La politique migratoire, un défi mondial

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Déclaration de politique générale La politique migratoire, un défi mondial

La question des réfugiés n’est pas uniquement un défi allemand, a souligné la chancelière fédérale Angela Merkel lors de sa déclaration. « Plus nous affronterons clairement ensemble ce défi aux niveaux national, européen et mondial, plus nous parviendrons à le relever rapidement avec succès. » De grands espoirs reposent sur le programme 2030.

Temps de lecture: 7 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel au Bundestag

L’Allemagne injectera davantage d’argent dans l’aide au développement

Photo : Bundesregierung/Bergmann

« Près de 60 millions de réfugiés dans le monde : à lui seul, ce chiffre montre que nous ne sommes pas uniquement face à un défi pour l’Allemagne, ni même pour l’Europe, mais également face à un défi mondial. Chaque région, chaque pays, chaque échelon politique, chaque institution a une contribution à apporter », a affirmé la chancelière lors de sa déclaration de politique générale devant le Bundestag.

Ce défi ne peut être relevé qu’en luttant contre les motifs de fuite, en protégeant les frontières extérieures, en instaurant des conditions de vie dignes dans les camps de réfugiés, en accélérant significativement les procédures d’asile, en reconduisant les personnes qui n’ont pas de chances de pouvoir rester et en intégrant celles qui ont effectivement besoin de protection.

Lors de la réunion sur les réfugiés entre la Fédération et les Länder, d’autres décisions visant à surmonter la crise des réfugiés au niveau national doivent être prises. Il est en particulier question du soutien financier de la Fédération aux communes.

Merci à ceux qui aident à accueillir les réfugiés

La chancelière fédérale a remercié les nombreuses personnes qui apportent leur aide dans l’accueil des réfugiés, à savoir les bénévoles mais aussi les agents de l’administration publique qui œuvrent également pour cette cause. « Les policiers, la Bundeswehr, l’Agence fédérale de secours technique (THW) et la Deutsche Bahn n’ont de cesse de tout faire pour garantir un déroulement sans heurts même dans des situations difficiles », selon Mme Merkel. « Cela vaut aussi pour les contrôles temporaires aux frontières que nous effectuons actuellement. »

Intégrer les personnes

Mais il s’agit également de missions à plus long terme, notamment d’intégrer les personnes qui resteront plus longtemps dans le pays. « À cette fin, nous attendons d’elles qu’elles respectent les règles et valeurs prescrites par notre constitution et qu’elles s’intègrent selon cette base », a déclaré Angela Merkel. Cela comprend en particulier l’apprentissage de la langue allemande.

Afin de pouvoir véritablement venir en aide à ceux qui ont fui la guerre, il est indispensable d’accélérer significativement les procédures d’asile. Les reconduites doivent être appliquées de façon plus systématique.

L’Europe doit passer l’épreuve

C’est un signal d’unité qui a émané de la réunion informelle des chefs d’État et de gouvernement du 23 septembre, a estimé la chancelière. Tous les participants à ce sommet extraordinaire ont reconnu la dimension paneuropéenne de la crise et réaffirmé leur volonté de « travailler ensemble et de manière impliquée à des solutions viables ».

Car l’Union européenne forme une « communauté de valeurs, de droits et de responsabilité », et c’est pourquoi en Europe des normes minimales doivent être observées en matière d’hébergement et de prise en charge des réfugiés ainsi que dans les procédures d’asile. « Notre gestion de la crise actuelle marquera durablement notre continent », a martelé la chancelière.

Mme Merkel a salué la décision des ministres de l’Intérieur de l’UE de répartir dans l’ensemble des États membres 120 000 réfugiés provenant de pays européens particulièrement sollicités. Elle a cependant également souligné qu’il ne fallait pas seulement à l’Europe une relocalisation ponctuelle, mais plutôt une procédure durable pour répartir équitablement les réfugiés. La proposition de la Commission européenne est un premier pas qui a nécessité beaucoup de travail. « J’aimerais remercier sincèrement le ministre fédéral de l’Intérieur Thomas de Maizière pour le travail qu’il a fourni », a ajouté Angela Merkel.

Lutter contre les causes des migrations

La chancelière fédérale a fait référence au soutien nécessaire de la part des pays en crise et des États de transit et à l’aide urgente à apporter aux personnes sur place. Elle a souligné que la lutte contre les causes des migrations ne pouvait réussir qu’avec l’aide des États-Unis, de la Russie et d’autres partenaires.

L’UE met à disposition au moins un milliard d’euros afin d’apporter un soutien décisif au Programme alimentaire mondial des Nations Unies ainsi qu’à d’autres programmes d’aide internationaux. Angela Merkel a insisté sur le fait que l’Allemagne allait s’impliquer sur ce point également.

Selon les paroles de Mme Merkel, il est absolument prioritaire de sécuriser les frontières extérieures de l’UE, ce qu’elle estime n’être possible qu’en mettant rapidement en place des centres d’accueil, également appelés « hotspots ». Ceux-ci seront mis en place d’ici fin novembre en Grèce et en Italie.

Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE se sont également entendus sur la nécessité de renforcer la coopération avec la Turquie. L’on ne pourra trouver de solution à la crise des réfugiés et à la sécurisation des frontières extérieures de l’UE que si l’on associe la Turquie à ce processus, a ajouté la chancelière.

Programme de développement durable à l’horizon 2030

Ce week-end, les Nations Unies adopteront à New York le programme de développement durable. Angela Merkel a souligné que la transition vers une manière de façonner notre monde de manière durable est impérativement nécessaire. Les limites de ce que peut supporter notre planète ont déjà été largement dépassées, a-t-elle souligné.

Plan global contre les causes des migrations

« Nous ne réussirons à long terme que si nous abordons les défis globaux tels que la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation ou les droits de l’homme dans toute leur complexité ; que si nous gardons en tête les aspects économiques, sociaux et environnementaux, et si nous réussissons à les équilibrer », a plaidé la chancelière au Bundestag.

La crise des réfugiés illustre comme aucun autre sujet combien l’approche inscrite dans le programme de développement durable est nécessaire. Le programme 2030 peut se lire comme un plan global contre les causes des migrations.

Angela Merkel poursuit : « Au cœur du programme 2030 sont définis les objectifs que nous nous sommes fixés pour ces prochaines années : 17 Objectifs de développement durable (ODD), déclinés en 169 « cibles », que la communauté internationale veut mettre en œuvre d’ici à 2030. »

 

Graphique du programme 2030

17 objectifs pour notre avenir

Photo : Bundesregierung

Contribution financière de l’Allemagne à la protection du climat multipliée par deux jusqu’en 2020

Un accord global et contraignant sur le climat doit être trouvé à l’échelon international en décembre, à Paris. « Dans la continuité des décisions prises lors du G7 d’Elmau, la conférence Paris Climat 2015 doit envoyer un signal clair pour une décarbonisation future de notre économie afin de respecter l’objectif de 2 °C », a indiqué Angela Merkel. Pour cela, tous les États doivent s’engager à mettre en œuvre les mesures correspondantes aux niveaux national et international.

Pour nous, pays industrialisés, cela signifie par ailleurs que « nous devons apporter la preuve, de manière crédible, de la promesse faite en 2009 de fournir chaque année, á partir de 2020, 100 milliards de dollars américains provenant de différentes sources au profit de la protection climatique dans des pays en développement », a déclaré la chancelière fédérale. L’Allemagne multipliera par deux, par rapport à 2014, sa contribution financière à la protection du climat jusqu’en 2020.

L’Allemagne augmente massivement son budget pour l’aide au développement

Pour atteindre son objectif, l’Allemagne a besoin des ressources financières nécessaires. « L’Allemagne respectera son engagement et consacrera des milliards supplémentaires à l’aide au développement. L’aide publique ne constitue cependant qu’une partie des ressources mises à contribution, les investissements privés pour le développement des économies nationales sont fondamentaux. Permettre ces investissements et promouvoir la participation du secteur privé, tels sont les points sur lesquels notre politique doit mettre l’accent », a affirmé la chancelière.

Développement de la stratégie nationale de développement durable

La stratégie nationale de développement durable, qui constitue depuis 2002 le fil conducteur des efforts menés par l’Allemagne dans ce domaine, sera examinée sous tous ses aspects et continuera d’être adaptée jusqu’à l’automne 2016. Cette stratégie est un cadre essentiel pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable. Elle vise à mettre en évidence les points sur lesquels il convient d’ajuster les objectifs nationaux à la lumière des objectifs de développement durable globaux.

Pour la mise en œuvre programme de développement durable,le gouvernement fédéral mise également sur des partenaires de la société civile, de l’économie, du monde scientifique, des Länder et des communes. Toutes les parties impliquées doivent définir des contributions ambitieuses propres aidant à la réalisation du programme.