L’absence du Bélarus et de la Russie, alors que tous les autres sont là, est un signe de la rencontre d’aujourd’hui, a déclaré le chancelier fédéral lors de la conférence de presse finale à Chisinau, en République de Moldova. La réunion s’inscrit ainsi dans une grande tradition, celle de l’idée que la souveraineté et l’intégrité territoriale sont des choses que l’on doit respecter et que « la paix entre nous revêt une grande importance pour les Européens ».

La présidente moldave Maia Sandu et le président du Conseil européen, Charles Michel, ont convié à Chisinau 47 cheffes et chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’UE, ainsi que d’autres pays européens. Objectif de l’échange : promouvoir la coopération politique pour renforcer la sécurité et la prospérité en Europe.

Le chancelier a réaffirmé : « Ensemble, nous nous tenons aux côtés de l’Ukraine. Et nous ne faiblirons pas dans notre soutien à l’Ukraine, qu’il soit politique, financier, humanitaire, mais aussi par les armes. »

C’est ce qui donne aussi à cette rencontre une force symbolique : « La République de Moldova, après l’Ukraine, est comme aucun autre pays européen exposée aux tentatives incessantes de déstabilisation de Moscou », selon Olaf Scholz. C’est pourquoi la grande solidarité du Moldova vis-à-vis de l’Ukraine est si remarquable ; le chancelier en a remercié la présidente Maia Sandu et tous les citoyennes et citoyens du pays.

Abolir les tensions entre les différents pays

Ce sommet est également lié à l’engagement pour le Moldova, l’Ukraine et, à terme, la Géorgie, de pouvoir devenir membres de l’Union européenne. Cela vaut aussi pour les six pays des Balkans occidentaux. Des progrès sont à noter sur ce point, selon M. Scholz.

Dans ce contexte, le chancelier a également mené des entretiens directs, aux côtés du président français Emmanuel Macron, afin de contribuer à défaire les tensions entre les différents pays. « Nous avons intensivement discuté avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Nous nous sommes intensivement entretenus avec le Kosovo et la Serbie. »

C’est là que se retrouvent les pays d’Europe

Par ailleurs, les dirigeants ont aussi abordé les thèmes de la sécurité énergétique en Europe, des infrastructures et du déploiement de réseau. La cohésion contribue aussi, selon le chancelier, à l’indépendance vis-à-vis des importations de gaz russe.

Olaf Scholz s’est dit très satisfait. Ces rencontres ont selon lui fait leurs preuves parce que l’on a su se tenir aux principes suivants : parler ensemble, non pas l’Union européenne et ses amis, mais les pays d’Europe, qui sont ceux réunis ici. « Et le fait que le dialogue soit effectivement au centre. Cette réussite représente aussi un progrès pour notre Europe. »

La Communauté politique européenne – en quoi ce forum est-il important ? 
La guerre d’agression russe le montre : une politique étrangère bien coordonnée, fondée sur des valeurs, est le prérequis d’une Europe géopolitique. L’Union européenne doit donc se doter d’une assise plus vaste. C’est ce qui se fait désormais avec des rencontres régulières des dirigeants de tous les pays européens, au sein du nouveau forum qu’est la Communauté politique européenne (CPE). 
La CPE est un format de coordination politique, qui ne se substitue pas aux organisations, structures ou processus existants et ne vise pas à en créer de nouveaux. Elle ne remplace pas, en particulier, le processus d’adhésion à l’UE. Il s’agit de la deuxième réunion de la CPE. Son premier sommet s’était tenu à Prague le jeudi 6 octobre 2022.

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