C’est en ces termes que le chef de la diplomatie allemande a résumé la réunion qui venait de s’achever à Berlin.

Selon M. Steinmeier, les discussions en format « Normandie » se sont déroulées dans un climat meilleur qu’à Paris il y a deux mois. Néanmoins, elles ont été difficiles, comme l’est le processus politique en cours. « C’est pourquoi je dis effectivement que le bilan est mitigé », a-t-il déclaré.

Moscou et Kiev sont d’accord pour maintenir le cessez-le-feu comme objectif et intensifier pour cela leur coopération, a poursuivi le ministre allemand. « Je suis donc tout à fait satisfait des résultats obtenus aujourd’hui sur ce point », a-t-il affirmé.

Il y avait eu dans l’est de l’Ukraine une recrudescence massive des violences militaires avant les Pâques orthodoxes fin avril. Les parties au conflit étaient alors convenues de respecter pendant les fêtes une trêve qui dure encore.

Questions de sécurité au premier plan

M. Steinmeier a dit se réjouir que l’on ait nettement avancé en particulier dans les questions de sécurité. Selon lui, des mesures concrètes ont été décidées : le désengagement des unités militaires le long de la ligne de contact et l’établissement de zones démilitarisées. Des propositions concrètes ont été faites par les deux parties à ce sujet.

Les deux parties se sont également accordées à améliorer les échanges d’informations le long de la ligne de contact. En outre, on évitera à l’avenir les exercices militaires dans cette zone. Les mesures seront contrôlées par la mission d’observation de l’OSCE. M. Steinmeier considère qu’une entière transparence a également été convenue sur ce point entre les protagonistes. Un nouveau mécanisme de consultation entre la mission d’observation de l’OSCE et les experts militaires a par ailleurs été décidé, ce qui permettra de vérifier plus rapidement les violations commises, a expliqué le ministre.

Une grande avancée

Il importe désormais de réellement mettre en œuvre ces stratégies et ces ententes dans l’est de l’Ukraine. Si l’on parvenait à sécuriser durablement la trêve observée depuis les Pâques orthodoxes, cela constituerait « une grande avancée », a insisté M. Steinmeier. Il a remercié ses homologues russe et ukrainien pour les progrès qui ont pu être réalisés dans ce domaine de la sécurité.

Selon M. Steinmeier, cela ne s’applique cependant pas à l’ensemble du processus politique. Ce dernier demeure en effet difficile en particulier concernant le contenu d’une loi sur les élections locales. Il y a eu jusqu’ici déjà 36 réunions sans résultat dans le groupe de travail compétent, a précisé le chef de la diplomatie allemande.

Nécessité de compromis

« Les conceptions restent bien entendu très éloignées les unes des autres », a-t-il constaté. C’est le cas par exemple pour les accords portant sur le système électoral en lui-même et la question de la participation aux élections, notamment des réfugiés.

C’est la raison pour laquelle le chef du groupe de travail sur les questions politiques, l’ambassadeur Pierre Morel (France), a été prié d’élaborer un compromis. « J’espère qu’une volonté de compromis encore nettement plus grande que celle manifestée aujourd’hui apparaîtra au cours des semaines à venir », a conclu M. Steinmeier.