La chancelière fédérale a de nouveau insisté sur la nécessité d'un droit de visite de la base aérienne d’Incirlik par les députés allemands du Bundestag. Elle a déclaré au président turc qu'il était indispensable que ces derniers puissent rendre visite à la Bundeswehr en opération extérieure.
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En outre, elle a exigé un traitement conforme aux principes de l'État de droit des ressortissants allemands détenus.
En marge du sommet de l'OTAN jeudi à Bruxelles, la chancelière fédérale a rencontré le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Ils ont discuté des problèmes actuels qui pesaient sur les relations germano-turques.
Mme Merkel a réaffirmé qu'il était indispensable que les députés allemands du Bundestag puissent rendre visite à la Bundeswehr en opération extérieure. « Nous serons sinon dans l'obligation de quitter Incirlik », a-t-elle déclaré.
Le gouvernement turc avait refusé une visite de la base d’Incirlik à des membres de la Commission de la défense du Bundestag. La Turquie avait invoqué comme motif de son refus le fait que des soldats turcs s'étaient vu accorder l'asile en Allemagne. Ankara reproche à ces soldats d'avoir été impliqués dans la tentative de coup d'État en juillet 2016.
Le gouvernement fédéral a déjà examiné d'autres sites susceptibles d’accueillir le contingent de la Bundeswehr stationné à Incirlik. À cet effet, la ministre fédérale de la Défense Ursula von der Leyen s’était rendue en Jordanie le 19 mai. Elle y avait rencontré sur place une équipe de reconnaissance de la Bundeswehr. « Ma première impression de la base aérienne d’Al Azraq, ici en Jordanie, est positive », avait déclaré la ministre allemande après sa rencontre avec l’équipe.
Lundi (22 mai), lors de la conférence de presse gouvernementale, le porte-parole du ministère fédéral de la Défense, Jens Flosdorff, a déclaré que la ministre avait visité un aérodrome en Jordanie. Les conditions opérationnelles pour les missions d’avions ravitailleurs et d’avions de reconnaissance Tornado sont bonnes, a-t-il indiqué. « Les entretiens politiques avec la Turquie se poursuivent néanmoins à différents niveaux », a ajouté M. Flosdorff.
Depuis la base aérienne d’Incirlik, des avions allemands survolent les territoires de la Syrie et de l’Iraq dans le cadre de missions de la coalition internationale contre l’État islamique.
Lors de son entretien avec Recep Tayyip Erdoğan, à Bruxelles, Angela Merkel a par ailleurs de nouveau plaidé en faveur d'un traitement conforme aux principes de l’État de droit des ressortissants allemands détenus. Elle a en particulier exigé la libération de Deniz Yücel. Depuis fin février, le journaliste germano-turc est placé en détention provisoire à Istanbul pour propagande terroriste et incitation à la haine.
À plusieurs reprises déjà, le gouvernement fédéral avait réclamé la libération de Deniz Yücel. Par ailleurs, Berlin avait demandé que la justice turque, dans son traitement de l'affaire Yücel, tienne compte de l'importance de la liberté de la presse pour chaque société démocratique.
Outre Deniz Yücel, d'autres ressortissants allemands sont actuellement détenus dans des prisons turques comme Mesale Tolu, placée en garde à vue fin avril.