Sommet du G20 à Bali
Dans leur déclaration finale, les participants au G20 ont pour leur grande majorité sévèrement condamné la guerre russe contre l’Ukraine. Des « mots clairs ont été trouvés », selon le chancelier fédéral Olaf Scholz. Relativement aux explosions en Pologne, M. Scholz a appelé à élucider consciencieusement les évènements et à se garder de toute conclusion hâtive.
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Le G20, réuni en sommet à Bali, a adopté une déclaration finale dans laquelle la grande majorité de ses membres condamne sévèrement la guerre russe contre l’Ukraine. Le sommet du G20 a conduit à des ententes qui « dépassent de très loin ce que l’on en attendait, cela reste la réussite de ce sommet », a souligné le chancelier fédéral Olaf Scholz à l’issue de la rencontre.
Emploi inacceptable de l’arme atomique
Pour Olaf Scholz, c’est une bonne chose que des mots clairs aient été trouvés au sujet de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. Il a en outre été affirmé sans ambages que l’emploi de l’arme atomique était inacceptable. Tous les participants ont tracé cette ligne rouge « avec force ». Le chancelier fédéral a dit se réjouir du fait que l’Allemagne ait pu contribuer à préparer cela par des discussions en amont.
Les principales nations industrialisées et émergentes du monde étaient réunies depuis mardi sur l’île de Bali (Indonésie) pour le sommet du G20 de cette année. La rencontre du G20 s’est tenue sous le signe de la guerre d’agression russe contre l’Ukraine. « Le président russe est presque seul au monde avec sa politique. Il n’a aucun allié fort », a constaté le chancelier fédéral à l’issue du sommet.
« Des mots étonnamment clairs »
Des pays tels que l’Inde et l’Afrique du Sud ont aidé, selon Olaf Scholz, à ce que les chefs d’État et de gouvernement trouvent « des mots étonnamment clairs » sur la guerre russe en Ukraine. Cela démontre que nombreux sont ceux qui, de par le monde, trouvent cette guerre injuste, même s’ils se sont abstenus, pour différentes raisons, lors des votes aux Nations Unies, selon M. Scholz. C’est pourquoi il est crucial de poursuivre les discussions autour de cette question et d’affirmer clairement que la guerre d’agression ne saurait être admise, non plus que l’emploi de l’arme atomique.
« C’est là un consensus qui s’impose progressivement et, je trouve, un grand progrès, car l’on ne pouvait guère s’y attendre lorsqu’au début de l’année, nous avions évoqué la tenue du sommet au regard de cette guerre », a explicité le chancelier. Dès mardi, il avait martelé : « Il doit être clair que l’on ne peut accepter qu’un pays assaille son voisin. »
« C’est un incident terrible »
Concernant les destructions et les explosions en Pologne, le chancelier fédéral avait déclaré tôt mercredi matin, en marge du sommet du G20 : « C’est un incident terrible et il est maintenant nécessaire d’élucider consciencieusement la manière dont il s’est produit. » Il a ajouté avoir parlé avec le président Andrzej Duda et lui avoir témoigné, ainsi qu’à ses concitoyens, sa sympathie et les condoléances des Allemandes et des Allemands.
Le chancelier a fermement condamné les récents tirs de missiles russes sur l’Ukraine : « Nous constatons que des centrales électriques sont détruites, que des câbles sont touchés, que l’approvisionnement en eau est détruit. Ce n’est pas une forme de guerre acceptable dans cette guerre de toute façon injustifiée. »
D’autres missions en point de mire
Même dans cette situation, les participants n’ont pas perdu de vue d’autres missions, comme celle de faire en sorte que l’alimentation mondiale reste assurée. L’Allemagne a relevé de cinq milliards d’euros les moyens qu’elle y accorde à travers différents programmes. « Une contribution importante, et d’ailleurs substantielle, pour traiter ce problème très concrètement », a fait remarquer Olaf Scholz. La faim dans le monde s’est particulièrement accrue du fait de la guerre.
Les séances de travail ont également concerné le changement climatique, des services de santé équitables et de qualité, la relance économique après la pandémie et les défis économiques en conséquence de la guerre.
Nourriture et énergie
La guerre a amené des hausses de prix dans le monde entier, y compris dans le secteur de l’énergie. Le chancelier fédéral Scholz s’est prononcé en faveur d’une sécurité énergétique mondiale, insistant cependant sur le fait que les objectifs de la communauté internationale en matière de climat ne devaient pas en souffrir. La décarbonation doit demeurer un objectif à court terme. Olaf Scholz a invité les participants au sommet à rejoindre le Club climat initié par lui. C’est selon lui la clé pour maintenir l’objectif de réchauffement de 1,5 degré Celsius – y compris pour les générations futures.
De nombreux dossiers relatifs à l’évolution ultérieure du monde ont également été abordés, dossiers de haute importance, notamment concernant le changement climatique d’origine anthropique et la manière de le contenir. Et, a poursuivi le chancelier fédéral, « comment parvenir à œuvrer ensemble en matière de santé, afin de nous protéger aussi des conséquences de pandémies telles que celle de la Covid-19, mais aussi face à des défis liés à la poliomyélite ou au VIH, entre autres ».
Il ressort de ce sommet du G20 un signal clair : il faut lutter contre la crise mondiale de l’alimentation. « L’Ukraine, comme la Russie du reste, joue un rôle important dans l’approvisionnement mondial en céréales, ce pourquoi il était si crucial que nous accordions en amont nos positions à ce sujet », a souligné le chancelier fédéral. Le gouvernement fédéral soutient les négociations actuelles sur la prorogation de l’accord céréalier au-delà du 19 novembre. Dans le cadre également de la présidence du G7 de cette année, le gouvernement fédéral a fait de la lutte contre la faim dans le monde une priorité de son travail. L’Allemagne a augmenté ses aides d’un nouveau milliard d’euros et investit, rien que pour cette année, cinq milliards d’euros au total dans la lutte contre la faim. La contribution du G7 va toutefois bien au-delà du soutien purement financier : avec l’Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire créée à l’initiative de l’Allemagne, la coopération internationale dispose d’une plateforme très concrète.
La réussite de la relance économique demeure une priorité, après la pandémie de Covid-19 et après la crise déclenchée par la guerre d’agression russe et ses répercussions sur la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique. « Mais que le monde se soit ici réuni, que nous ayons parlé ensemble et qu’il y ait eu des accords dépassant largement les attentes, cela reste la réussite de ce sommet et je suis très heureux que nous soyons parvenus à organiser cela de cette façon », s’est félicité le chancelier fédéral.
En marge du sommet du G20 à Bali, l’Indonésie et les partenaires internationaux ont signé les Partenariats pour une transition énergétique juste, qui ouvrent la voie en matière de protection du climat, de transition énergétique et d’investissements durables. Retrouvez ici le communiqué de presse « L’Indonésie et les partenaires internationaux définissent des objectifs climatiques porteurs d’avenir et les financements correspondants ».