La chancelière fédérale Angela Merkel était dimanche et lundi en déplacement en Arabie saoudite et dans les Émirats arabes unis, au motif de préparer le sommet du G20 à Hambourg.

Entretiens à Djeddah concernant le sommet du G20

Le roi saoudien Salman bin Abdulaziz Al Saoud est l’invité du sommet du G20 qui se tiendra en juillet à Hambourg. La chancelière Angela Merkel a rencontré dimanche le chef de l’État à Djeddah pour évaluer les points communs.

Elle a ensuite mené des entretiens avec le prince héritier et ministre de l’Intérieur, Mohammed Bin Nayef, ainsi qu’avec le vice-prince héritier et ministre de la Défense, Mohammed bin Salman.

« Large consensus » sur le calendrier du G20

En ce qui concerne le calendrier du G20, il existe un large consensus, par exemple en matière d’engagement pour l’Afrique, a déclaré Mme Merkel à l’issue de ses entretiens.

Les deux pays sont aussi d’accord sur le fait que l’Arabie saoudite contribue au développement de l’économie mondiale. « L’Arabie saoudite sait qu’elle est intégrée dans l’économie mondiale et doit bien sûr, en raison de la baisse du prix du pétrole, entreprendre également des efforts de réforme considérables, ce qu’elle fait d’ailleurs », selon Angela Merkel.

Dans l’aménagement des énergies renouvelables, de très bonnes avancées sont constatées, par exemple la compréhension de l’efficacité énergétique a progressé. « Mais l’aspect général de la protection du climat peut parfois être plus difficile à négocier », a-t-elle fait remarquer. Sur ce point, des négociations doivent encore avoir lieu avec d’autres partenaires.

Relations bilatérales

Le deuxième point des entretiens a concerné les relations bilatérales. « Nous avons l’Agenda 2030, qui représente la réponse pour l’Arabie saoudite à la chute des prix du pétrole et l’orientation vers une société sans pétrole ou avec une moindre importance du pétrole. » L’Arabie saoudite a ici pour mission de développer des perspectives d’avenir, a déclaré la chancelière. Le pays est très intéressé par la contribution que peut apporter l’économie allemande sur ce point. « C’est pourquoi nous avons signé des accords importants du côté de l’économie allemande. »

L’Agenda 2030 n’est pas seulement axé sur l’économie. Il signifie aussi une ouverture de la société. Il offre également des perspectives d’avenir, notamment pour les jeunes, « et davantage de possibilités et de droits pour les femmes en particulier », a ajouté la chancelière. L’objectif de l’Agenda 2030 est que 30 % des femmes occupent un emploi en 2030. Mme Merkel s’était auparavant entretenue avec des femmes saoudiennes. « Il existe des doléances sur la façon dont les femmes peuvent trouver leur place, mais il y a aussi des succès. C’est ce qu’ont mis en évidence les femmes et ce, dans les deux sens », a-t-elle déclaré.

Coopération sur le plan de la sécurité

Le gouvernement fédéral trouve un grand intérêt dans la coopération avec l’Arabie saoudite sur le plan de la politique de sécurité. L’Arabie saoudite est en effet une composante essentielle de la coalition dans la lutte contre l’État islamique.

L’Allemagne soutient l’Arabie saoudite dans la lutte contre le terrorisme, a affirmé la chancelière. En présence de la chancelière et du roi Salman, il a été convenu que la Bundeswehr forme en Allemagne des soldats saoudiens. Le ministère de l’Intérieur a en outre convenu d’une formation renforcée pour les gardes-frontières, gardes-voies et experts en sûreté aérienne. Des femmes doivent également y être formées à l’avenir.

Conflits en Syrie et au Yémen

L’avenir politique de la Syrie et du Yémen a revêtu un grand rôle dans les entretiens. L’Arabie saoudite, en tant qu’acteur politique important dans la région, peut contribuer à résoudre les conflits, a affirmé la chancelière.

Le gouvernement fédéral est partisan du processus de solution diplomatique guidé par les Nations Unies au Yémen. « Nous ne croyons pas qu’il puisse exister de solution militaire à ce conflit », a souligné Angela Merkel.

L’Allemagne a proposé de soutenir le processus des Nations Unies avec ses propres capacités diplomatiques. Cette offre a rencontré l’approbation de l’Arabie saoudite. « Nous allons à présent mettre en place la coordination adéquate avec le secrétaire général des Nations Unies, avec qui je me suis entretenue avant ce voyage », a expliqué la chancelière.

Angela Merkel aux Émirats Arabes Unis

Lundi, la chancelière fédérale s’est rendue à Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis. Il s’agissait là d’une visite à rendre : le prince héritier Cheikh Mohammed bin Zayed al Nahyan avait en effet rencontré la chancelière à Meseberg en mai dernier.

À Abou Dhabi aussi, Angela Merkel s’est exprimée sur la résolution des crises internationales. Outre le Yémen et la Syrie, la Libye est elle aussi concernée, selon la chancelière. Les Émirats arabes unis sont très engagés dans le dossier libyen.

Étroites relations

Mme Merkel a fait référence aux étroites relations bilatérales. Il existe depuis 2004 un partenariat stratégique entre les deux pays, et des relations diplomatiques depuis 45 ans. Au cours de cette période, de très étroites relations économiques se sont nouées, notamment concernant les exportations depuis l’Allemagne, selon la chancelière.

Les Émirats arabes unis travaillent aussi à s’affranchir de leur forte dépendance vis-à-vis du pétrole. Abou Dhabi est le siège de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables. Une coopération intensive est justement constatée dans l’aménagement des énergies renouvelables, a souligné Mme Merkel.

Angela Merkel a également parlé avec le prince héritier de la conclusion d’un accord de libre-échange européen avec le Conseil de coopération du Golfe. Il s’agit de faire avancer les négociations et d’intensifier les relations économiques avec la région, a affirmé Mme Merkel.

Relations économiques
L’Arabie saoudite est, après les Émirats arabes unis, l’un des principaux partenaires commerciaux arabes de l’Allemagne. En 2015, le volume des échanges bilatéraux atteignait 10,4 milliards d’euros. Après le record de 2015, les exportations de l’Allemagne vers l’Arabie saoudite ont cependant reculé au premier semestre 2016 de 22,33 % par rapport à l’année précédente : 3,85 milliards d’euros contre 4,96 milliards d’euros en 2015.
En 2015, les Émirats arabes unis étaient le principal partenaire commercial de l’Allemagne dans le monde arabe avec des exportations allemandes s’élevant à 14,6 milliards d’euros ; en 2014, elles représentaient 11,4 milliards d’euros.