Crise ukrainienne : les attentes n'ont pas été satisfaites

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Sanctions de l'UE contre la Russie Crise ukrainienne : les attentes n'ont pas été satisfaites

Le Conseil européen a adopté de nouvelles sanctions contre la Russie. Il est dommage de devoir recourir à des mesures aussi fortes, a affirmé la chancelière fédérale Angela Merkel à Bruxelles, ajoutant que la Russie n'avait pas satisfait les attentes qui avaient été fixées.

Temps de lecture: 3 min.

Au cours des dernières semaines, « de nombreux efforts intensifs » ont été déployés dans le contexte de la crise ukrainienne, a déclaré la chancelière fédérale à l'issue de la réunion. « Je dois dire que, notamment, le président français et moi avons eu de très nombreuses conversations téléphoniques tant avec le président Porochenko qu'avec le président russe. Aujourd'hui, force est de constater « que les attentes n'ont été satisfaites sur aucun des points ».

Les conséquences à l'ordre du jour du Conseil européen

La chancelière fédérale a rappelé que, à l'exception des observateurs de l'OSCE, aucun otage n'avait été libéré. Un nombre important d'otages est encore détenu. En outre, aucun mécanisme de contrôle de la frontière n'a encore été trouvé. De plus, des négociations de plusieurs jours ont été menées afin de déterminer si une vidéoconférence entre les différentes parties pourrait être organisée lors des réunions du groupe de contact. « Je peux dire que la partie ukrainienne s'y est montrée prête à plusieurs reprises. Peut-être y a-t-il maintenant un espoir que cela puisse avoir lieu », a affirmé la chancelière.

À présent, au vu des décisions qui ont été prises lors du dernier Conseil européen, force est de constater que « les attentes que le président ukrainien a placées en son cessez-le-feu unilatéral n'ont aucunement été satisfaites. »

Déjà dans un entretien téléphonique avec la chancelière fédérale mardi dernier, le président ukrainien Petro Porochenko avait fait état d'informations suggérant que des armes lourdes en provenance de Russie continuaient à tomber entre les mains des séparatistes, a déclaré le porte-parole du gouvernement fédéral, Steffen Seibert, à Berlin. De plus, les indications d'attaques contre les forces ukrainiennes depuis le territoire russe se sont multipliées.

Décisions de l'UE

Selon la chancelière, l'UE souhaite d'abord élargir les mesures restrictives aux entreprises qui compromettent ou menacent la souveraineté de l’Ukraine, son intégrité territoriale et son indépendance. Jusqu'ici, cela n'était possible que pour les personnes. Une liste spécifique des entités et personnes tombant sous le coup des critères renforcés doit être préparée d'ici la fin juillet. « Nous avons en outre recommandé d'examiner la possibilité de cibler les personnes ou entités qui apportent un soutien matériel ou financier actif aux décideurs russes responsables de l'annexion de la Crimée ou de la déstabilisation de l'est de l’Ukraine. »

La chancelière fédérale a également déclaré que l'Union européenne allait limiter son soutien financier à la Russie pour les questions relatives à la politique européenne de voisinage. Chaque nouveau projet s'inscrivant dans la coopération UE-Russie doit être réexaminé en vue d'une suspension. « Les seules exceptions concernent les projets venant véritablement en aide à des groupes de la société civile », a affirmé Mme Merkel.

Le troisième domaine concerne le soutien à des projets en Russie par les banques dites de promotion, telles que la Banque européenne d'investissement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Il leur a été demandé de ne pas accorder de financement à de nouveaux projets pour la Russie.

Des mesures que l'on n'aurait pas souhaité prendre

L'UE regrette, et il est en effet regrettable, d'avoir dû recourir à des mesures aussi fortes à l'encontre de la Russie, selon Mme Merkel. Mais « malheureusement, les choses n'ont pas suffisamment bougé depuis la visite du président Porochenko et ses attentes relatives au cessez-le-feu unilatéral qu’il avait proclamé. »

Déception face à l'absence de progrès

Mardi, la chancelière fédérale Merkel, le président Porochenko et le président Obama s'étaient déjà montrés déçus du fait que des discussions entre le groupe de contact et des représentants des séparatistes n'avaient pas encore eu lieu, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert.

Berlin partage aussi l'avis du groupe de contact, selon lequel « il y a de toute évidence un manque de bonne volonté de la part des séparatistes ». La volonté d'entreprendre des discussions sérieuses portant sur un cessez-le-feu bilatéral fait en particulier défaut, a indiqué M. Seibert.