Les deux pays se sont en outre entendus sur le fait « que nous nous opposerons au terrorisme », a-t-elle précisé.

Lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre turc Ahmet Davutoğlu, la chancelière fédérale Angela Merkel a mis en avant l'étroit partenariat avec la Turquie, auquel contribuent les trois millions de personnes d'origine turque qui vivent en Allemagne mais aussi les plus de cinq millions de touristes en provenance d'Allemagne qui visitent la Turquie chaque année. « Et c'est pourquoi les relations dépassent largement les simples contacts entre responsables politiques. »

Les consultations intergouvernementales germano-turques ont eu lieu pour la première fois. Outre les chefs de gouvernement y ont participé plusieurs ministres. La chancelière Angela Merkel et le premier ministre Ahmet Davutoğlu avaient convenu en janvier 2015 de tenir des consultations intergouvernementales régulières afin de refléter les multiples facettes des relations germano-turques.

Aborder ensemble le dossier des réfugiés

Les deux dirigeants sont tombés d'accord pour dire que les défis posés par l'afflux de réfugiés ne pouvaient être relevés qu'ensemble.

La Turquie, d'après Mme Merkel, a accueilli plus de 2,5 millions de réfugiés. Il faut à ce sujet parvenir à une répartition des charges, notamment « avec des contingents légaux donnant aux personnes une chance d'arriver en Europe sans que cela doive se faire au péril de leur vie ». Les deux pays ne peuvent « permettre que des passeurs et des trafiquants ne règnent entre la Turquie et la Grèce ».

Améliorer la situation des réfugiés en Turquie

Cela nécessite aussi de soutenir financièrement la Turquie, a souligné Mme Merkel. Dans le cadre du plan d'action commun adopté le 29 novembre 2015, l'UE débloquera trois milliards d'euros en soutien à la Turquie. Angela Merkel affirme en avoir encore une fois expressément assuré M. Davutoğlu. Cela dépend à présent de l'élaboration rapide de projets concrets, « car l'aide doit être effectivement apportée aux personnes ».

Il s'agit d'offrir de plus grandes possibilités de scolarisation aux enfants réfugiés et d'assurer une meilleure prise en charge en matière de santé. La chancelière fédérale a également déclaré avoir appris avec joie qu'Ankara avait créé des permis de travail pour les réfugiés syriens.

Conférence des donateurs à Londres

Les deux parties attendent beaucoup, selon Angela Merkel, de la conférence des donateurs qui se tiendra à Londres le 4 février. Celle-ci traitera de l'amélioration des conditions de vie des réfugiés et des perspectives d'emploi en Turquie, au Liban et en Jordanie.

Kurdes : créer les conditions d'un processus politique

Concernant le conflit qui entoure la minorité kurde et l'organisation terroriste du PKK, la chancelière fédérale a indiqué au cours de son entretien avec M. Davutoğlu que « les conditions devaient être créées pour parvenir à un processus politique ».

De nombreux innocents sont touchés et il « importe beaucoup que les vies humaines soient autant que possible épargnées et que notamment les jeunes dans les régions de Turquie puissent entrevoir l'espoir d'une vie meilleure ».

Lutte contre le terrorisme

Mme Merkel a affirmé s'être accordée avec le chef du gouvernement turc pour dire que leurs deux pays allaient continuer à s'opposer au terrorisme, poursuivre et intensifier le combat contre appelé également l'État islamique - EI et pour cela agir de concert.

Condoléances de M. Davutoğlu en allemand

M. Davutoğlu a présenté aux Allemands, en allemand, les condoléances de la Turquie pour les victimes de l'attentat qui a eu lieu à Istanbul le 12 janvier. « Les victimes étaient nos hôtes ; elles sont à présent devenues nos amies pour l'éternité. Nous partageons le deuil des familles et des proches des victimes », a-t-il dit en substance. Ce crime a selon lui montré que le terrorisme n'a pas d'appartenance religieuse ou ethnique.

À l'issue des consultations gouvernementales germano-turques, les deux pays ont publié une déclaration conjointe.

Les consultations intergouvernementales sont des rencontres entre les gouvernements de deux États. Elles ont une fonction d'information et de conseil. Elles sont l'expression d'une coopération intensive entre deux États.