« Notre monde est doté de règles claires » 

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Olaf Scholz devant l’Assemblée générale de l’ONU « Notre monde est doté de règles claires » 

Le chancelier fédéral a condamné le « pur impérialisme » russe lors de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a assuré l’Ukraine du soutien continu de l’Allemagne et annoncé la tenue à Berlin d’une conférence pour la reconstruction du pays. Il a par ailleurs appelé, à New York, à renforcer les partenariats mondiaux et la participation pour surmonter les défis actuels.

Temps de lecture: 7 min.

Le chancelier Olaf Scholz intervient devant l’Assemblée générale des Nations Unies.

Olaf Scholz a demandé à New York que les règles et les institutions des Nations Unies soient adaptées aux réalités du 21e siècle.

Photo : Gouvernement fédéral/Köhler

Lors de son premier discours prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies, le chancelier fédéral Olaf Scholz a évoqué les grandes crises complexes de notre époque. Il a également souligné que le respect de la Charte des Nations Unies demeurait le fondement d’un monde multipolaire en paix. « Cette charte, c’est notre refus collectif d’un monde sans règles. Notre problème, ce n’est pas l’absence de règles. Notre problème, c’est le manque de volonté de les respecter et de les faire appliquer », a déclaré, mardi, Olaf Scholz à New York.

Nous ne devrions jamais accepter que « les règles [soient] faites par ceux qui sont en position de nous les dicter de par leur puissance militaire, économique ou politique », a-t-il relevé lors de l’ouverture de l’Assemblée générale, estimant que c’était à la communauté internationale de s’assurer qu’un monde toujours plus multipolaire fasse preuve de coopération.

Une réponse claire à l’impérialisme pur et dur

Le chancelier fédéral a fermement condamné la guerre d’agression russe contre l’Ukraine devant l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a qualifié à cette occasion l’attitude de la Russie de « pur impérialisme ». Dans le même temps, il a plaidé pour la cohésion et le soutien car, selon lui, Vladimir Poutine ne renoncera à sa guerre et à ses ambitions impérialistes que lorsqu’il comprendra qu’il ne peut la gagner. Mais, « [s]i nous voulons que cette guerre se termine, nous ne pouvons pas être indifférents à la manière dont elle prendra fin », a-t-il indiqué. La communauté internationale n’acceptera pas une paix dictée par la Russie contre l’Ukraine ni les pseudo-référendums annoncés dans les zones occupées par la Russie.

Conférence relative à la reconstruction

Mardi, Olaf Scholz a remercié la communauté internationale, précisant qu’« il est si important que 141 pays aient condamné sans équivoque, dans cette salle, la guerre de conquête russe. Cela ne suffit pas pour autant ! » Le chancelier fédéral a annoncé de nouvelles aides internationales à destination de l’Ukraine « dans les domaines financier, économique et humanitaire, mais aussi en lui fournissant des armes ». L’Ukraine peut également compter sur le soutien de la communauté internationale en ce qui concerne la reconstruction du pays. Le chancelier fédéral convie ainsi aux côtés de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, des experts du monde entier à une conférence relative à la reconstruction le 25 octobre à Berlin. « [N]ous réfléchirons de concert avec les soutiens de l’Ukraine du monde entier à la manière de réussir cette mission générationnelle. »

Ne pas compromettre la sécurité d’approvisionnement

Dans son discours de mardi, le chancelier fédéral Olaf Scholz s’est également rapporté à son prédécesseur Willy Brandt qui condamnait dès 1973 devant les Nations Unies le rapport entre la guerre et la famine. Dans le contexte actuel, Olaf Scholz a déclaré : « Qui veut bannir la faim doit bannir la guerre menée par la Russie, cette guerre qui entraîne également dans des pays situés loin de la Russie une hausse des prix, une pénurie d’énergie et la famine. » Seule la Russie « a empêché le départ des bateaux ukrainiens transportant des céréales, bombardé des ports et détruit des exploitations agricoles ». Il a souligné que c’était grâce à la médiation du secrétaire général des Nations Unies António Guterres et de la Turquie que les exportations de céréales depuis l’Ukraine avaient pu reprendre.

Sécurité alimentaire et dérèglement climatique

Le chancelier a pointé les grands défis de notre époque. « Nous devons tenir nos promesses et contribuer à résoudre les grands problèmes de notre planète », parmi lesquels figurent actuellement la crise alimentaire ainsi que le dérèglement climatique induit par l’homme. L’Allemagne progresse ici rapidement grâce à ses propres innovations technologiques. « Nous visons la neutralité climatique d’ici 2045 et nous souhaitons apporter notre contribution pour que tous les pays du monde puissent avancer sur cette voie, par exemple en Asie, en Afrique et dans quelques pays d’Amérique du Sud », a ajouté Olaf Scholz.

Au sujet de la sécurité alimentaire, le chancelier a souligné que personne ne devrait mourir de faim dans ce monde prospère et qu’il devrait être possible pour toutes et tous de se nourrir et de nourrir leur famille. « Nous portons donc une responsabilité pour que les aides financières des pays riches contribuent à satisfaire cet objectif. »

Protéger les droits de l’homme

Le chancelier a insisté sur les engagements de la communauté internationale en matière de protection des droits de l’homme. En tant que deuxième donateur du système des Nations Unies et deuxième donateur d’aide humanitaire, son pays a accueilli des millions de réfugiés ces dernières années, a-t-il fait remarquer. Cependant, il convient de continuer à aider par exemple les centaines de milliers de personnes qui souffrent dans des camps d’internement ou des prisons, les femmes dont les droits sont bafoués et là où sont commis des crimes de guerre, comme à Marioupol, à Boutcha ou à Irpin. Dans ce contexte, le chancelier estime que « les meurtriers doivent rendre compte de leurs actes ».

Concernant le rapport de l’ancienne Haute-Commissaire aux droits de l’homme sur la situation des Ouïghours dans la province du Xinjiang, le chancelier a souligné que la Chine devrait appliquer ses recommandations.

Une coopération sur un pied d’égalité

À la fin de son discours, le chancelier fédéral Olaf Scholz a insisté sur le fait que « [c]e ne sont ni le nationalisme ni l’isolement qui résoudront les problèmes de notre époque ». Il est en revanche convaincu que « la seule réponse raisonnable, qu’il s’agisse de la lutte contre le changement climatique ou les grandes crises sanitaires, de l’inflation ou des chaînes commerciales perturbées ou encore de notre comportement face aux migrants et aux réfugiés » consiste à « [r]enforcer la coopération, le partenariat et la participation ». Selon Olaf Scholz, ce sont l’ouverture et la coopération qui sont à la base de la paix et de la prospérité. Il évoque ainsi, concernant également les pays du Sud, « [u]ne coopération qui non seulement affirme s’effectuer sur un pied d’égalité mais y veille ».

Réforme du Conseil de sécurité

Le chancelier a renouvelé son plaidoyer en faveur de la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies. « Nous devons adapter nos règles et nos institutions aux réalités du 21e siècle », a-t-il souligné.

Olaf Scholz a fait appel au soutien à la candidature de l’Allemagne au Conseil de sécurité, en tant que membre permanent et, dans un premier temps, comme membre non permanent en 2027-2028. Il a déclaré que son pays était prêt à assumer de plus grandes responsabilités.

En même temps, il a affirmé que les pays et régions émergents et dynamiques d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud devaient obtenir un droit de participation accrue sur la scène mondiale.

Des discussions avec différents organes

Le chancelier fédéral a tout d’abord pris part mardi à l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a en outre participé à New York au sommet sur la sécurité alimentaire mondiale UE-États-Unis. Le chancelier a souligné combien il est important d’agir rapidement et de circonscrire les incertitudes relatives à la sécurité alimentaire mondiale. Les pays du Sud sont les plus touchés. Olaf Scholz a indiqué que des accords essentiels ont été passés et que des initiatives ont été lancées, notamment l’Alliance pour la sécurité alimentaire mondiale, créée pendant la présidence allemande du G7. « Nous avons une responsabilité et un intérêt communs à affronter ensemble la crise de la sécurité alimentaire », a déclaré Olaf Scholz.

Le chancelier fédéral a en outre rencontré des chefs d’État et de gouvernement des petits États insulaires en développement (SIDS) ainsi que du Groupe d’États africains. Mercredi, Olaf Scholz prendra part à une rencontre du Groupe mondial d’intervention en cas de crise (GCRG) au niveau des chefs d’État et de gouvernement, au sein duquel l’Allemagne s’engage en particulier dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale. Il s’entretiendra d’autre part avec des représentants d’organisations juives.

Entretiens bilatéraux

Au cours de son déplacement, le chancelier fédéral mènera de nombreux entretiens bilatéraux, notamment avec le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ainsi qu’avec les présidents de la Corée du Sud, du Chili et du Niger. En marge de l’Assemblée générale, le chancelier a déjà rencontré le président turc Recep Tayyip Erdoğan pour un échange de vues. L’entretien a lui aussi essentiellement porté sur la situation en Ukraine suite à la guerre d’agression russe.

Le 77e débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies se tient du 20 au 26 septembre 2022. Environ 150 chefs d’État et de gouvernement sont attendus à New York. Outre la guerre en Ukraine figurent également à l’ordre du jour des thématiques telles que la situation alimentaire mondiale, l’approvisionnement énergétique, l’économie et le développement durable ainsi que l’éducation.