questions de politique d'intégration, la lutte contre le terrorisme était au cœur de cette rencontre.

La chancelière fédérale Angela Merkel a reçu à la Chancellerie fédérale le nouveau premier ministre turc Ahmet Davutoğlu à l'occasion de sa première visite officielle. Les questions de politique d'intégration, en particulier l'éducation, la formation et la langue, ont constitué l'une des priorités de cet échange de vues. La déléguée du gouvernement fédéral à l'Intégration Aydan Özoğuz, d'origine turque, a également pris part à l'entretien.

Consultations gouvernementales germano-turques

Mme Merkel et M. Davutoğlu ont convenu qu'en raison du large éventail de sujets bilatéraux et internationaux, des consultations gouvernementales germano-turques se tiendraient régulièrement à l'avenir. Ces dernières doivent avoir lieu chaque année, alternativement au niveau des chefs de gouvernement ou des ministres des Affaires étrangères. Pour la première édition, la chancelière fédérale se déplacera à Ankara l'année prochaine.

Coopération dans les sciences et la recherche

Lors de leur rencontre, Angela Merkel et Ahmet Davutoğlu ont également évoqué les intenses relations germano-turques dans le domaine scientifique. La chancelière fédérale a mentionné dans ce contexte l'université germano-turque d'Istanbul. Celle-ci avait, pour l'année scolaire 2013-2014, débuté son enseignement en trois cursus de licence et trois cursus de master rassemblant environ 125 étudiants.

La situation économique et intérieure de la Turquie a également constitué un sujet de l'entretien. Mme Merkel a mis en évidence les progrès accomplis, sous l'égide du premier ministre, en matière de questions religieuses. Les deux dirigeants ont par ailleurs débattu de la liberté d'opinion et de la liberté de la presse.

Le gouvernement fédéral s'est prononcé pour l'ouverture de négociations avec la Turquie concernant son adhésion à l'UE et entend qu'elles se poursuivent sous la forme d'un processus évolutif. Cela a aussi été souligné par Mme Merkel. Certains sujets importants restent cependant à clarifier, selon la chancelière. Parmi ceux-ci compte notamment le débat sur l'État de droit, mais aussi le conflit avec Chypre. L'Allemagne souhaite justement être un partenaire dans la question chypriote.

Ensemble contre le terrorisme

Du fait de sa situation géographique, la Turquie est tout particulièrement concernée par la guerre civile en Syrie et le groupe terroriste de l'EIIL. Il a donc également été question, entre Mme Merkel et M. Davutoğlu, de politique étrangère, notamment de stratégies communes dans la lutte contre l'EIIL.

« La Turquie est un allié dans la lutte contre le terrorisme, autrement dit : nous agissons ensemble. Nous avons parfois des nuances différentes, mais nous faisons corps contre le terrorisme. » La chancelière a estimé que la mission Patriot de la Bundeswehr dans le sud de la Turquie renforce l'amitié entre les deux pays.

La guerre civile en Syrie menace aussi la population et le territoire de la Turquie. Dans ce contexte, la Bundeswehr a transféré en Turquie des systèmes de défense anti-aérienne de type Patriot.

Angela Merkel a souligné que les deux pays partageaient également le même point de vue quant à un nouveau gouvernement en Irak. L'Iraq nécessite une approche inclusive. Mme Merkel a expliqué qu'il s'agissait « que tous les groupes de la population et tous les groupes religieux se retrouvent de la même façon dans le pays, soient responsables et que cela se reflète également dans l'armée ».

Résolution du conflit syrien

La Syrie également a été l'un des sujets de cette rencontre. La discussion concernant Kobané est pour la Turquie une question de voisinage immédiat, a déclaré Angela Merkel. Il importe, pour résoudre le conflit, d'être à l'écoute les uns des autres et d'ajuster les points de vue.

« La volonté de coopérer sur cette question est là », selon Angela Merkel, qui a loué les efforts du président Recep Erdoğan en matière de réconciliation avec les Kurdes de Turquie. Cela est d'une importance fondamentale, non seulement pour la Turquie, mais aussi pour nous tous, a expliqué la chancelière fédérale.

Les efforts de la Turquie en matière d'accueil de réfugiés venus de la Syrie voisine ont été qualifiés par Angela Merkel de « contribution humanitaire tout à fait essentielle » ; elle a par ailleurs souligné la nécessité d'apporter une solution politique au conflit.

Cohabiter pacifiquement en Allemagne

L'islam fait partie de l'Allemagne, a affirmé l'ancien président fédéral Christian Wulff, selon Angela Merkel. Celle-ci a déclaré : « Je suis aussi de cet avis ». Indépendamment de leur religion, toutes les personnes respectant les lois, vivant dans le pays et connaissant sa langue sont les bienvenues en Allemagne. « Je suis la chancelière de tous les Allemands », a clairement affirmé Angela Merkel. Cela inclut toutes les personnes qui y vivent durablement. « Quelle que soit leur origine et leur provenance. »

Angela Merkel a de plus réaffirmé la nécessité de renforcer le dialogue entre les religions. « Il y a beaucoup de méconnaissance. » Elle s'est dite très reconnaissante envers les musulmans d'Allemagne pour leur rejet de la violence. « Cette position sans ambiguïté est d'une aide précieuse pour la cohabitation des religions dans notre pays. »

En conclusion, la chancelière a fait référence à la manifestation silencieuse qui a lieu ce mardi et à laquelle les associations musulmanes avaient appelé. Elle y sera elle-même présente, avec de nombreux membres du Conseil des ministres fédéral. C'est là un signe fort pour la cohabitation pacifique des religions en Allemagne, selon Angela Merkel.