Le doctorat a le vent en poupe

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Rapport fédéral sur l’encouragement de la relève scientifique Le doctorat a le vent en poupe

Une fois que l’on a écrit une thèse de doctorat, il n’existe pour ainsi dire aucun risque d’être un jour au chômage et ce, même si la plupart des jeunes chercheurs ne sont que sous contrat à durée déterminée. Et davantage de fonds sont alloués à la recherche. Voici quelques-unes des conclusions du Rapport fédéral de 2021 sur l’encouragement de la relève scientifique.

Temps de lecture: 5 min.

Une jeune scientifique au laboratoire

Une jeune scientifique au laboratoire : de bonnes perspectives sur le marché du travail pour les doctorants

Photo : imago images/Westend61

La relève scientifique est capitale pour l’ensemble du pays. C’est elle qui cherche, fait naître des innovations et répand le savoir. Si un doctorat prépare en principe à une activité dans le domaine scientifique, dans la majorité des cas il est le point de départ de carrières ultérieures dans le monde économique et le service public. C’est ce qui ressort du Rapport fédéral sur l’encouragement de la relève scientifique que le gouvernement fédéral a examiné aujourd’hui en conseil des ministres.

Le Rapport fédéral sur l’encouragement de la relève scientifique (BuWiN) est établi par un consortium scientifique indépendant et représente l’ouvrage de référence sur la situation de la relève scientifique en Allemagne. Une fois par législature, il délivre des données et des résultats de recherche actuels concernant les parcours de qualification et de carrière, les conditions de travail et les perspectives de la relève scientifique. Le rapport de 2021 constitue la quatrième édition, après celles de 2008, 2013 et 2017.

Une priorité : le cursus professionnel des docteurs 

Chacun de ces rapports est guidé par un thème prioritaire. Celui de cette année se penche sur les parcours professionnels des titulaires de doctorat. Le document analyse ainsi la situation professionnelle pendant les années qui suivent la thèse. Les résultats sont réjouissants. Le chômage des docteurs est constant, de seulement 1 à 2 % dans les dix années suivant la thèse. Quiconque passe son doctorat peut donc être sûr d’arriver sur le marché du travail, que ce soit dans le monde scientifique ou ailleurs. Dans le même temps, il s’avère que les docteurs ont, plus souvent que d’autres universitaires, des revenus élevés ou des postes de direction.

La pandémie entrave les phases de qualification

La pandémie de Covid-19 frappe la relève scientifique de manière particulière, car les phases de qualification sont limitées dans le temps. Le gouvernement fédéral prend cela en considération et a donc adapté, par exemple, la loi sur les contrats à durée déterminée dans le domaine scientifique et les conditions de la promotion de projets par la Fédération.

Afin d’assurer la trésorerie des projets soutenus et de prévenir tout retard, les durées de validité et les délais ont été prolongés. Il est maintenant possible de solliciter des fonds en amont, de facturer des coûts à intervalles plus courts. Par ailleurs, les périodes des bourses ont été en partie allongées.

Des dépenses accrues pour la recherche et le développement

Les dépenses allouées à la recherche et au développement en Allemagne ont augmenté. En 2018, l’État et le milieu économique ont cumulé 104,7 milliards d’euros consacrés à ce secteur. Cette part a crû entre 2005 et 2018, comme d’ailleurs dans les autres pays de l’OCDE. En 2018, elle représentait 3,1 % du PIB. L’Allemagne se situe ainsi au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE.

Les contrats à durée déterminée encore trop nombreux

Le constat est moins brillant en ce qui concerne les conditions de travail des jeunes scientifiques. En 2018, dans les universités, 92 % de la relève scientifique ayant obtenu son doctorat (jusqu’à 45 ans) était uniquement sous contrat à durée déterminée, et la proportion de ces contrats était de 76 % sur l’ensemble des groupes d’âge. On constate certes un léger recul par rapport à 2015, mais cette part reste bien trop élevée. En effet, une relation de travail à durée déterminée est synonyme pour les scientifiques, majoritairement jeunes, de perspectives incertaines pour l’avenir, qui rendent notamment difficile un projet de famille.

Le gouvernement fédéral investit des moyens considérables dans les programmes Fédération-Länder et attend en contrepartie des installations scientifiques qu’elles recourent bien davantage à des contrats à durée indéterminée. Il s’agit entre autres du pacte pour l’avenir des études et de l’enseignement, de la stratégie d’excellence et du quatrième pacte pour la recherche et l’innovation. Le programme de suivi des titularisations assure en outre une meilleure planification des carrières scientifiques. Le rapport démontre que ce parcours professionnel attractif s’établit progressivement.

Autres conclusions du rapport

  • La part de jeunes scientifiques a nettement augmenté depuis 2005 : de 78 % chez les moins de 35 ans, de 43 % chez les 35-45 ans (les professeurs ne sont pas comptabilisés).
  • La part de femmes baisse dans toutes les disciplines à mesure que l’on grimpe dans l’échelle hiérarchique. Tous les potentiels sont ainsi encore loin d’être exploités, et cela commence dès la phase de doctorat. Si les femmes représentent encore 47 % des docteurs, leur part n’est plus en tant que titulaires d’une chaire que de 34 % (échelon W2), voire de 27 % (échelon W3).
  • Concilier famille et carrière universitaire : il est relativement fréquent que la relève scientifique, en dépit d’un désir d’enfant, finisse par ne pas en avoir. Cela tient pour partie au fait que l’on repousse la fondation d’une famille en raison d’une faible sécurité financière et de planification. Les hommes ont un peu plus souvent des enfants que les femmes.
  • Les doctorants financent leur vie quotidienne en majorité (57 %) par un emploi dans une université ou un établissement de recherche. La Fédération finance près d’un tiers des doctorants en partie ou en totalité. 
  • Un doctorat dure en moyenne 4,7 ans. À sa conclusion, les doctorants sont âgés de 31 ans en moyenne.
  • Où travaillent les docteurs dix ans après leur doctorat ? 22 % d’entre eux exercent une activité scientifique, 45 % œuvrent dans le secteur économique, 30 % en milieu hospitalier et médical, 4 % dans le reste du service public.

L’avis du gouvernement fédéral vis-à-vis du quatrième Rapport fédéral sur l’encouragement de la relève scientifique va être transmis au Bundestag pour y être débattu.