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Foire du livre de Francfort Francfort parle français

Angela Merkel et Emmanuel Macron ont inauguré la 69e Foire du livre de Francfort. Dans son discours, la chancelière a souligné les liens étroits unissant les deux pays par la littérature. La France est cette année l’invitée d’honneur du 1er rendez-vous mondial de l’édition.

Temps de lecture: 4 min.

Angela Merkel et Emmanuel Macron lors de l’inauguration de la Foire du livre de Francfort

La chancelière allemande et le président français ont tous deux souligné le lien créé par la culture et la littérature.

Photo : Bundesregierung/Kugler

Jusqu’à dimanche, la Foire de Francfort est entièrement placée sous le signe du livre, sous toutes ses facettes. La chancelière Angela Merkel et le président Emmanuel Macron ont inauguré dans la soirée le plus grand salon professionnel rassemblant éditeurs, auteurs, acteurs culturels et créateurs du monde entier.

Quelque 7 000 exposants d’une centaine de pays y présentent plus de 400 000 titres : des livres papier ou numériques, des vidéos, des logiciels pédagogiques et bien plus encore.

Depuis 1976, la Foire du livre de Francfort accueille chaque année un pays ou une région comme invité d’honneur. Cette année, c’est la France qui met le focus sur la langue française. Outre l’actualité littéraire sont également présentées les œuvres d’écrivains qui écrivent en français mais sont originaires de contrées lointaines.

Un échange culturel intense

Dans son discours, Angela Merkel a rappelé la longue tradition d’échanges culturels entre l’Allemagne et la France. « Quel appauvrissement cela représenterait-il pour l’Allemagne s’il n’y avait pas eu, à toutes les époques de l’histoire, l’influence et les apports de la culture française ? Et que serait aujourd’hui la vie intellectuelle, spirituelle, culturelle française sans les impulsions de la pensée allemande ? » Selon la chancelière, il existe entre les deux pays un échange qui, bien que pouvant être très conflictuel, est toujours enrichissant.

D’importantes impulsions émanant de la littérature

Sur le plan identitaire, « les deux grandes nations culturelles européennes sont conscientes de la valeur inhérente à l’écriture, au livre, tout simplement en tant que bien propre à notre culture », a poursuivi la chancelière. Le livre, estime-t-elle, élargit notre horizon et aide à mieux comprendre les cultures - y compris sa propre culture -, à voir les points communs et à ressentir aussi les différences. Et elle constate : « Nous avons besoin dans tous les domaines de notre vie des impulsions de l’esprit et de la créativité émanant de la culture. Car ces impulsions favorisent l’ouverture au monde, aiguisent la curiosité et nous incitent à oser emprunter de nouveaux chemins inhabituels. »

Les défis de l’ère numérique

La chancelière a également évoqué la transformation numérique, une « révolution technologique » comparable à la naissance de l’imprimerie. Le numérique modifiera entièrement la face du monde et ouvrira des possibilités tout à fait nouvelles. « Nous devrons donc nous battre pour affirmer sans cesse nos racines, nos enracinements, afin de trouver la voie à suivre dans cet univers apparemment connecté à l’infini », a-t-elle mis en garde. C’est pourquoi les hommes n’ont pas le droit de devenir les esclaves de la mondialisation et du numérique. Il nous faut restructurer, gérer, organiser le monde, objectif que la littérature peut aider à atteindre. Par ses opinions et son ressenti, chaque auteur peut contribuer à rendre la mondialisation plus humaine et l’Europe plus forte, a déclaré Angela Merkel, avant de conclure ainsi son discours : « Je place dans cette Foire du livre l’espoir qu’elle fournisse ces impulsions ».

Graphique chiffré sur le marché du livre en Allemagne

L’Allemagne est un pays du livre.

Photo : Bundesregierung

Remise du prix Franz Hessel

Dans le cadre de la Foire du livre, Monika Grütters, déléguée du gouvernement fédéral à la Culture et aux Médias, remettra mercredi, en compagnie de son homologue française, Françoise Nyssen, le prix Franz Hessel. Cette distinction, qui vise à faire connaître la littérature en dehors des frontières nationales, récompense deux auteurs, l’un de langue allemande et l’autre de langue française, dont la grande partie des œuvres n’a pas encore été traduite à ce jour.

Le Prix du livre allemand décerné à Robert Menasse

Cependant, les halls de la Foire de Francfort ne sont les seuls à se consacrer à la littérature. Ces jours-ci, c’est toute la métropole qui est placée sous ce signe. Divers prix littéraires sont en effet traditionnellement décernés pendant la Foire du livre. Le Prix du livre allemand décerné au meilleur roman de l’année d’expression allemande donne toujours le coup d’envoi la veille de l’inauguration de la Foire du livre.

L’Association des éditeurs et libraires allemands (Börsenverein) a remis ce prix, lundi soir, à l’écrivain autrichien Robert Menasse pour son roman intitulé « Die Hauptstadt » (La Capitale). Le point d’orgue – de même que le point final – de la Foire du livre est la remise, dimanche en l’église Saint-Paul, du Prix de la paix décerné par l’Association des éditeurs et libraires allemands. Le lauréat est cette année la Canadienne Margaret Atwood.