L’OSCE, un forum de paix plus important que jamais

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Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OSCE L’OSCE, un forum de paix plus important que jamais

Dans un monde en crise, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe est irremplaçable. C’est ce qu’a martelé Frank-Walter Steinmeier lors de la réunion du conseil ministériel de l’OSCE à Hambourg.

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Vue de la salle des séances à l’ouverture du Conseil ministériel de l’OSCE à Hambourg, 8 décembre 2016

Le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a inauguré le 23e conseil des ministres de l’OSCE à Hambourg

Photo : Florian Gaertner/photothek.net

« De graves menaces pour la paix et la sécurité, voire une menace de guerre, pèsent à nouveau sur l’Europe et également ici, à Hambourg », a affirmé le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier. Selon lui, il était déjà clair en amont de la rencontre que les conflits et les tensions entourant les évènements dans l’est de l’Ukraine et l’annexion de la Crimée ne se résoudraient pas en un jour.

Pour M. Steinmeier, c’est précisément pour cette raison que la réunion du conseil ministériel de l’OSCE est un signal important. « Si l’OSCE n’existait pas, il faudrait l’inventer », a déclaré le ministre. De nombreux entretiens ont eu lieu officiellement et en coulisses. M. Steinmeier a également échangé de façon intensive avec le secrétaire d’État américain aux Affaires étrangères John Kerry ainsi qu’avec son homologue russe Sergueï Lavrov concernant les questions les plus urgentes de sécurité mondiale.

Dans une déclaration finale de la présidence, les parties au conflit en Ukraine sont sommées de mettre enfin en œuvre les règles définies dans les accords de Minsk. L’initiative de M. Steinmeier consistant à développer un nouveau mécanisme pour la maîtrise des armements conventionnels a reçu un soutien conséquent.

Le ministre fédéral des Affaires étrangères est aussi revenu sur cette année de présidence allemande de l’OSCE, dont l’objectif était de contribuer par un dialogue renouvelé à « restaurer la confiance perdue pour rétablir la sécurité, de Vancouver à Vladivostok ».

L’état de crise perdure

La 23e conférence des ministres de l’OSCE était cependant, selon M. Steinmeier, confrontée à toute une série de conflits non résolus, au premier rang desquels la situation dans l’est de l’Ukraine. Le cessez-le-feu ne cesse d’y connaître des violations. « Cet état de fait est plus que décevant ; il reste pour moi inacceptable », a martelé le ministre. Sans volonté des parties au conflit de parvenir à des solutions politiques, même l’OSCE ne peut mettre un terme à ce conflit.

Les évènements qui se déroulent au Haut-Karabakh sont également source d’inquiétude, selon le ministre. La recrudescence des combats au printemps a mis en évidence la dangerosité persistante de ce conflit. Seul le conflit en Transnistrie voit ses rivaux désormais prêts à rechercher une « approche de négociations axée sur des résultats ».

Les membres de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) sont tous les pays de l’UE, les États issus de l’Union soviétique, les États-Unis, le Canada et la Mongolie. Avec ses 57 membres, l’OSCE est la plus grande organisation régionale de sécurité au monde. Elle est née d’une conférence sur la détente lors de la confrontation entre les blocs dans les années 1970 (CSCE). En 2016, l’Allemagne a pris le relais de la Serbie à sa présidence. Elle est ainsi responsable de cet important forum de dialogue. Elle sera suivie en 2017 de l’Autriche, puis de l’Italie. Ces trois pays constituent l’actuelle « troïka ». Ils harmonisent leur travail afin d’assurer une continuité.

Unir davantage les forces

M. Steinmeier a appelé les pays participants à équiper l’OSCE en matériel et en personnel pour faire face à de nouvelles missions et à de nouveaux défis. Il a évoqué cinq champs d’action prioritaires. Premièrement, les canaux de communication et les formats de dialogue innovants doivent rester ouverts « au-delà des fossés politiques » et faire l’objet d’aménagements. Deuxièmement, les États doivent davantage unir leurs forces, notamment en accroissant l’implication des femmes.

Troisièmement, le ministre a cité le régime de maîtrise des armements qui doit être adapté aux réalités d’aujourd’hui en matière de politique de sécurité, mais aussi sur les plans militaire et technologique. Quatrièmement, il importe de considérer les nouveaux défis et menaces tels que le terrorisme, la radicalisation, la cybernétique, les migrations, les discriminations de toutes sortes et la haine. Cinquièmement, M. Steinmeier a invité à faire davantage appel à la « riche expérience » de l’OSCE dans la prévention des conflits, la gestion des crises et la consolidation de la paix. Cela nécessite aussi un engagement financier de plus grande ampleur.

Défendre des valeurs

Le ministre a réclamé que le renforcement de l’organisation de façon durable ne reste pas un vœu pieu, et il a recommandé de suivre toujours la boussole des valeurs commune : « Sans démocratie, sans état de droit, sans respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, il ne peut y avoir de sécurité globale. »