Les fondements d’une économie neutre en carbone

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13e Dialogue de Petersberg sur le climat Les fondements d’une économie neutre en carbone

À l’occasion du Dialogue de Petersberg sur le climat, le chancelier fédéral Olaf Scholz a décrit les défis nationaux et internationaux posés par la lutte contre le changement climatique, à savoir faire avancer la protection climatique et, en parallèle, assurer la prospérité et en créer une nouvelle.

Temps de lecture: 5 min.

Olaf Scholz et Annalena Baerbock au Dialogue de Petersberg sur le climat

Le chancelier fédéral Olaf Scholz aux côtés de la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock à l’occasion du Dialogue de Petersberg sur le climat : « La protection climatique est menée à bien si elle améliore notre vie de façon notable. »

Photo : Gouvernement fédéral/Bergmann

Dans le cadre du 13e Dialogue de Petersberg sur le climat organisé à Berlin, le chancelier fédéral Olaf Scholz a réaffirmé l’importance de la protection climatique au niveau international. « Dans 30 ans, la Terre devrait compter deux milliards de personnes en plus, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine arrivant en tête des régions les plus concernées par l’augmentation attendue. Croyons-nous vraiment que nous pourrons leur demander de choisir entre la protection climatique et la prospérité ? »

Toutes ces personnes doivent se voir offrir une perspective de prospérité et de planète intacte, a affirmé Olaf Scholz à l’ouverture de la conférence organisée au ministère fédéral des Affaires étrangères, à Berlin. À l’ordre du jour de la rencontre de cette année figurent notamment des questions portant sur le financement de l’action climatique et la politique énergétique à l’échelon mondial, sur l’adaptation au changement climatique et sur l’évolution des émissions de gaz à effet de serre.

Le gouvernement fédéral organise le Dialogue de Petersberg sur le climat depuis 2010. La première année, la rencontre s’était tenue sur la colline du Petersberg, près de Bonn. Elle sert à préparer les conférences annuelles des Nations Unies sur les changements climatiques (Conférence des Parties - COP) et fait désormais partie intégrante de la politique climatique internationale. Les ministres compétents d’environ 40 États se rencontrent chaque année à cette occasion, à l’invitation du gouvernement fédéral. Le coprésident est toujours le pays qui préside la prochaine COP. Cette année, le coorganisateur est l’Égypte. La COP27 aura lieu du 7 au 18 novembre 2022 à Charm el-Cheikh en Égypte.

La protection climatique est une tâche d’intérêt commun

Le chancelier fédéral en appelle à la solidarité des sociétés. La protection climatique ne peut aboutir que si elle est portée par une large majorité de sociétés, selon lui. « La protection climatique est menée à bien si elle améliore notre vie de façon notable », a déclaré Olaf Scholz, et ce « grâce à un approvisionnement énergétique moderne et abordable, par exemple, au moyen d’éoliennes et d’installations solaires ». Le défi est de faire avancer la protection climatique tout en garantissant la prospérité et en en créant une nouvelle.

Réduire les émissions mondiales de CO2 de moitié au cours de la présente décennie

Les fondements d’une économie neutre en carbone seront posés au cours de cette décennie. D’ici 2045, l’Allemagne souhaite devenir l’un des premiers pays industrialisés climatiquement neutres. Pour que l’objectif de 1,5 degré ne soit pas perdu de vue, il faut encore pratiquement diviser par deux les émissions de CO2 mondiales au cours de cette décennie. « Nous devons aborder la transformation vers la neutralité climatique comme un programme de modernisation mondial. » Cela inclut, à l’échelle planétaire, l’électromobilité, les matériaux de construction neutres en carbone, l’hydrogène vert, les éoliennes et installations solaires très performantes ainsi que les flux de biens respectueux de l’environnement.

Club climatique et financement international de la lutte contre le changement climatique

Pour atteindre ces objectifs, un partenariat pour les infrastructures mondiales et l’investissement a été lancé lors du sommet du G7 à Elmau. « De concert avec les milieux économiques, nous voulons investir 600 milliards de dollars dans des infrastructures modernes au cours des cinq prochaines années », a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz. Cela contribuera dans une mesure appréciable à la poursuite des efforts de protection climatique fournis. Le chancelier a cité les « Just Energy Transition Partnerships », dont l’Afrique du Sud est le premier pays partenaire, comme axe prioritaire de l’engagement allemand. L’objectif de cette coopération est de faire progresser la transition énergétique, y compris sur le continent africain. La conférence des Nations Unies sur les changements climatiques en Égypte constitue une occasion d’agir dans ce sens.

En complément de la conférence mondiale sur le climat, de nouvelles formes de coopération sont cependant aussi nécessaires. À cet égard, Olaf Scholz a fait référence à la création d’un club climatique ouvert qui « vise à accélérer par des efforts collectifs la transformation de nos industries vers la neutralité climatique ». Le chancelier a par ailleurs rappelé l’objectif des pays industrialisés « de réussir à mobiliser 100 milliards de dollars pour le financement de l’action climatique aussi vite que possible et de manière continue d’ici 2025 ». Il a annoncé que l’Allemagne y contribuerait à hauteur d’au moins six milliards d’euros par an d’ici 2025 au plus tard.

Risque imminent de problèmes d’approvisionnement gazier

Le chancelier a également évoqué la guerre d’agression de Vladimir Poutine contre l’Ukraine, l’utilisation de l’énergie par Moscou comme arme de guerre et les prix énergétiques en hausse. Sa conclusion : « Nous devons sortir du charbon, du pétrole et du gaz. » Au vu du risque imminent de problèmes d’approvisionnement gazier et de la proportion croissante de production d’électricité à partir du charbon, le chancelier a tenu à préciser qu’il s’agissait d’une « mesure d’urgence très limitée dans le temps » qui ne sacrifiera pas les objectifs climatiques. Cela vaut également pour les investissements dans les infrastructures gazières.

Pas de dépendance durable vis-à-vis des sources d’énergie fossile

Toutes les mesures prises actuellement pour maintenir la sécurité énergétique doivent être en accord avec l’objectif de la future neutralité carbone en Allemagne et partout dans le monde. « Nous ne créons pas de nouvelles dépendances aux énergies fossiles. » Les nouveaux partenariats énergétiques ne sont conclus que dans la perspective clairement affichée de promouvoir la transition énergétique et le passage à l’hydrogène vert, a souligné le chancelier. Parmi les jalons sur le chemin de la neutralité carbone, Olaf Scholz a cité la décarbonation du secteur énergétique d’ici 2035. « D’ici 2030, nous produirons 80 % de l’électricité consommée à partir d’énergies renouvelables et nous couvrirons 50 % de nos besoins en chaleur de manière climatiquement neutre », a déclaré le chancelier.

Politique climatique à l’échelon international et européen
Les objectifs climatiques de l’Allemagne s’appuient sur des accords internationaux. C’est pourquoi le gouvernement fédéral s’engage également au niveau international en faveur d’une mise en œuvre effective de l’Accord de Paris et de la réalisation de l’objectif de 1,5 degré. Avec la loi européenne sur le climat, l’UE s’est fixé comme objectif de parvenir à la neutralité climatique à l’horizon 2050. D’ici 2030, les émissions devront être réduites d’au moins 55 % par rapport aux niveaux de 1990.