Les attentats qui ont eu lieu en Tunisie, en France et au Koweït ont clairement montré que le terrorisme ne connaît ni frontières ni aucune humanité, comme l'a déclaré la chancelière fédérale, dimanche, au cours d'un entretien téléphonique avec l'émir du Koweït. Il est selon elle nécessaire que la communauté internationale s'oppose à cette menace de toutes ses forces et de toute sa détermination.

Mme Merkel a assuré le président tunisien Béji Caïd Essebsi de son soutien. Samedi, lors d'une conversation téléphonique, elle a déclaré que l'Allemagne était aux côtés de la Tunisie en ces heures difficiles et qu'elle allait poursuivre l'intensification de la coopération dans la lutte contre le terrorisme, ainsi que l'a affirmé le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert. L'Allemagne entend pour cela mettre l'accent sur le soutien à la sécurisation des frontières, objectif qu'avait déjà évoqué le président lors du sommet du G7 à Elmau. M. Essebsi avait participé à la manifestation en tant qu'invité spécial.

Angela Merkel profondément bouleversée

Dans son télégramme de condoléances au président tunisien, Angela Merkel écrivait dès vendredi : « L'acte terroriste barbare dans la station balnéaire de Sousse qui a coûté la vie à de nombreuses personnes, dont notamment beaucoup de touristes, me bouleverse profondément. Je le condamne avec la plus grande fermeté ».

Une victime allemande à déplorer

Le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a révélé samedi soir qu'un touriste allemand avait également perdu la vie dans l'attentat et qu'une ressortissante allemande avait été blessée. À l'heure actuelle, l'existence d'autres victimes allemandes n'est pas à exclure. M. Steinmeier a parlé d'une « attaque lâche, dirigée contre toute forme d'humanité ». La Tunisie dispose du plein soutien de l'Allemagne dans la lutte contre le terrorisme. Cela concerne également les efforts entrepris par la Tunisie pour son avenir économique et démocratique. « Nous sommes solidaires et ne nous laisserons pas diviser », a martelé M. Steinmeier.

Le ministère fédéral des Affaires étrangères a mis en place un numéro d'urgence suite à l'attentat en Tunisie : 030 5000 3000.

Le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas de Maizière se rend ce lundi en Tunisie afin de recueillir des informations sur place. Samedi, il avait expliqué que l'objectif des terroristes était de précipiter le pays dans le chaos. Il a ajouté que le peuple et le gouvernement tunisiens ne devaient pas se laisser détourner de leur chemin vers la démocratie.

Attentat en France

« En ces heures pénibles, nos pensées vont aux familles des victimes », a déclaré la chancelière Angela Merkel lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil européen de Bruxelles, en réaction à l'attentat qui a eu lieu en France. Cette attaque pointe le grand défi que représente la lutte contre le terrorisme islamiste, a-t-elle estimé.

Dans le télégramme de condoléances qu'elle a adressé au président français François Hollande, Mme Merkel a écrit : « En ces heures pénibles, j'aimerais par ce biais vous transmettre une nouvelle fois, à vous comme aux citoyens français, la sympathie de la population allemande ainsi que mes condoléances personnelles ». L'Allemagne est présente aux côtés de la France également dans la lutte contre le terrorisme qui défie avec brutalité et perfidie les valeurs et le vivre ensemble pacifique entre les nations et dans nos sociétés.

Au moins une personne a attaqué vendredi le site d'une usine spécialisée dans la fabrication de gaz et de produits chimiques à usage industriel à Saint-Quentin-Fallavier, au sud-est de Lyon. Un homme a été tué dans l'attentat, deux autres personnes ont été blessées. L'auteur présumé a été arrêté par la police et on est à la recherche d'éventuels complices.

M. Steinmeier : un « acte terroriste et fanatique »

À Berlin, le chef de la diplomatie allemande a lui aussi présenté ses « sincères condoléances » aux proches des victimes et condamné « avec la plus grande fermeté cet acte terroriste et fanatique ». Il a poursuivi en ces termes : « Nous sommes unis avec la France dans la défense de notre société libre contre la haine aveugle du terrorisme ».

À la suite de cet attentat, le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas de Maizière a assuré la France de la solidarité de l'Allemagne. « Nous sommes tous en pensée avec nos amis français », a-t-il déclaré vendredi à l'issue d'une conférence des ministres de l'Intérieur de la Fédération et des Länder à Mayence.

Concernant l'Allemagne, M. de Maizière a évoqué une « menace qui doit être prise au sérieux ». Il a assuré qu'il n'y avait « aucune raison de lever l'alerte ». Il ne peut donner à la population allemande « aucune garantie qu'un tel attentat ne se produira pas en Allemagne ». Il a néanmoins certifié que les services de sécurité faisaient tout ce qui est en leur pouvoir pour l'empêcher.