Sommet UE-Afrique
Au cours de leur dernier sommet, l’Union européenne et l’Union africaine sont convenues d’un partenariat renouvelé. Protection du climat, santé mondiale, paix et sécurité : « L’Europe et l’Afrique ne peuvent répondre qu’ensemble aux grandes questions de notre temps », a déclaré le chancelier Olaf Scholz. Le sommet avait été précédé d’une réunion informelle des dirigeants de l’UE sur la crise en Ukraine.
Temps de lecture: 3 min.
« L’Europe a soumis aux pays membres de l’Union africaine une véritable offre de coopération. Nous voulons mobiliser pour cela un montant total de 20 milliards d’euros par an », a fait savoir le chancelier fédéral Olaf Scholz vendredi à l’issue du sommet de l’Union européenne et de l’Union africaine à Bruxelles. Cela permettra de stimuler encore davantage d’investissements privés, a-t-il affirmé.
Le paquet d’investissements « Global Gateway » de 150 milliards d’euros prévu jusqu’en 2027 vise à aider l’Afrique à opérer une relance et une transformation dans les domaines écologique et numérique. Le paquet comprend en détail 36,8 milliards d’euros provenant du budget européen, 53,4 milliards d’euros de garanties de crédit et environ 20 milliards d’euros versés par les États membres. Des investissements privés viendront s’ajouter aux investissements publics.
La pandémie ne peut être vaincue qu’en unissant nos forces
Selon M. Scholz, le gouvernement fédéral participe à cet effort « de manière substantielle par ses propres initiatives ». L’Allemagne s’est montrée un partenaire fiable dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, a-t-il rappelé, et elle est le deuxième pays donateur de l’Accélérateur ACT auquel elle contribue à hauteur de 2,2 milliards d’euros.
Au sein de l’« Équipe Europe », l’Allemagne apportera également son soutien afin que l’objectif de vaccination - 70 % - de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) puisse être atteint, a souligné le chancelier. Il est prévu pour cela de distribuer d’ici la fin de l’année 700 milliards de doses de vaccins anti-Covid, dont une grande partie aux pays africains, avant tout par le biais du mécanisme mondial COVAX. « Sur les quelque 114 millions de doses de vaccin dont nous avons fait don, plus de 40 millions sont arrivées à destination chez nos partenaires africains », estime M. Scholz. Par ailleurs, l’Équipe Europe a fourni 29 millions de doses supplémentaires du vaccin Johnson & Johnson.
Olaf Scholz a également déclaré avoir bon espoir que le rythme de production locale de vaccins en Afrique s’accélère nettement avant la fin de l’année, notamment grâce au large soutien dont elle bénéficie. BioNTech a montré cette semaine, en coopération avec l’Afrique du Sud, le Ghana, le Rwanda et le Sénégal, comment y parvenir très concrètement.
Focus sur la politique climatique et autres sujets
Comme domaines d’un partenariat renouvelé, M. Scholz a mentionné la protection du climat et la santé mondiale, mais aussi d’autres sujets tels que la sécurité et la migration. À l’issue du sommet, le chancelier allemand a déclaré avoir plaidé, en sa qualité de président en exercice du G7, en particulier pour que les partenaires africains optent eux aussi pour un club climatique ouvert et veuillent y participer : « c’est nécessaire si nous voulons relever ensemble le grand défi mondial que représente le changement climatique », a-t-il insisté.
L’Union africaine (UA) est la principale organisation réunissant les pays d’Afrique. Fondée en 2002 et installée à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, elle compte 55 membres et s’étend ainsi à tout le continent africain. L’UA œuvre pour l’intégration politique et socio-économique du continent.
Consultations sur le conflit ukrainien
Une réunion informelle des dirigeants de l’UE sur la crise russo-ukrainienne s’était tenue avant l’ouverture du sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine. Interrogé sur ce sujet à l’issue de ce dernier, le chancelier allemand a réaffirmé que la situation était « très critique ». La Russie a opéré un tel déploiement de ses forces militaires à la frontière russo-ukrainienne que cela suffit pour déclencher une guerre avec l’Ukraine. La situation n’a pas changé, a-t-il constaté.
Olaf Scholz a une nouvelle fois évoqué la « stratégie double » : d’un côté, une invasion militaire de l’Ukraine aurait des conséquences graves, de l’autre, on essaye d’éviter une telle situation par le dialogue, tout en démontrant « une unité sans faille ».