Des règles claires pour la protection du climat

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Conférence sur le climat à Lima Des règles claires pour la protection du climat

Lors de la Conférence mondiale sur les changements climatiques (COP 20) qui se tient à Lima (Pérou) jusqu’au 12 décembre, la ministre fédérale de l’Environnement, de la Protection de la Nature, de la Construction et de la Sûreté nucléaire, Barbara Hendricks, a appelé à « rivaliser pour la meilleure politique climatique ».

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Pour pouvoir contrôler si les pays économisent autant de dioxyde de carbone que promis, des règles claires sont nécessaires, a-t-elle constaté. Le ministre fédéral de la Coopération économique et du Développement, Gerd Müller, a quant à lui exhorté l’industrie à s’engager davantage pour la protection du climat.

Les délégués réunis à Lima travaillent ensemble à l’établissement d’un projet d’accord global sur la protection du climat. Le programme devrait ensuite être adopté fin 2015 au cours de la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris (Paris Climat 2015). L’accord de Paris devra être juridiquement contraignant. « Les États ne seront prêts à prendre des engagements que s’ils peuvent être sûrs que les autres pays font de même », a expliqué Barbara Hendricks pendant la conférence de Lima.

Le « Fonds vert pour le climat » soutient à hauteur de dix milliards de dollars la protection du climat dans les pays en développement. C’est ce sur quoi s’étaient accordés les représentants des 32 pays qui avaient participé à la conférence internationale des donateurs à Berlin. D’autres pays ont annoncé vouloir prendre des engagements d’ici à la fin de l’année.

Créer un système de contrôle

Le traité universel qui doit être échafaudé à Lima devra abandonner la distinction faite jusqu’à présent entre pays industrialisés et pays en développement. D’où l’importance d’avoir des objectifs de réduction comparables, a fait savoir la ministre. À cela vient s’ajouter la nécessité d’un système de vérification. Il faut, estime-t-elle, que « la façon dont nous pouvons effectuer les mesures et les contrôles » soit claire. Les premières ébauches du document final sont très prometteuses selon elle.

Si l’on s’aperçoit petit à petit que les mesures déclarées ne suffisent pas pour atteindre l’objectif climatique de « 2° Celsius », alors il faudra encore durcir ces prochaines années les contributions qui auront été communiquées. Il n’est cependant pas question de créer une institution du genre « tribunal climatique international ».

L’Allemagne s’est entendue avec ses partenaires européens pour réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2030. « Nous nous sommes engagés il y a quelques années déjà à réduire les émissions de CO2 de 40 % d’ici à 2020 », a rappelé la ministre. « Pour pouvoir atteindre cet objectif, le gouvernement allemand a adopté mon programme d’action la semaine dernière », a déclaré Mme Hendricks, avant de préciser que ce programme prévoyait des économies supplémentaires.

Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a salué ces efforts du gouvernement fédéral qui visent, d’ici à 2020, à réduire les émissions de GES de 40 % par rapport à 1990. Selon lui, le programme d’action adopté par Berlin dans ce contexte (Programme d’action pour la protection du climat 2020) constitue un « signal ».

Des objectifs climatiques plus ambitieux

Au début des négociations ministérielles, le secrétaire général des Nations Unies avait lancé un appel aux participants pour qu’ils se fixent des objectifs plus ambitieux en matière de réduction des gaz à effet de serre nocifs pour le climat. « Nous devons agir maintenant », a-t-il déclaré à Lima. Il a affirmé par ailleurs que « combattre le changement climatique est un des éléments fondateurs du développement durable » et exhorté dans cette perspective les participants à ficeler un projet d’accord climatique équilibré, structuré et cohérent.

Il s’agit en outre de trouver une façon de mettre à disposition les 100 milliards de dollars prévus pour soutenir les mesures d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement. L’Allemagne prévoit une rallonge de 50 millions d’euros de sa contribution.

Le Fonds d’adaptation des Nations Unies a été créé par le Protocole de Kyoto afin d’aider les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux impacts négatifs du changement climatique à financer des projets et programmes concrets d’adaptation au réchauffement planétaire.

« L’Allemagne assume sa responsabilité quant au soutien promis aux pays en développement », a déclaré Mme Hendricks. L’année dernière, Berlin a apporté une contribution de deux milliards de dollars au financement international de la protection du climat. L’Allemagne s’est engagée à verser environ un milliard de dollars au Fonds vert pour le climat.

Investir dans la protection du climat, c’est protéger les forêts

Gerd Müller a bien insisté pour sa part à Lima sur le fait que l’Allemagne restait pionnière dans la lutte contre les changements climatiques. Et il a souligné : « C’est dans des pays comme la Chine, l’Inde et les grands pays émergents que se décide si nous pourrons atteindre notre objectif de deux degrés. »

M. Müller a poursuivi en demandant à l’industrie de s’impliquer davantage dans la protection du climat. Il est nécessaire selon lui d’investir dans les énergies renouvelables et dans les technologies respectueuses du climat dans les pays en développement. Il a dit considérer que le débat sur le climat se concentrait trop sur la réduction des émissions de carbone. « Il faut donner davantage la priorité à la capacité des forêts à absorber les gaz à effet de serre », a-t-il estimé.

M. Müller avait auparavant signé avec la Norvège, la Colombie et l’Équateur un accord relatif à la protection des forêts. Cet accord prévoit que les deux pays d’Amérique du Sud obtiendront des fonds s’ils mobilisent aussi leurs propres ressources pour assurer la protection des forêts, et par conséquent celle du climat.

L’Union européenne pionnière dans la protection du climat

L’Union européenne attend de la conférence de Lima qu’elle élabore un traité global sur la protection du climat qui soit juridiquement contraignant et universel. Ce traité devrait ensuite être signé à Paris en 2015.

D’ici à 2030, l’UE entend réduire d’au moins 40 % ses émissions de gaz à effet de serre. À ce sujet, Mme Hendricks a constaté : « Si l’on compare avec le reste du monde, l’Union européenne s’est fixé un objectif extrêmement ambitieux dans ce domaine de la protection du climat. » Il appartient maintenant aux grands pays de suivre. « Si l’on y parvient et que la conférence de Paris est un succès, l’Union européenne est prête à faire davantage encore », a-t-elle souligné.

Une action collective pour la protection du climat

De l’avis de la ministre allemande, les pays sont disposés à accroître leur effort en faveur de la protection du climat. Elle dit voir de premiers signes indiquant cette tendance. Néanmoins elle considère que les États-Unis et la Chine doivent adopter des objectifs de réduction plus ambitieux. « Il y a encore de la marge », a-t-elle relevé. Gerd Müller a dit pour sa part juger beaucoup trop hésitant l’objectif annoncé par les États-Unis concernant la réduction de ses émissions de CO2, de 26 à 28 % par rapport à 2005 à l’horizon 2025. Cela vaut également pour la Chine, a-t-il ajouté, qui a l’intention de commencer à réduire ses émissions seulement à partir de 2030.