Allocution télévisée du Chancelier de la République fédérale d'Allemagne Olaf Scholz, membre du Bundestag allemand, à l’occasion de l’agression russe envers l’Ukraine

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Allocution télévisée du Chancelier de la République fédérale d'Allemagne Olaf Scholz, membre du Bundestag allemand, à l’occasion de l’agression russe envers l’Ukraine

Le jeudi 24 février 2022 à Berlin

Chères concitoyennes et chers concitoyens !

Aujourd’hui est un jour terrible pour l’Ukraine.

Et une sombre journée pour l’Europe.

Nous craignons tous pour la paix.

Je me doute des questions que vous vous posez ce soir.
Je suis comme vous.

L’heure est très grave.

Nous sommes témoins d’une guerre telle que nous n’en avons plus connue en Europe depuis plus de 75 ans.

Le président russe Vladimir Poutine a pris la décision d’engager une attaque militaire contre l’Ukraine.

Il s’agit d’une agression envers un État indépendant et souverain.

Rien ni personne ne justifie un tel acte.

Il s’agit d’une tentative de repousser les frontières par la force au sein de l’Europe, voire peut-être, de radier un pays entier du globe.

C’est en toute connaissance de cause que le président Vladimir Poutine viole les principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies et de l’ordre de paix européen.

Il compromet la vie d’innombrables citoyennes et citoyens en Ukraine, le peuple frère de la Russie.

Tous ces événements ne se produisent pas de l’autre côté du monde mais bien ici, en Europe.

À environ deux heures de vol de Berlin, des familles sont actuellement enfermées dans des abris antiaériens.

Des femmes, des hommes et des enfants craignent pour leur vie.

Des Ukrainiennes et des Ukrainiens prennent les armes pour défendre leur pays contre une armée qui est en train de l’envahir.

En ces heures douloureuses, nos pensées sont avec ces courageux citoyens et citoyennes ukrainiens.

Je disais ce matin au téléphone au président Volodymyr Zelensky : le peuple ukrainien et le gouvernement qu’il a librement élu jouissent de notre pleine solidarité.

Nous n’accepterons pas cette violation de la souveraineté de l’Ukraine par la Russie.

Avec cette attaque envers l’Ukraine, le président Vladimir Poutine cherche à remonter dans le temps.

Mais il n’y aura pas de retour au XIXe siècle, lorsque les grandes puissances prenaient des décisions sans égard pour les petits États.

Il n’y aura pas de retour à la guerre froide, lorsque les super-puissances se départageaient le monde en zones d’influence.

Et il n’y aura pas non plus de retour à l’époque d’avant 1989. Les citoyennes et citoyens d’Europe centrale et d’Europe de l’est luttaient alors pour vivre en liberté et en démocratie. C’était également le cas dans notre pays. Et en Ukraine.

C’est la raison pour laquelle nous n’avons eu de cesse de mettre le président Vladimir Poutine en garde contre une guerre envers l’Ukraine.

La semaine dernière encore, j’ai discuté plusieurs heures en tête-à-tête avec lui au Kremlin et je lui ai clairement dit que cette guerre serait une terrible erreur. Qu’il nuirait par là même également gravement au peuple russe et à l’avenir de son propre pays.

Le président Vladimir Poutine a balayé toutes les mises en garde et tous les efforts pour rechercher une solution diplomatique.

Lui seul, et non le peuple russe, a pris la décision de mener cette guerre.

Lui seul en porte l’entière responsabilité.

Cette guerre est la guerre de Vladimir Poutine.

Encore une fois, je fais résolument appel au président Vladimir Poutine :

  • Mettez immédiatement fin aux combats !
  • Retirez les troupes russes d’Ukraine !
  • Annulez la reconnaissance de l’indépendance des territoires de Donetsk et Louhansk qui est contraire au droit international !

Jusqu’au dernier moment, nous, la communauté internationale, avons joué la carte des négociations et cherché à établir le dialogue avec Moscou.

Nous avions de l’espoir mais nous n’étions pas naïfs.

Nous nous sommes donc en parallèle préparés au pire des cas.

Avec nos alliés et partenaires de l'Union européenne, de l’OTAN et du G7, nous nous sommes mis d’accord sur un large éventail de sanctions économiques.

Notre objectif consiste à montrer clairement au gouvernement russe : vous payerez un lourd tribut pour cette agression.

Nous avons instauré les premières sanctions dès la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des territoires de Donetsk et Louhansk. Et nous avons interrompu le processus de certification du gazoduc Nord Stream 2. Au vu de l’attaque perpétuée aujourd’hui contre l’Ukraine, nous allons prononcer de nouvelles sanctions sévères.

Celles-ci toucheront durement l’économie russe.

Nous devons dans le même temps veiller à ce que ce conflit ne se propage pas dans d’autres pays. Je suis sur la même lignée que le président américain et nos amis européens pour faire barrage à une telle évolution avec tous les moyens dont nous disposons.

Vladimir Poutine ne devrait pas sous-estimer la détermination de l’OTAN à protéger tous ses membres. Cela s’applique explicitement à nos partenaires de l’OTAN dans les pays baltes, en Pologne, en Roumaine, en Bulgarie et en Slovaquie. De manière inconditionnelle. L’Allemagne et ses alliés sauront se protéger.

Chères concitoyennes et chers concitoyens,

Nous sommes déterminés et nous agissons en bloc. C’est là la force de nos démocraties libres.

Poutine ne gagnera pas. Les citoyennes et citoyens ukrainiens veulent la démocratie et la liberté.

Et l’avenir de l’Europe sera un avenir de paix et de liberté.

Nous y veillerons, aux côtés de nos amis et de nos partenaires.

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