La chancelière fédérale Angela Merkel a salué l’Argentine pour sa « courageuse voie de réformes » qui fortifie l’économie du pays et l’a ouvert sur l’extérieur. Elle partage le souhait de conclure dans un avenir proche un accord de libre-échange entre l’UE et les pays d’Amérique du Sud. Mme Merkel poursuit aujourd’hui son déplacement vers le Mexique.
« Nous sommes très heureux d’être partenaires dans un monde qui croit que la coopération internationale doit être basée sur des règles, et nous soutenons l’Argentine dans ses réformes ». C’est par ces mots que la chancelière fédérale Angela Merkel a exprimé son entente avec le président Mauricio Macri sur des questions centrales lors de sa visite à Buenos Aires.
Au cours d’un point de presse conjoint dans la capitale argentine, elle a rendu hommage à la « courageuse voie de réformes » du pays. L’Allemagne soutiendra également les efforts du pays en vue d’intégrer l’OCDE.
Angela Merkel a mis en avant l’unité de vues entre les deux pays sur le plan de la politique climatique. Elle s’est montrée impressionnée par le fait que l’Argentine a fixé ses objectifs dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat de façon « encore un peu plus ambitieuse ». Un fort potentiel existe actuellement en Argentine dans le développement de l’approvisionnement énergétique. Des entreprises allemandes pourraient apporter leur contribution dans ce domaine. L’Allemagne possède une grande expérience en matière de développement des énergies renouvelables, a déclaré Mme Merkel.
Un autre thème abordé lors de son entretien avec le président Macri était la politique économique et commerciale. Fin 2017, l’Argentine accueillera la Conférence ministérielle de l’OMC. « Nous professons notre attachement commun au libre-échange et au système commercial multilatéral », selon la chancelière.
Il existe dans le même temps la possibilité de conclure des accords bilatéraux, par exemple entre l’UE et les pays du « Mercosur ». La chancelière a affirmé soutenir l’Argentine dans son souhait d’atteindre des avancées rapides sur ce plan. « Notre expérience en Allemagne et dans l’UE est que tous les accords de libre-échange conclus avec différentes régions du monde ont toujours apporté un surcroît d’emplois. Et ainsi, également, davantage de prospérité pour les populations, et c’est de cela qu’il s’agit au fond », a souligné Angela Merkel.
Le Mercosur (pour « Marché commun du Sud ») est depuis 1991 le marché commun des États d’Amérique du Sud que sont l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay et le Paraguay. L’adhésion du Venezuela est suspendue pour le moment. La Bolivie a intégré le Mercosur en 2014, mais son adhésion n’a pas encore été ratifiée par tous les pays membres.
L’UE négocie actuellement un accord de libre-échange avec le Mercosur. Les négociations ont connu un regain de dynamisme depuis le second semestre 2016. Le dernier cycle de négociation en date s’est conclu avec succès le 24 mars 2017.
Angela Merkel a en outre évoqué l’actuelle présidence allemande du G20, une autre raison de sa venue à Buenos Aires. L’Argentine en prendra à son tour la présidence l’année prochaine ; l’an passé, il s’agissait de la Chine. Mme Merkel a exprimé ses remerciements à M. Macri pour la « très étroite coopération » dans le calendrier du G20. « L’Argentine nous soutient beaucoup en cela, et ce soutien que nous recevons à présent, nous aimerions aussi bien sûr le transmettre à notre tour l’année prochaine ». La chancelière a souligné que l’Argentine honorait de façon remarquable la devise du G20 « Eine vernetzte Welt gestalten » (« Formons un monde interconnecté »).
Avant de s’entretenir avec le président argentin, Angela Merkel avait visité la synagogue « Templo de Libertad » (« temple de la liberté ») de Buenos Aires.
Cette synagogue est un symbole marquant de la vie juive de la ville, a affirmé Mme Merkel. « De nombreuses personnes de confession juive ayant dû fuir les crimes nazis ont trouvé ici un nouveau foyer, une nouvelle patrie. » Cette synagogue représente donc aussi un « pont entre l’Argentine et l’Allemagne ». La chancelière y a également inauguré un orgue qui avait été endommagé sous le national-socialisme en Allemagne. Des fonds provenant d’Allemagne ont servi à restaurer cet orgue en Argentine. La communauté juive d’Argentine est la plus importante d’Amérique latine.
La chancelière a en outre rendu hommage aux victimes de la dictature militaire (1976-1983) au Parque de la Memoria (« parc du souvenir ») et salué le travail d’assimilation accompli depuis cette époque. Mme Merkel a ensuite prononcé un discours devant des chercheurs et des étudiants au centre scientifique Polo Científico Tecnológico de la capitale. « Aller ouvertement les uns vers les autres et coopérer équitablement, voilà une préoccupation qui unit l’Allemagne et l’Argentine. Cet échange bénéficie aux deux côtés. Cela va du commerce à la science et à la culture, en passant par de multiples contacts amicaux et personnels », a-t-elle affirmé.
Il s’agit de la première visite d’Angela Merkel en Argentine et de sa deuxième au Mexique depuis 2008. Outre le président argentin Mauricio Macri et le président mexicain Enrique Peña Nieto, Mme Merkel rencontre également des représentants du milieu scientifique et de la société civile. Des visites de lieux culturels et de sites commémoratifs sont également prévues.
Ce vendredi, la chancelière poursuit donc son voyage à Mexico, afin d’y mener ce soir des entretiens officiels avec le président Enrique Peña Nieto. Samedi, Angela Merkel rencontrera des personnalités réputées des milieux politique, civil et religieux de la société mexicaine.
Elle prendra ensuite part à la cérémonie de clôture de l’année de l’Allemagne au Mexique. 3,4 millions de visiteurs avaient fait le déplacement pour assister aux nombreux événements organisés à cette occasion. Le programme de cette visite au Mexique s’achèvera par un forum économique sur les thèmes de l’industrie 4.0 et de la formation en alternance. La chancelière doit rejoindre Berlin dimanche matin.