Transformation
Les liens entre l’Allemagne et la France sont plus étroits qu’avec aucun autre pays : nous sommes, l’un pour l’autre, les partenaires et alliés les plus importants. En témoigne également la visite que Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie et des Finances, a rendue au conseil des ministres fédéral. Mercredi, la discussion a porté sur « la transformation de l’industrie sur fond de concurrence mondiale ».
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« Je suis très heureux et particulièrement honoré d’avoir pu assister à cette séance du conseil des ministres fédéral. C’est une bonne tradition d’une utilité certaine », a déclaré aujourd’hui Bruno Le Maire, le ministre français de l’Économie et des Finances à l’issue de sa rencontre avec ses homologues allemands, le ministre fédéral de l’Économie Robert Habeck et le ministre fédéral des Finances Christian Lindner.
Les entretiens ont été l’occasion de procéder à une analyse commune de la situation, a expliqué le ministre fédéral de l’Économie : « La France et l’Allemagne sont confrontées à des défis majeurs en Europe. À l’échelle mondiale, la situation a radicalement changé. Conçue comme une interaction de forces libres sur les marchés où la loi de l'offre et la demande doit permettre à chacun de s’imposer, l’idée de la mondialisation menace de céder la place à une géopolitique au sein de laquelle les questions économiques et énergétiques sont de plus en plus régies par les intérêts, et donc aussi par la politique du pouvoir. Cela signifie que les pays européens doivent coopérer étroitement, et que l’Allemagne et la France doivent coopérer au sein de l’Europe. »
La coopération franco-allemande est importante
Une réponse aux défis selon Bruno Le Maire : « La coopération entre la France et l’Allemagne doit être étroite et efficace, notamment en ce qui concerne la protection du climat ainsi que la compétitivité, l’énergie, l’innovation ou encore la croissance. »
Le ministre fédéral des Finances Christian Lindner a indiqué que des initiatives conjointes découlaient de la profonde amitié qui unit les deux pays. « Par le passé, la coopération franco-allemande a souvent été le moteur de la construction européenne. Lorsque la France et l’Allemagne ont élaboré conjointement des projets et des initiatives, beaucoup s’en sont aussi inspirés. Nous continuons donc à le faire aujourd’hui », a déclaré M. Lindner.
Transformation
Les défis surgissent dans un moment de transformation, une période pendant laquelle nous sommes non seulement confrontés à une mutation des conditions extérieures mais aussi à la nécessité de réorganiser en interne nos économies nationales, a déclaré le ministre fédéral de l’Économie Robert Habeck. Dans ce contexte, « en plus de l’examen des grandes thématiques, nous nous concentrons sur les prochaines étapes concrètes, autrement dit les questions de coopération en matière de politique énergétique, le marché européen de l’énergie étant en passe d’être réformé. L’Allemagne et la France travaillent de concert à la mise en œuvre de cette réforme », a ajouté le ministre. Initiative franco-allemande, une simplification de la bureaucratie est également envisagée. C’est ainsi qu’il convient d’aborder ensemble cette approche européenne qui consiste à réduire les réglementations tout en allégeant, en accélérant et en améliorant l’efficacité des procédures.
À l’issue du conseil des ministres fédéral, le chancelier fédéral Olaf Scholz s’est entretenu en tête-à-tête avec Bruno Le Maire. Une rencontre avec Wolfgang Schmidt, le chef de la Chancellerie fédérale, était également à l’ordre du jour. Ce sont là autant de signes de la qualité et de l’importance particulières de la coopération franco-allemande.
Une coopération étroite grâce au Traité de l’Élysée
De telles participations régulières et réciproques au conseil des ministres de l’autre pays sont un élément essentiel du Traité d’Aix-la-Chapelle qui complète le Traité de l’Élysée de 1963. Ce traité, plus récent, est un engagement en faveur d’une Europe forte, durable et souveraine. Cela passe par une coordination plus étroite de la politique européenne, une politique étrangère et de sécurité commune forte et un espace économique doté de règles communes.
Très étroites, les relations franco-allemandes sont particulièrement variées et se caractérisent par des échanges constants à tous les niveaux politiques, comme on le voit quotidiennement dans de nombreux domaines et à différents niveaux, non seulement entre les gouvernements, mais aussi au travers des échanges étroits aux niveaux associatif et scolaire – autrement dit, tout simplement, entre des personnes.
Les fondements du partenariat : le 22 janvier 1963, la réconciliation des deux pays et leur coopération bilatérale a été scellée sur une base contractuelle, avec le Traité de l’Élysée. Deux piliers du Traité, l’étroitesse de la coopération entre les deux gouvernements et la création de l’Office franco-allemand pour la Jeunesse, chargé de promouvoir les échanges entre jeunes (5 juillet 1963), ont jusqu’ici fait leurs preuves. Depuis la signature du Traité d’Aix-la-Chapelle en 2019, le partenariat a été approfondi et intensifié. Il cible désormais de nouveaux défis à relever, tels que la protection et la transformation numérique, et se met au service de l’Europe et de l’Union européenne.