La transition climatique et sa mise en œuvre : voici l’un des sujets sur lesquels ont voulu se pencher les quelque 1 000 participantes et participants aux Journées de la politique pour la jeunesse ce jeudi en présence du chancelier fédéral. Olaf Scholz a souligné les « objectifs très ambitieux » du gouvernement, qui vont entraîner d’après lui une transformation profonde de l’industrie allemande.

Selon le chancelier, il est nécessaire d’agir « à un rythme prodigieux ». À titre d’exemple, il faudrait construire chaque jour cinq à six éoliennes et l’équivalent de 40 terrains de football d’installations solaires si l’on veut réussir la transition énergétique. Il s’agit d’un « effort colossal », mais nous avançons, a-t-il ajouté. L’ensemble du gouvernement, et le peuple tout entier aussi, d’ailleurs, doivent prendre conscience de cette responsabilité. « Nous devons pouvoir expliquer toutes nos décisions à l’ensemble de la population et convaincre la majorité », a expliqué le chancelier fédéral.

Les Journées de la politique pour la jeunesse sont organisées par le ministère fédéral de la Jeunesse en partenariat avec l’association de presse jeunesse Jugendpresse Deutschland. Sous la devise « la politique sans la jeunesse, c’est comme le présent sans l’avenir », un millier de jeunes issus de toute l’Allemagne ont développé quatre jours durant des idées pour faire en sorte que la politique réponde mieux aux besoins de la jeunesse et discuté avec des représentants de la sphère politique et de la société civile. C’est lors des Journées de la politique pour la jeunesse de 2017 et 2019 que la stratégie commune pour la jeunesse du gouvernement a été élaborée. Les conclusions de l’édition de cette année doivent être intégrées entre autres dans le plan d’action national pour la participation des enfants et des jeunes. 

État du système éducatif

Outre le changement climatique, des questions ont été posées sur l’état du système éducatif. Un participant a ainsi proposé la création d’une matière intitulée « santé physique et mentale ». Olaf Scholz a déclaré qu’une attention particulière devait être portée à la santé des élèves, notamment au regard de la pandémie de Covid-19. Le gouvernement a certes développé des programmes, mais « nous avons beaucoup à faire pour rattraper notre retard », a admis le chancelier.

L’intégration des enfants issus de l’immigration a également été évoquée. Pour Olaf Scholz, c’est une « mission de taille », l’Allemagne ayant un fort taux d’immigration. Ces enfants ne sont pas une minorité, mais constituent la norme dans de nombreuses villes allemandes. Il faut donc un système scolaire qui fonctionne bien avec une population diverse.

Promouvoir la démocratie

Les jeunes se sont également interrogés sur l’inclusion, la situation en Europe et le système de santé. Concernant les manières de rallier les jeunes à la cause de la démocratie, le chancelier a fait une réponse détaillée : « La démocratie implique de pouvoir se faire son propre avis, de lutter et de ne pas toujours avoir gain de cause, mais de devoir se mettre d’accord avec les autres. » L’attachement à la démocratie tient toujours au fait que les personnes comprennent que cela les concerne, qu’on leur accorde de l’importance et que leurs problèmes sont pris en considération. Donner ce sentiment à la population est à ses yeux une mission essentielle de la politique.

Le chancelier et les réseaux sociaux

Vers la fin de la discussion, il a été demandé au chancelier s’il comptait passer plus de temps sur les réseaux sociaux afin notamment de davantage toucher la jeune génération. À cette question, Olaf Scholz a répondu clairement par la négative. S’il dispose de divers comptes sur les réseaux sociaux, ceux-ci sont gérés par son équipe. Il trouverait d’ailleurs plutôt inquiétant que quelqu’un occupant ses fonctions consacre beaucoup de temps à communiquer via ces canaux. Selon lui, il conviendrait alors de se demander en quoi consiste vraiment le travail de cette personne. À propos du tweet qui serait potentiellement publié pour résumer la discussion, la réponse d’Olaf Scholz ne s’est cependant pas fait attendre : « Jeunesse, avenir – tout ira bien ! »

Le midi, la ministre fédérale de la Jeunesse Lisa Paus a déclaré en ouverture des Journées de la politique pour la jeunesse : « J’apprécie les Journées de la politique pour la jeunesse comme étant un espace où l’on discute des questions de notre temps, où divers avis se confrontent, et où l’on se querelle également. » Les jeunes ont droit non seulement d’être pris en considération, mais aussi d’être pris au sérieux. Cela vaut la peine de s’engager, a-t-elle réaffirmé à l’intention des jeunes.