Le chancelier fédéral à la Conférence de Munich sur la sécurité
Renforcer le potentiel de dissuasion de l'OTAN et continuer de soutenir l'Ukraine dans sa lutte contre l'agresseur russe – tel est l'appel lancé par le chancelier fédéral lors de la Conférence de Munich sur la sécurité. Certes, cela coûte très cher mais il n'y a pas d'autre option, a convenu Olaf Scholz.
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Voilà déjà deux ans que dure la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine. Dans son discours prononcé dans le cadre de la Conférence de Munich sur la sécurité (MSC), le chancelier a martelé : « Et chaque jour, l’agression russe fait des victimes innocentes. » En dépit de pertes énormes dans ses propres rangs, le président russe Vladimir Poutine ne renonce en rien à ses visées impérialistes, a poursuivi Olaf Scholz.
Le plan de Vladimir Poutine, c’est-à-dire conquérir rapidement l’Ukraine, a échoué. Cependant, la Russie a converti son économie en une économie de guerre, encore développé et renforcé davantage son potentiel militaire. Le chancelier a posé la question suivante : « En faisons-nous assez en sachant tous pertinemment ce que signifierait une victoire russe en Ukraine ? ».
Une dissuasion crédible contre la Russie
« La menace émanant de la Russie est réelle. Notre dissuasion doit donc être crédible – et le rester », a poursuivi Olaf Scholz. Aucun État membre de l’OTAN ne souhaite voir un conflit éclater avec la Russie. C’est la raison pour laquelle tous les soutiens de l’Ukraine sont bien d’accord : il ne doit y avoir ni troupes américaines ni troupes européennes en Ukraine. D’un autre côté, la Russie a fait l’objet de nombreuses mises en garde : l’OTAN, la plus forte alliance militaire au monde, défendra chaque kilomètre carré de son territoire.
Selon M. Scholz, il est donc important de renforcer le pilier européen de l'OTAN, ce qui augmenterait l'effet de dissuasion. « Nous, Européens, devons nous préoccuper bien davantage de notre sécurité », a-t-il rappelé. À ce titre, le chancelier a précisé que l'Allemagne consacrerait cette année et chaque année qui suivra – non seulement de cette décennie mais de la suivante et au-delà – deux pour cent de son produit intérieur brut à la défense.
L'Alliance transatlantique et sa garantie d'assistance mutuelle sont cruciales pour une dissuasion efficace, a-t-il souligné. « Toute relativisation de la garantie d'assistance de l'OTAN ne profite qu'à ceux qui cherchent à nous affaiblir. »
Ne pas faiblir dans le soutien à l'Ukraine
L'Allemagne reste aux côtés de l'Ukraine et elle a pris de grands engagements financiers dans la perspective d'un futur soutien. « J'espère beaucoup – et je plaide fermement en ce sens – que des décisions similaires seront prises dans toutes les capitales des États membres de l'Union européenne. »
« Je sais que ce n'est pas facile », a reconnu le chancelier. Pour l'Allemagne non plus ce n'est pas facile, mais nous n'avons pas d'autre option, a-t-il fait remarquer. « Sans la sécurité, rien n'est possible. » M. Scholz a également plaidé pour une juste répartition des charges entre les soutiens de l'Ukraine. C'est le seul moyen de faire face à la plus grande menace qui pèse actuellement sur le continent européen et à ses répercussions.
Si, deux ans après le début de la guerre, l'armée russe n'a toujours pas atteint ses objectifs en Ukraine, c'est « avant tout grâce aux forces armées ukrainiennes », a déclaré le chancelier. Il a ajouté avoir le plus grand respect pour leur courage et leurs victoires durement remportées. « Mais notre soutien à tous y a également contribué », une incitation à ne pas faiblir maintenant mais à poursuivre résolument sur la même voie. L'Allemagne y est prête, a-t-il conclu.
La Conférence de Munich sur la sécurité est considérée comme la plus importante réunion d'experts au monde en matière de politique de sécurité. Ce forum international, qui fête son 60e anniversaire cette année, permet aux responsables politiques, aux représentants militaires et économiques, aux organisations non gouvernementales et aux experts des questions de sécurité de discuter en dehors des règles diplomatiques et protocolaires. L'objectif est de permettre un large débat sur les questions d'actualité en matière de politique étrangère, de sécurité et de défense.
Des entretiens en cercle restreint
De plus, la Conférence de Munich offre toujours à des acteurs politiques la possibilité d'entrer directement en contact. Ainsi, le chancelier fédéral Olaf Scholz a pu s'entretenir à Munich notamment avec la vice-présidente américaine Kamala Harris, des délégations de la Chambre des représentants et du Sénat des États-Unis, et le président israélien Isaac Herzog.
Olaf Scholz a également eu un entretien avec le premier ministre arménien, Nikol Pachinian, et le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev. À ces occasions, il a souligné l'importance que les deux pays concluent rapidement les négociations de paix. L'Allemagne et l'Europe sont prêtes à faire le maximum pour soutenir ce processus, a ajouté M. Scholz, y compris à travers les efforts du président du Conseil européen, Charles Michel.