En conseil des ministres
Le gouvernement fédéral a adopté en conseil des ministres le rapport économique annuel pour 2024. Malgré une légère croissance, l’économie allemande reste en difficulté. Pour les consommateurs, il y a cependant de bonnes nouvelles.
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Le gouvernement fédéral n’escompte qu’une croissance économique faible pour 2024. C’est ce qui ressort du rapport économique annuel adopté en conseil des ministres et sur lequel le ministre fédéral de l’Économie Robert Habeck a fait jeudi une déclaration gouvernementale au Bundestag.
La guerre menée par la Russie contre l’Ukraine continue à grever l’économie allemande, a souligné M. Habeck mercredi à l’issue de la réunion. « Les perspectives conjoncturelles pour cette année demeurent marquées par cette crise. » L’économie la surmonte en effet plus lentement qu’espéré. Les conséquences de la guerre sont multiples, selon le ministre. Elles comprennent notamment une croissance du commerce mondial historiquement basse. Cela touche particulièrement l’économie allemande, fortement exportatrice. S’y ajoutent des pertes de pouvoir d’achat dues à la forte inflation, ainsi qu’une raréfaction des investissements du fait de taux d’intérêt élevés. Par ailleurs, le taux d’épargne a augmenté, tandis que la demande intérieure a chuté.
S’atteler aux réformes
Malgré tout, M. Habeck se montre confiant : « Au niveau des perspectives, nous voyons au contraire des signaux nets d’une possible amélioration de la tendance. » Ainsi, les accords salariaux ambitieux de l’année passée ont par exemple amené une hausse des revenus et des bénéfices des entreprises allemandes. Toujours selon le ministre, la situation reste néanmoins extrêmement difficile. « Nous devons faire plus. Nous atteler aux réformes, les accélérer, pour renforcer et maintenir la compétitivité de l’Allemagne dans un environnement mondial totalement chamboulé. Mais nous devons le faire dans un climat d’entraide. »
Aperçu des principales conclusions
- Le produit intérieur brut réel, c’est-à-dire corrigé de l’influence des prix, doit augmenter de 0,2 %.
- La hausse des prix devrait se contracter à 2,8 %. En ajoutant à cela une augmentation attendue de 3,8 % du revenu disponible, l’on peut donc compter sur une hausse des salaires réels.
- Selon les prévisions, le marché du travail conserve sa solidité – les chiffres de l’emploi devraient poursuivre leur hausse et le chômage, ne progresser que faiblement.
Un frein à la reprise malgré une demande intérieure plus forte
La demande intérieure pourrait se renforcer si, comme on l’escompte, les citoyennes et citoyens disposent à nouveau, grâce aux hausses de salaire et à une moindre inflation, de davantage de moyens financiers réels. Cette reprise est cependant freinée par les crises internationales et les taux d’intérêts élevés. Il s’avère dans l’ensemble que l’Allemagne en tant que site économique reste soumise à une pression considérable.
De vastes mesures de renforcement du site économique
Le gouvernement fédéral entend contrer la phase de faiblesse actuelle par des mesures larges et ciblées. L’objectif est de renforcer durablement le site économique. Le rapport économique annuel 2024 cite pour cela dix champs d’action cruciaux :
- Le renforcement du dynamisme de l’investissement, notamment à travers la loi relative aux opportunités de croissance.
- L’élimination des obstacles administratifs inutiles et l’abandon de formalités administratives supplémentaires disproportionnées.
- Le soutien à l’innovation, notamment en renforçant l’allocation de recherche.
- L’augmentation de l’offre de main-d’œuvre, notamment à travers la loi sur l’immigration de travailleurs qualifiés.
- L’amélioration des conditions de financement, notamment à travers la loi sur le financement de l’avenir.
- L’augmentation de l’offre d’énergies renouvelables, notamment à travers l’amendement de la loi sur les énergies renouvelables (EEG).
- La promotion d’une production industrielle climatiquement neutre, notamment par des accords de protection du climat.
- La diversification du commerce extérieur, notamment par un élargissement des relations commerciales.
- La création de logements abordables et durables, notamment par de nouveaux programmes d’aide ou une extension des programmes existants, ainsi que par une modification temporaire des règles en matière d’amortissement.
- La modernisation des infrastructures de transport, notamment par des moyens financiers supplémentaires.
Des investissements record pour la prospérité future
Le gouvernement fédéral a ainsi posé les jalons afin de sécuriser la prospérité en Allemagne à moyen et long termes, tout en garantissant le respect des limites écologiques. À cette fin, il définit également des priorités en matière d’investissement public : après l’arrêt de la Cour constitutionnelle fédérale, la Fédération investit à un niveau record – qui sera bien supérieur à 100 milliards d’euros en 2024.
L’accent est particulièrement mis sur la décarbonation de l’industrie et l’aménagement du secteur de l’hydrogène, l’électromobilité et tout ce qui en découle, ainsi que la promotion de la microélectronique.
Conformément à l’article 2 de la loi sur la stabilité et la croissance économiques (StWG), le gouvernement fédéral présente chaque année un rapport économique. Le rapport de cette année contient la projection de l’évolution économique générale pour l’année 2024. Par ailleurs, le gouvernement fédéral y prend position sur certains passages du rapport 2023/2024 du Conseil d’experts pour l’appréciation de l’évolution économique générale.