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Discours d'Angela Merkel sur la Grèce devant le Bundestag Attendre l'issue du référendum

« Des négociations au sujet de nouvelles aides à la Grèce ne pourront débuter qu'après le référendum », a déclaré Angela Merkel. La stabilité de la zone euro ne devrait pas subir de dommages et la porte des négociations reste ouverte.

Temps de lecture: 4 min.

Angela Merkel à la tribune du Bundestag

Selon Angela Merkel, l'Europe est suffisamment forte pour attendre dans le calme le résultat du référendum

Photo : Bundesregierung/Kugler

Dans son discours, la chancelière fédérale Angela Merkel a souligné que, tel qu'en a convenu le gouvernement fédéral, l'on ne pourrait entamer des négociations au sujet de nouvelles aides à la Grèce qu'après le référendum de dimanche. « La porte des négociations a toujours été ouverte et reste ouverte », a poursuivi Mme Merkel. On le doit à la population de la Grèce et de l'Europe.

Il va de soi que le gouvernement grec a le droit d'organiser un référendum, a-t-elle dit. Cependant, c'est aussi le droit légitime des 18 autres pays de la zone euro que de développer et fixer leur propre position adaptée.

L'Europe est une communauté de responsabilité

Mme Merkel a de nouveau fait référence au nécessaire équilibre entre solidarité et responsabilité, précisant que les décisions devaient être prises dans cet esprit. « Je l'affirme en toute clarté : être un bon Européen ne signifie pas rechercher un accord à n'importe quel prix. Être un bon Européen signifie plutôt respecter les traités européens et le droit national des différents pays et, de cette manière, contribuer à faire en sorte que la stabilité de la zone euro ne soit pas affectée. »

« L'Europe est forte »

Après les nombreuses réformes des dernières années telles que le MES, le pacte budgétaire et l'union bancaire, l'Europe est devenue nettement plus robuste, et elle peut se permettre d'attendre de voir comment les choses évoluent. « L'Europe est forte », a affirmé Mme Merkel, « beaucoup plus forte qu'il y a cinq ans, au début de la crise de la dette publique européenne. » Il est clair que la situation actuelle représente un grand défi pour nous ; cependant, pour la population grecque, elle est insupportable, a-t-elle ajouté.

Ce ne sont pas des sommes de 400 millions d'euros ou de 1,2 milliard d'euros qui sont en jeu, mais le maintien de l'Europe en tant que communauté de droit et de responsabilité. Au sein d'une telle communauté, il faut avoir une volonté de compromis. Toutefois, il ne s'agit pas de parvenir à des compromis à n'importe quel prix. Pour qu'un compromis soit viable, il faut que les avantages l'emportent sur les inconvénients.

L'avenir de l'Europe n'est pas en jeu

Malgré les grands défis qui se posent actuellement, l'avenir de l'Europe n'est pas en jeu. Mais les yeux du monde sont tournés vers l'Europe. Angela Merkel a conclu en soulignant une fois de plus les valeurs de l'Union européenne, que celle-ci se doit de promouvoir dans le monde entier. L'Europe doit sortir renforcée de la crise de la dette publique.

Des aides soumises à des conditions

Le ministre fédéral de l'Économie Sigmar Gabriel ne voit pas non plus de danger pour l'Europe ni pour la zone euro. L’euro est une monnaie stable, considère-t-il. Cependant, il est également clair pour lui que les aides doivent s'accompagner de contreparties. Autrement, cela serait « l'entrée dans une union de transferts sans conditions ». M. Gabriel a rappelé que l'Allemagne était la principale gagnante de l'Union européenne et de l'euro. C'est pourquoi l'Allemagne doit faire preuve d'un sens de la responsabilité et d'un courage particuliers.

L'Allemagne a une volonté de solidarité, a assuré le ministre. Après tout, « chacun a le droit de recevoir de l'aide » selon les principes européens. Néanmoins, chaque pays doit aussi « veiller à ne pas devoir nécessiter ce soutien durablement ».

Wolfgang Schäuble exige de la fiabilité

Le ministre fédéral des Finances Wolfgang Schäuble a rappelé que la Grèce avait entre-temps reçu des crédits de l'ordre de 240 milliards d'euros. De plus, le pays a bénéficié d'une réduction d'environ 100 milliards d'euros de sa dette vis-à-vis des créanciers privés. Dans son discours, M. Schäuble a critiqué le comportement du gouvernement grec et a cité à plusieurs reprises la confiance et la fiabilité en tant que conditions de base à des négociations crédibles. La Commission européenne et l'Eurogroupe sont évidemment prêts à négocier dans cet esprit, a-t-il ajouté.

Le programme d'aide à la Grèce a pris fin le 30 juin. Athènes avait rompu le 27 juin les négociations avec l'Eurogroupe concernant une prorogation des aides. Le gouvernement grec entend soumettre la dernière proposition des créanciers (FMI, BCE et Commission européenne) au vote de la population lors d'un référendum qui aura lieu le 5 juillet. La Grèce n'a pas pu rembourser le crédit du FMI de 1,6 milliard d'euros qui arrivait à échéance le 30 juin. Le gouvernement grec a fermé les banques pour la semaine jusqu'au 5 juillet et a introduit des contrôles sur les mouvements de capitaux.