Angela Merkel : Helmut Schmidt était une institution politique

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En présence du président fédéral Joachim Gauck et du ministre fédéral des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier , la chancelière signe le registre de condoléances pour Helmut Schmidt

Angela Merkel exprime ses condoléances après le décès de l'ancien chancelier Helmut Schmidt

Photo : Bundesregierung/Kugler

C’est en ces termes qu’Angela Merkel a rendu hommage à l’ancien chancelier qui vient de mourir, et elle a ajouté qu’il avait beaucoup fait pour l’Allemagne.

Comme tant d’autres Allemands, la disparition d’Helmut Schmidt l’attriste beaucoup, a-t-elle déclaré mardi soir à la Chancellerie fédérale. Elle a présenté toutes ses condoléances à la compagne d’Helmut Schmidt et à sa fille.

« En 1962, lorsque Hambourg a connu ses heures les plus sombres, Helmut Schmidt est devenu quelqu’un pour les Allemands, au-delà de sa ville natale qu’il aimait tant. Responsable alors des affaires intérieures au gouvernement de Hambourg, il a montré pendant ces effroyables inondations ses talents d’homme d’action et son aptitude à improviser », a dit avec admiration la chancelière.

Elle a déclaré se souvenir encore parfaitement d’avoir suivi, avec ses parents, la catastrophe à la radio en Allemagne de l’Est parce que « nous nous faisions un souci incroyable pour notre grand-mère et notre tante qui habitaient Hambourg ». La chancelière a ajouté qu’ils avaient fait confiance alors précisément à Helmut Schmidt pour prendre la situation en main. « C’est mon premier souvenir fort et tout personnel d’Helmut Schmidt », a-t-elle observé.

« Un franc-parler du Nord et une autorité naturelle »

À partir de ce moment-là, les Allemands ont voué de l’estime à cet homme politique « au franc-parler du Nord et à l’autorité naturelle ». Et la chancelière de poursuivre : « Aujourd’hui, nous pouvons dire que cette estime, ce respect se sont transformés au cours des décennies en une affection profonde pour notre ancien chancelier. »

« Son humilité personnelle ainsi que son sens du devoir nous en imposaient. Helmut Schmidt était une institution politique de la République fédérale d’Allemagne, et il était aussi un exemple pour moi, l’un de ceux dont les conseils et les jugements m’importent », a relevé la chancelière.

« Il y a un peu plus d’un an, je lui ai rendu visite dans sa maison à Hambourg. Je n’oublierai jamais ce moment », a-t-elle affirmé.

Des impulsions qui perdurent, selon Angela Merkel

Angela Merkel signe le registre de condoléances pour Helmut Schmidt

Avec Helmut Schmidt, c'est un « grand homme d'État » qui s'en va, selon la chancelière

Photo : Bundesregierung/Kugler

« Nous devons beaucoup au chancelier Helmut Schmidt. Sa fermeté nous a aidés à surmonter les rudes épreuves du terrorisme international et allemand des années soixante-dix. » Les fortes impulsions qu’il a données à cette époque à la politique internationale se font encore sentir aujourd’hui.

Angela Merkel a également évoqué le rôle d’Helmut Schmidt dans le débat sur la double décision de l’OTAN, son engagement en faveur du Système monétaire européen et son action déterminante pour créer une intégration européenne approfondie. « Une exigence qui n’a rien perdu de son actualité », a constaté la chancelière. En même temps, Helmut Schmidt a été l’un des pères de la diplomatie des sommets. Il y a tout juste quarante ans, l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing et lui étaient les hôtes du premier sommet économique mondial.

« Je m’incline aujourd’hui avec le plus grand respect devant l’œuvre d’Helmut Schmidt, une œuvre de toute une vie, comme responsable politique de Hambourg, ministre dans différents gouvernements fédéraux, chancelier fédéral et enfin comme esprit indépendant et auteur », a déclaré Angela Merkel. La chancelière a terminé par ces mots : « Il a beaucoup fait pour notre pays. Nous ne l’oublierons jamais. »

Un grand patriote et un grand Européen

Le ministre fédéral de l’Économie et président du SPD, Sigmar Gabriel, a rendu lui aussi hommage à un grand homme d’État. « Aujourd’hui disparaît un grand patriote, un grand Européen et un grand social-démocrate », a-t-il commenté.

La cohésion de l’Europe était le thème qui tenait le plus à cœur à Helmut Schmidt. « Je crois que son legs, c’est l’Europe », a déclaré M. Gabriel. Helmut Schmidt a toujours insisté sur le fait qu’il n’y avait rien de plus important que l’amitié franco-allemande et « que l’Allemagne ne doit pas trop se mettre en avant, que nous avons la responsabilité de maintenir l’Europe unie ».

La social-démocratie a perdu un homme qui restera ancré dans notre mémoire bien au-delà de notre parti, un homme qui « a forgé notre pays » avec confiance, réalisme et dynamisme. Des générations d’Allemands garderont d’Helmut Schmidt « le souvenir de l’un des plus grands hommes d’État de notre pays ».

« Un guide pour les Allemands »

Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, s’est lui aussi montré très attristé par le décès de l’ex-chancelier. « Nous, Allemands, avons perdu une figure paternelle », a-t-il déclaré. « Helmut Schmidt a laissé sur nous et notre pays une marque indélébile. Des générations entières ont, tout comme moi, recherché et apprécié sa sagesse et son autorité, jusqu’à sa disparition à cet âge vénérable. »

« Helmut Schmidt n’était pas seulement le chancelier des Allemands, il était leur guide », a poursuivi le ministre fédéral des Affaires étrangères. Helmut Schmidt était « un homme de progrès, il était à l’avant-garde de la mondialisation. Étant originaire de la Hanse, il détestait toute pensée cloisonnée. » Il a toujours vu l’Allemagne en Europe, et l’Europe sur la scène mondiale. « Nous pleurons la disparition d’un démocrate allemand, d’un pionnier de l’Europe et d’un esprit ouvert au monde. »