Il s’agit de parvenir « rapidement et efficacement mais également de manière socialement acceptable » à cette évolution fulgurante vers le nouveau monde numérique. La chancelière a réitéré que, dans ce cadre, l’Allemagne et la France avaient leur rôle à jouer. « Partout où c’est possible », des réponses communes doivent être apportées.

La chancelière fédérale Angela Merkel et le président français François Hollande s’étaient préalablement entretenus d’importants sujets politiques en amont du Conseil européen de jeudi. La situation en Syrie et en Ukraine ainsi qu’une politique migratoire commune ont été au cœur de l’échange entre les deux dirigeants.

Continuer de former à tout âge et tout au long de la vie

La chancelière fédérale a également souligné l’importance de la formation concernant la transformation numérique. « L’on doit, au fond, former toutes les tranches d’âge. Et cela commence à l’école », a souligné Mme Merkel. L’on sait « combien il est vital que nos enfants reçoivent dès aujourd’hui la formation dont ils ont besoin pour pouvoir bien vivre et travailler dans le monde numérique de demain ».

Pour le monde du travail, il s’agit de s’atteler à résoudre cette passionnante question : « Comment faire pour que les personnes, tout au long de leur vie professionnelle, continuent d’être curieuses d’apprendre encore ? », a déclaré la chancelière.

Angela Merkel a déclaré considérer également le e-government (administration en ligne) comme étant une chose importante, car « le numérique prend alors tout son sens dans la relation entre les citoyens et leur État ». Cela aura pour effet que les travailleurs, ceux dont l’environnement de travail change, accueilleront cette nouvelle réalité comme allant de soi, a ajouté Angela Merkel.

Pour un marché unique numérique

Le président français François Hollande a lui aussi souligné la nécessité de créer un vaste marché unique numérique en Europe pour accompagner les entreprises. « Nous avons besoin d’une stratégie à moyen et à long terme. » La question est de savoir si l’Europe sera en mesure de devenir un continent innovant.
L’Europe a besoin d’objectifs ambitieux,

Au préalable, le ministre fédéral de l’Économie Sigmar Gabriel avait appelé l’Europe à se montrer plus ambitieuse concernant le développement de l’économie numérique. Il convient de se fixer des objectifs ambitieux. « L’Europe doit devenir rien moins que la meilleure infrastructure numérique au monde », a déclaré M. Gabriel. La deuxième place ne suffit pas.

Si aucun investissement n’est réalisé maintenant, chômage et endettement sont à craindre à terme, a mis en garde le ministre fédéral de l’Économie. Il a évoqué à cet égard le projet de lancer une initiative de croissance franco-allemande d’un volume d’un milliard d’euros.
La Conférence numérique franco-allemande, dont c’était la deuxième édition, est née d’un accord pris entre la chancelière fédérale Angela Merkel et le président français François Hollande à l’occasion du Conseil des ministres franco-allemand en mars 2015. La conférence a été organisée par le ministre fédéral de l’Économie Sigmar Gabriel et son homologue français Michel Sapin. Plus de 300 représentants de haut rang issus des mondes économique et politique y ont participé.