Invitation du premier ministre de Macédoine du Nord
Le chancelier fédéral Olaf Scholz a déclaré, lors de la visite du premier ministre de la République de Macédoine du Nord Dimitar Kovacevski mercredi à Berlin, vouloir « encourager la Macédoine du Nord à poursuivre son engagement sur la voie des réformes». L’Allemagne prend « très au sérieux » la perspective d’adhésion à l’Union européenne des pays des Balkans occidentaux.
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Le chancelier fédéral Olaf Scholz a reçu le premier ministre macédonien Dimitar Kovacevski avec les honneurs militaires devant la Chancellerie fédérale.
Photo : Gouvernement fédéral/Denzel
Lors de la conférence de presse conjointe qui a précédé son échange avec le premier ministre de la République de Macédoine du Nord, Dimitar Kovacevski, mercredi à la Chancellerie fédérale à Berlin, le chancelier fédéral Olaf Scholz a fait référence au 30e anniversaire, cette année, des relations diplomatiques entre l’Allemagne et la Macédoine du Nord.
« Les contacts et liens entre nos pays n’ont cessé de se resserrer durant cette période, la confiance a grandi. Rien que ces derniers mois, le président fédéral, la ministre fédérale des Affaires étrangères et moi-même nous sommes rendus en Macédoine du Nord. Cela atteste de l’importance de ce contact pour nous », a conclu M. Scholz.
La République de Macédoine du Nord est un territoire enclavé du sud-est de l’Europe. Cette ancienne république de l’ex-Yougoslavie a proclamé son indépendance en 1991. Le territoire national couvre une superficie de 25 700 kilomètres carrés et compte environ 2,1 millions d’habitants, dont quelque 700 000 vivent à Skopje, la capitale. La Macédoine du Nord qui, après des décennies de conflit à ce sujet avec la Grèce, porte son nom depuis 2019, est limitrophe de la Serbie, du Kosovo, de la Bulgarie, de la Grèce et de l’Albanie.
Un grand respect de l’identité macédonienne
L’Allemagne prend très au sérieux la perspective d’adhésion à l’UE des pays des Balkans occidentaux, « ce qui est particulièrement vrai pour la Macédoine du Nord », a insisté le chancelier fédéral vis-à-vis de son homologue macédonien.
L’Allemagne a un « grand respect » de l’identité macédonienne, de sa langue et de son histoire, ainsi que des immenses efforts entrepris par le pays dans les réformes qui le rapprochent de l’UE, comme l’a souligné Olaf Scholz.
D’autres réformes sont nécessaires
Un point crucial est à présent le projet d’amendement de la constitution. Beaucoup de choses dépendent de sa réussite. « Je sais que ce n’est pas une étape facile. Mais elle est nécessaire pour ouvrir la voie à la poursuite du processus d’adhésion à l’Union européenne. »
C’est pourquoi M. Scholz tient à encourager la Macédoine du Nord à poursuivre son engagement sur la voie des réformes. « Ces réformes ne sont pas une exigence abstraite. Elles ont d’ores et déjà des effets très concrets pour les citoyennes et les citoyens. »
Le processus de Berlin, une opportunité
Cela s’applique aussi selon lui au processus de Berlin, auquel s’attellent en étroite coopération six pays des Balkans occidentaux afin d’emprunter ensemble le chemin vers l’UE. Le processus recèle encore un fort potentiel.
Outre son sens géographique, le terme « pays des Balkans occidentaux » a aussi une connotation politique. Il a été introduit dans le langage de l’UE lors du sommet européen de Vienne en 1998 et désigne les États de la péninsule balkanique qui ne sont pas encore membres de l’UE. Ainsi, outre l’Albanie, les États successeurs de la Yougoslavie - la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie - sont actuellement considérés comme des États des Balkans occidentaux, mais pas la Slovénie ni la Croatie, qui ont rejoint l’UE en 2004 et 2013 respectivement.
En novembre 2022, le processus de Berlin a connu un nouveau souffle avec un sommet à Berlin. Certains accords ont permis de se rapprocher de l’objectif de création d’un marché régional commun. « Nous entendons aussi progresser sur ce plan cette année. Et je me réjouis beaucoup de la tenue du sommet le 16 octobre à Tirana, le premier dans la région elle-même », a assuré M. Scholz.
Kosovo et Serbie : soutenir la normalisation
Au vu des actuelles tensions entre le Kosovo et la Serbie, le signal d’un sommet dans les Balkans occidentaux revêt une importance significative. « Ce serait une occasion bienvenue pour la Serbie et le Kosovo de se concentrer à nouveau pleinement sur la normalisation de leurs relations, notamment en mettant en œuvre les accords d’Ohrid dans lesquels la Macédoine du Nord, en tant qu’hôte du sommet, a joué un rôle décisif », a affirmé le chancelier, anticipant le sommet en Albanie.
Unis contre la guerre de la Russie
Un thème important de la discussion avec M. Kovacevski a également concerné l’agression russe contre l’Ukraine et ses conséquences. La Macédoine du Nord fait partie de la vaste alliance, en Europe et avec nos partenaires transatlantiques, qui « fait front commun contre la guerre d’agression russe », a relevé le chancelier.
La Macédoine du Nord prend des responsabilités, que ce soit au sein de l’OTAN ou de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), dont elle exerce la présidence en 2023. Olaf Scholz s’en est félicité.