Conférence mondiale sur le climat en Égypte
Des dirigeants du monde entier se sont réunis à Charm el-Cheikh pour la 27e Conférence sur le climat. Les questions urgentes liées à la protection du climat y seront débattues sur fond de crise énergétique mondiale. Le chancelier fédéral Olaf Scholz a annoncé un soutien renforcé aux États particulièrement touchés par le changement climatique.
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« Chaque dixième de degré de réchauffement en moins signifie moins de sécheresses et d’inondations, moins de conflits liés aux ressources, moins de famine et de mauvaises récoltes, et donc plus de sécurité et de prospérité pour tous », a souligné le chancelier fédéral Olaf Scholz lundi lors de la Conférence mondiale sur le climat COP27 en Égypte. L’objectif est d’atteindre le pic mondial des émissions de gaz à effet de serre au plus tard en 2025 et de réduire les émissions de près de moitié d’ici 2030, a-t-il ajouté.
Sous le slogan « Ensemble pour une mise en œuvre juste et ambitieuse MAINTENANT », les représentants de 198 pays sont réunis à Charm el-Cheikh, en Égypte, pour discuter de politique climatique.
Face à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, il est particulièrement important cette année que la communauté internationale envoie un signal de coopération multilatérale et de confiance. En effet, la courbe ascendante des émissions doit être inversée au plus vite et les émissions de CO2 doivent être pratiquement réduites de moitié d’ici 2030. Le dérèglement climatique induit par l’homme est l’un des plus grands défis de notre époque.
Développer le financement international de l’action climatique
Au cours des trois dernières années, l’Allemagne a augmenté de plus d’un tiers les fonds publics destinés au financement international de l’action climatique, les portant à un total de 5,3 milliards d’euros en 2021, a souligné le chancelier. Pour la première fois, près de la moitié de cette somme a été consacrée à des mesures visant à aider les pays à s’adapter à l’évolution des conditions climatiques. « D’ici 2025, nous allons augmenter notre contribution de fonds publics au financement international de l’action climatique à six milliards d’euros par an, et mobiliser en parallèle d’autres fonds privés », a annoncé M. Scholz.
Les pays les plus touchés par le changement climatique doivent en outre être soutenus de manière ciblée pour faire face aux pertes et aux dommages. À cette fin, il est prévu de mettre en place un bouclier mondial contre les risques climatiques. « L’Allemagne met à disposition 170 millions d’euros pour ce bouclier et le financement des risques climatiques », a déclaré le chancelier.
Inclure la protection de la biodiversité dans la réflexion
M. Scholz a également souligné l’importance d’aborder en même temps la crise du climat et celle de la biodiversité. C’est pourquoi l’Allemagne augmentera sa contribution à la protection de la biodiversité, dans le cadre du financement international de l’action climatique, à 1,5 milliard d’euros par an d’ici 2025.
Pas de compromis sur la sortie des énergies fossiles
L’Allemagne veut être l’un des premiers pays industrialisés à atteindre la neutralité climatique d’ici 2045, et l’Union européenne vise 2050 pour y parvenir. La guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine a conduit l’Allemagne à remettre en service des centrales à charbon pendant une courte période, par nécessité. Mais le chancelier a insisté : « Nous sommes fermement décidés à abandonner le charbon. » Selon lui, il est plus clair que jamais que « l’avenir est à l’énergie éolienne, à l’énergie solaire et à l’hydrogène vert ». Dans cette optique, l’Allemagne se propose en tant que partenaire. Elle veut « développer et diffuser à grande échelle des technologies qui permettront ensuite aux citoyennes et citoyens du monde entier de vivre dans la prospérité sans nuire au climat ». Tel est l’objectif du Club Climat fondé sur l’ouverture et la coopération, a-t-il précisé.
Parmi les autres points clés à l’ordre du jour figurent le financement de la protection du climat, la gestion des dommages causés par les dérèglements climatiques et l’adaptation aux changements climatiques.
Le chancelier fédéral Olaf Scholz a prononcé la déclaration nationale de l’Allemagne lors de la séance plénière des chefs de gouvernement. En outre, la ministre fédérale des Affaires étrangères Annalena Baerbock ainsi que la secrétaire d’État et représentante spéciale pour la politique climatique internationale Jennifer Morgan, la ministre fédérale du Développement Svenja Schulze, la ministre fédérale de l’Environnement Steffi Lemke et le ministre fédéral de l’Agriculture Cem Özdemir représentent également le gouvernement fédéral pour les négociations en Égypte. Le ministère fédéral de la Protection du Climat est représenté par le secrétaire d’État Stefan Wenzel.
Une réduction des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale est indispensable
L’objectif du gouvernement fédéral est de progresser dans la réalisation des objectifs de protection climatique que les États soumettent en tant que « contributions déterminées au niveau national ». L’Allemagne soumet ses contributions nationales dans le cadre de l’Union européenne. L’UE va actualiser son objectif climatique sur la base du paquet Ajustement à l’objectif 55 : elle devrait en effet dépasser son objectif actuel de réduction des émissions de 55 % d’ici 2030 par rapport à 1990. En raison des négociations en trilogue encore en cours, la mise à jour n’aura probablement lieu qu’après la Conférence sur le climat.
Dans les « contributions déterminées au niveau national » (CDN), les États présentent leurs politiques et mesures actuelles de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Celles-ci doivent normalement être améliorées tous les cinq ans afin de garantir la réalisation des objectifs de protection du climat. C’est ce que prévoit l’accord de Paris sur le climat.
Il est également important de réaliser des progrès visibles dans la mise en œuvre des objectifs de protection climatique et de l’engagement à long terme d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 au plus tard.
La protection du climat est une priorité du gouvernement fédéral pour la législature en cours. Il travaille d’arrache-pied à un vaste programme d’urgence pour la protection du climat, qui doit permettre d’atteindre l’objectif climatique à l’horizon 2030, à savoir une réduction de 65 % des émissions de gaz à effet de serre. Il doit être présenté avant la fin de l’année.
Faire avancer la transition énergétique dans le monde
La transition énergétique mondiale doit également être accélérée afin de maintenir à portée de main l’objectif de 1,5 degré fixé par l’accord de Paris sur le climat. Avec la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, la politique climatique et énergétique du gouvernement fédéral a pris une nouvelle importance géostratégique. Pour atteindre plus rapidement l’indépendance en matière énergétique, le passage aux énergies renouvelables doit être accéléré ; en effet, la neutralité climatique signifie également une plus grande sécurité énergétique. Bien entendu, les pays du Sud ont aussi besoin d’une sécurité énergétique. Par le biais de partenariats énergétiques, le gouvernement fédéral veut faire avancer une transition énergétique juste dans ces pays.
Mettre en œuvre les promesses de financement international de l’action climatique
Les pays industrialisés ont promis dès 2020 de débloquer 100 milliards de dollars par an d’ici 2025, provenant de sources publiques et privées, pour des mesures d’atténuation et d’adaptation au changement climatique dans les pays émergents et en développement. Cet objectif ne sera vraisemblablement atteint qu’à partir de 2024. Le gouvernement fédéral le regrette, mais continue à fournir sa juste part.
Ces dernières années, l’Allemagne a dépassé sa contribution promise au financement international de l’action climatique. En 2021, elle a apporté une contribution de 8,1 milliards d’euros. Sur ce montant, 5,34 milliards d’euros provenaient de ressources budgétaires ; cette contribution doit être portée à 6 milliards d’ici 2025 au plus tard.
Un bouclier mondial contre les risques climatiques
Le gouvernement fédéral veut soutenir les pays les plus touchés par les pertes et les dommages liés au changement climatique. La Conférence sur le climat en Égypte marquera donc le coup d’envoi pour la mise en place d’un bouclier mondial contre les risques climatiques. Il doit permettre de se prémunir contre les risques climatiques en cas de catastrophe grâce à des systèmes de préfinancement.
Les négociations en vue du Club Climat se poursuivent
Avec le Club Climat qui se met en place, le gouvernement fédéral veut aller de l’avant avec des amis et des partenaires dans le monde entier afin de mettre en œuvre l’accord de Paris sur le climat encore plus rapidement et plus efficacement. Les stratégies nationales en faveur d’une économie climatiquement neutre ne doivent pas s’opposer les unes aux autres et isoler les pays les uns des autres. Le Club Climat doit permettre de préserver la compétitivité et de faire de la protection du climat un avantage, et non un handicap.