Consensus sur l'Ukraine

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Allemagne/Pologne Consensus sur l'Ukraine

Dans le contexte de la crise en Crimée, il est d'une importance fondamentale que l'UE fasse preuve d'unité dans ses positions comme dans ses actions. C'est ce qu'ont souligné la chancelière fédérale Merkel et le premier ministre polonais Tusk, à Varsovie. Leurs entretiens ont été marqués par la préoccupation face à la situation en Ukraine.

La chancelière fédérale Angela Merkel en conversation avec le premier ministre polonais Donald Tusk

Résoudre le conflit par une action commune

Photo : Bundesregierung/Kugler

Les échanges intensifs des deux chefs de gouvernement, sous le signe du partenariat, ont porté principalement sur la situation actuelle, notamment en Crimée. La chancelière a clairement indiqué qu'elle partageait l'appréciation de Donald Tusk, selon laquelle nous sommes en présence d'un conflit très grave en Europe. Elle a également dit que leur échange avait été axé sur des stratégies en vue de débloquer la situation.

Stratégies face à la crise

Mme Merkel a parlé d'une triple approche : le soutien à l'Ukraine, l'ouverture au dialogue et l'adoption de sanctions dans l'éventualité où les discussions ne déboucheraient pas sur des solutions.

Il a également été décidé de signer rapidement le volet politique de l'accord d'association avec l'UE, afin de soutenir l'Ukraine. Cela pourrait déjà se faire lors du prochain Conseil européen, qui se tiendra les 20 et 21 mars. À cet égard, Mme Merkel a salué la volonté de la Commission de l'UE d'adopter des mesures afin de faciliter les échanges de marchandises provenant d'Ukraine.

La chancelière a également constaté que de nombreux efforts avaient été déployés en vue de la mise en place d'un groupe de contact permettant des échanges entre la Russie, les États-Unis et l'Union européenne. Cependant, on ne peut que constater qu'aucun progrès n'a été fait. Il s'agit donc, à présent, de travailler à la préparation d'une deuxième phase de sanctions, a-t-elle expliqué.

L'objectif demeure la désescalade

« Bien sûr, nous espérons qu'il y aura un apaisement des tensions », a affirmé Mme Merkel. Cependant, si cela ne se produit pas, et il nous faut aujourd'hui accepter la probabilité de ce scénario, les premières décisions seront mises en œuvre lundi, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Le prochain Conseil européen abordera également ces questions.

« Je crois qu'il nous faudra faire preuve de persévérance », a souligné la chancelière. Le conflit pourra seulement être résolu par le biais d'une action européenne concertée. Au XXIe siècle, on ne résout pas les conflits par la voie militaire. Cependant, la chancelière a bien précisé que « nous n'évitons pas pour autant les conflits ».

Sanctions envisagées

Mme Merkel a expliqué que l'on allait continuer à promouvoir l'ouverture au dialogue. Cependant, il faut aussi, dans le même temps, « non seulement songer à l'imposition de sanctions, mais aussi réfléchir concrètement à leurs différentes phases ». C'est ce dont l'UE a convenu au cas où le conflit s'aggraverait.

Le dialogue offre des possibilités de régler les problèmes. Toutefois, force est de constater que celui-ci n'a pas fonctionné comme on l'aurait espéré, a affirmé Angela Merkel. L'UE a fait montre de précaution et devra, si cela s'avère nécessaire, « passer à la deuxième étape ».

Il s'agit de geler les comptes de certains groupes et de refuser des visas d'entrée. Les préparatifs techniques sont déjà entamés. Lors d'une réunion qui se tiendra lundi prochain, les ministres des Affaires étrangères de l'UE « indiqueront très clairement quelles sont les personnes concernées par ces mesures », a annoncé la chancelière.

Par ailleurs, le groupe du G7 se réserve également le droit de s'exprimer sur le dossier de la Crimée. Donald Tusk a confirmé que le consensus euro-atlantique était la clé de la réussite de toutes les opérations à venir.

Un approvisionnement énergétique sûr en Europe

À l'approche du prochain Conseil européen, la politique énergétique était également à l'ordre du jour. La chancelière fédérale a plaidé en faveur d'une plus grande cohésion dans ce domaine. Des progrès ont certes été réalisés dans la mesure où l'on observe une meilleure connectivité entre les États membres, a déclaré Mme Merkel. « Nous avons cependant encore beaucoup de chemin à faire ».

La chancelière s'est réjouie à l'idée du projet de mise en œuvre, de concert avec la Pologne, « d’un programme de travail ambitieux » en matière de protection climatique d'ici la fin de l'année. Si la situation dans les deux pays est très différente, nous avons appris à nous en accommoder. « Je pense que l'Allemagne et la Pologne peuvent mener des actions communes dans ce domaine », a souligné la chancelière.

Le premier ministre polonais Donald Tusk avait proposé de réaliser des importations d'énergie en commun. Pour cela, il est nécessaire de réunir les entreprises autour d'une même table.

Relations bilatérales amicales

Nous sommes parvenus à des positions communes sur tous les problèmes qui étaient soumis à la discussion, a constaté Angela Merkel. Cela reflète les bonnes relations qu'entretiennent l'Allemagne et la Pologne.

Le voyage de la chancelière à Varsovie, initialement prévu le 8 janvier, avait dû être reporté à cause de son accident de ski. Angela Merkel s'est d'autant plus réjouie de cette visite officielle qui s’est finalement concrétisée.

La dernière rencontre de la chancelière avec son homologue polonais remonte au 31 janvier 2014 à Berlin. À cette occasion, la situation en Ukraine occupait déjà le devant de la scène.

Longtemps marquées par une histoire commune problématique, les relations germano-polonaises n'ont cessé de s'intensifier depuis 1989. Leur économie étroitement liée ainsi que la multitude de projets culturels témoignent des relations étroites entretenues par ces deux pays voisins. En outre, leurs intérêts similaires se reflètent dans leurs partenariats au sein de l'UE et de l'OTAN. Depuis 1997, les deux gouvernements tiennent des consultations annuelles.