Le chef d’État de Bosnie-Herzégovine à Berlin
L’Allemagne continuera à soutenir la Bosnie-Herzégovine sur son chemin vers l’adhésion à l’UE. C’est ce qu’a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz lors de la visite du chef d’État de Bosnie-Herzégovine Denis Bećirović. Il a remercié le pays des Balkans pour sa solidarité avec l’Ukraine dans sa défense contre l’agression de la Russie.
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Mardi, lors d’une conférence de presse commune suivant l’entretien à la Chancellerie fédérale, le chancelier a souligné qu’il avait à cœur d’accueillir Denis Bećirović à Berlin peu après son arrivée à la tête de la présidence de l’État de Bosnie-Herzégovine.
Adhésion à l’UE : « Il est grand temps »
L’Allemagne s’engage avec détermination pour que les pays des Balkans occidentaux aient un avenir au sein de l’UE, a réaffirmé le chancelier. « Il est grand temps que l’adhésion se fasse », a-t-il dit. En effet, la promesse d’adhésion remonte maintenant à plus de 20 ans.
La décision du Conseil européen de mars 2024 d’ouvrir les négociations d’adhésion avec la Bosnie-Herzégovine a donc été une reconnaissance des progrès réalisés par le pays au cours des dernières années. Cela envoie un signal clair aux forces réformatrices du pays et aux citoyens de toute la région : « Nous prenons au sérieux notre promesse d’une perspective européenne », a déclaré M. Scholz.
Maintenir le cap des réformes
Dans le même temps, cette décision historique était une invitation à poursuivre avec détermination et diligence les autres réformes nécessaires à une adhésion à l’UE. Le processus d’élargissement est en effet basé sur la performance.
« Il n’y a pas de raccourci ou de voie express pour rejoindre l’Union européenne », a souligné le chancelier fédéral. Il s’est dit conscient du fait que cette voie est exigeante, mais a estimé que les efforts de réforme en valaient la peine, « avant tout pour les pays candidats eux-mêmes ». Lors de l’entretien constructif, il a assuré M. Bećirović du soutien du gouvernement fédéral.
Le processus de Berlin favorise la coopération régionale
Le développement de la coopération régionale dans les Balkans occidentaux a également été abordé lors de l’entretien entre les deux hommes politiques. Olaf Scholz a évoqué le processus de Berlin, initié par l’Allemagne il y a dix ans, comme étant l’instrument adéquat pour favoriser la coopération régionale. Il s’agit avant tout de renforcer le marché régional commun, a-t-il précisé.
M. Scholz a déclaré qu’il espérait que la Bosnie-Herzégovine ratifierait les accords de mobilité en suspens ainsi que la déclaration sur l’énergie adoptée à Berlin en novembre 2022.
La paix ne va pas de soi
La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a mis en évidence l’importance d’une coopération régionale plus intense et d’échanges plus étroits. « La paix en Europe ne va malheureusement plus de soi », a déploré M. Scholz. Il a salué la solidarité de la Bosnie-Herzégovine avec l’Ukraine, le pays s’étant engagé à respecter les sanctions européennes contre la Russie.
Assurer la stabilité dans les Balkans
La sécurité et la stabilité ne vont pas non plus de soi dans les pays des Balkans occidentaux ; il faut donc œuvrer activement en leur faveur, a rappelé M. Scholz. La Bosnie-Herzégovine joue un rôle clé à cet égard. « Toute tentative de remettre en question la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays est inacceptable », a clairement affirmé M. Scholz.
Quels sont les États des Balkans occidentaux ? Le terme « Balkans occidentaux » a, outre son sens géographique, également une signification politique. Il a été introduit dans le langage de l’UE lors du sommet européen de Vienne en 1998 et désigne les États de la péninsule balkanique qui ne sont pas encore membres de l’UE. Ainsi, outre l’Albanie, les États successeurs de la Yougoslavie – la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, la Macédoine du Nord, le Monténégro et la Serbie – sont actuellement considérés comme des États des Balkans occidentaux, mais pas la Slovénie ni la Croatie, qui ont rejoint l’UE en 2004 et 2013 respectivement.
L’Allemagne soutient le rôle important que joue le haut représentant pour la Bosnie-Herzégovine – depuis 2021, l’Allemand Christian Schmidt exerce cette fonction internationale – dans la promotion de la démocratie, de l’état de droit et des droits de l’homme dans le pays. Le haut représentant contribue à surveiller la mise en œuvre des accords de Dayton de 1995 et ainsi à garantir la paix, a déclaré le M. Scholz.
Afin de promouvoir la sécurité et la stabilité dans la région, l’Allemagne participe à nouveau depuis 2022 à la mission européenne EUFOR Althea. Le chancelier a assuré que cette participation se poursuivrait afin de contribuer à la sécurité et à la stabilité.
En 2014, le gouvernement fédéral a lancé le « processus de Berlin », qui a servi de point de départ aux sommets des Balkans occidentaux. Cette série de sommets annuels a pour objectif de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité dans les pays des Balkans occidentaux et de soutenir le développement de la région. Le processus de Berlin contribue à améliorer les possibilités de coopération entre les pays des Balkans occidentaux.
Denis Bećirović est né en 1975 à Tuzla. En 2022, il a été élu représentant bosniaque à la présidence de l’État de Bosnie-Herzégovine, laquelle se compose d’un membre de chacune des communautés bosniaque, serbe et croate. La présidence de l’État, composée de trois membres, est un triumvirat exerçant collégialement les fonctions de chef d’État de la Bosnie-Herzégovine, qui est constitué des entités « Fédération de Bosnie-Herzégovine » et « Republika Srpska ».