Des partenaires du monde animés du même esprit

  • Page d'accueil
  • Archives

  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

La chancelière en Grande-Bretagne Des partenaires du monde animés du même esprit

À l’issue de sa rencontre avec le premier ministre britannique Boris Johnson, la chancelière fédérale Angela Merkel a souligné l’importance de la coopération empreinte de confiance qui existe entre l’Allemagne et le Royaume-Uni. Elle a annoncé la conclusion d’un contrat d’amitié entre les deux pays.

Temps de lecture: 5 min.

La chancelière allemande Angela Merkel et le premier ministre britannique Boris Johnson lors d’une conférence de presse commune

La chancelière fédérale à la résidence de campagne de Chequers : les cabinets allemand et britannique se réuniront désormais une fois par an.

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Angela Merkel s’est rendue vendredi en Grande-Bretagne. Elle y a rencontré le premier ministre britannique Boris Johnson dans sa résidence de campagne officielle de Chequers. Les deux chefs de gouvernement ont alors eu un échange de vues qui portait sur tout l’éventail des sujets bilatéraux, européens et internationaux.

Des réunions régulières des gouvernements

La chancelière a parlé d’un nouveau chapitre des relations germano-britanniques qui a débuté après le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne. Elle a annoncé de nouveaux formats de coopération ainsi que la mise en place de consultations régulières communes à un rythme annuel entre les deux gouvernements.

L’Allemagne a fait l’expérience que cela débouche sur une véritable coopération qui couvre l’ensemble des relations et se révèle payante, a affirmé Angela Merkel. Elle a ajouté : « Nous sommes tout à fait disposés du côté allemand à travailler sur un contrat d’amitié de ce genre. »

Avant son entretien bilatéral avec le premier ministre britannique, la chancelière allemande avait participé à une réunion en visioconférence du cabinet britannique et discuté avec des membres du gouvernement. Elle était la première dirigeante étrangère à avoir ce privilège depuis la visite du président américain Bill Clinton au cabinet britannique en 1997.

Approfondir les relations à tous les niveaux

Le premier ministre britannique s’est félicité des bonnes relations politiques, économiques et culturelles fondées sur des valeurs communes, faisant remarquer que la chancelière allemande était la première dirigeante étrangère à s’entretenir de manière aussi approfondie avec le gouvernement britannique. Outre les réunions communes des cabinets, Boris Johnson a annoncé l’ouverture d’un nouveau dialogue culturel germano-britannique dont le but sera de réunir chaque année des acteurs du monde artistique et culturel des deux pays.

La chancelière a insisté à cet égard sur l’importance de relations étroites dans le secteur culturel ainsi qu’entre les jeunes, notant que « comme le programme Erasmus n’existe plus, nous devons trouver d’autres formats ».

Dans le secteur de l’énergie, il est prévu d’augmenter les subventions pour assurer une connexion électrique directe entre l’Allemagne et le Royaume-Uni, afin de consolider les efforts communs dans la lutte contre le changement climatique.

Renforcer les coopérations internationales

Angela Merkel a adressé ses remerciements pour le climat de coopération empreinte de confiance lors du sommet du G7 qui s’est tenu à la mi-juin en Cornouailles et elle s’est engagée auprès du gouvernement britannique à coopérer étroitement sur les questions internationales, notamment lors de la COP 26. Il faut savoir comment nous pouvons protéger les valeurs des démocraties libérales à l’ère du numérique et contre les cyberattaques. De même qu’il faut savoir comment la communauté internationale doit se comporter envers la Russie et la Chine, et comment aussi résoudre les conflits internationaux. Pour cela, il faut coopérer intensivement, estime Mme Merkel.

Mercredi, le ministre fédéral des Affaires étrangères Heiko Maas et son homologue britannique Dominic Raab avaient signé une déclaration conjointe sur la coopération germano-britannique en matière de politique étrangère. Cette déclaration énonce les principes de la future coopération.

Protocole sur l’Irlande du Nord : trouver des solutions pragmatiques

Il a également été question de la mise en œuvre du Protocole sur l’Irlande du Nord. Ce dernier vise à assurer que des contrôles douaniers ne sont pas introduits entre la province britannique et l’Irlande qui reste membre de l’Union européenne. À la place, il y aura des contrôles entre le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord. Cela avait été dernièrement remis en question du côté britannique. Angela Merkel a souligné qu’il était possible de trouver sur ce point des solutions pragmatiques. Il s’agit d’un côté de préserver l’intégrité du marché unique, de l’autre, de trouver des solutions acceptables pour la population, a-t-elle fait remarquer.

Pas plus tard que mercredi, l’Union européenne avait prolongé jusqu’au 30 septembre la période de grâce pour l’exportation de produits de viande et de charcuterie vers l’Irlande du Nord. Cette prolongation de trois mois est une bonne nouvelle, juge Angela Merkel, qui voit avec optimisme le moyen de parvenir à trouver une solution pragmatique d’ici là.

Le Protocole sur l’Irlande et l’Irlande du Nord garantit qu’il n’y aura pas de contrôles à la frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord et que l’accord du Vendredi saint est protégé dans toutes ses composantes. Le règlement prévoit que l’Irlande du Nord demeure partie intégrante du territoire douanier du Royaume-Uni mais que toutes les règles pertinentes du marché intérieur de l’UE s’appliquent en Irlande du Nord, ainsi que le code des douanes de l’Union européenne. Les contrôles et la perception de droits et taxes nécessaires à cet effet ont lieu notamment aux points d’entrée de l’île d’Irlande en Irlande du Nord. 

Combattre ensemble la pandémie de Covid-19

Au sujet des efforts déployés ensemble pour vaincre la pandémie, la chancelière a déclaré : « Il est intéressant de voir que BioNTech et AstraZeneca/Oxford aient pu être développés dans nos deux pays et qu’ils aident maintenant le monde entier à surmonter la pandémie. »

Concernant la propagation du variant Delta au Royaume-Uni, la chancelière a déclaré : « Nous voyons que la proportion du variant Delta augmente rapidement en Allemagne et je suppose que, dans un avenir proche, les personnes entièrement vaccinées et venant d’après la classification allemande d’une zone à forte incidence pourront à nouveau voyager sans devoir se mettre en quarantaine. »

Quant à la retransmission du championnat d’Europe de football en Grande-Bretagne, avec les nombreux spectateurs et supporters dans les stades, Angela Merkel s’est néanmoins montrée préoccupée : « Je suis inquiète et sceptique quand je vois le nombre de supporters assistant à ce championnat, je me demande si ce n’est pas trop. »

Audience privée chez la reine

Après ses entretiens à Chequers, la chancelière a rencontré la reine Elizabeth II qui l’a accueillie en audience privée au château de Windsor. Par le passé, la chancelière avait déjà été reçue à deux reprises (en 2008 et 2014) par la reine et elle l’a rencontrée dernièrement, à la mi-juin, en marge du sommet du G7 à Carbis Bay (Cornouailles).

Prix Caroline Herschel

Lors de la visite de la chancelière en Grande-Bretagne, Boris Johnson a annoncé par ailleurs l’attribution d’un prix Caroline Herschel pour les femmes scientifiques d’Allemagne et du Royaume-Uni. Ce prix créé en l’honneur de l’astronome germano-britannique est doté de 10 000 livres sterling et sera remis chaque année à une astrophysicienne allemande ou britannique.

La chancelière fédérale a salué cette initiative d’attribuer un prix aux femmes astronomes et chercheuses : « La biographie de Caroline Herschel témoigne de l’intensité des relations entre nos deux pays déjà à cette époque qui remonte à plusieurs siècles. »