« Une soirée et une nuit d'horreur »

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Angela Merkel au sujet de la fusillade de Munich « Une soirée et une nuit d'horreur »

Neuf personnes ont perdu la vie dans une fusillade près d'un centre commercial. « Selon les informations recueillies jusqu'ici, elles auraient été victimes des balles d'un tireur solitaire », a affirmé la chancelière fédérale Angela Merkel. Elle a fait part de sa sympathie aux proches des victimes. « Nous partageons votre douleur. »

Temps de lecture: 5 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel lors du point de presse

« Nous, et plus particulièrement les Munichois, avons derrière nous une soirée et une nuit d'horreur »

Photo : Bundesregierung/Denzel

Video Die Kanzlerin zur Gewalttat in München

« Les Munichois ont derrière eux une soirée et une nuit d'horreur », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel à propos de la tuerie de Munich. Tous sont encore bouleversés par les images et les récits des témoins. « Neuf personnes qui, vendredi soir, voulaient encore faire quelques achats ou manger quelque chose en vitesse sont mortes. Selon les informations actuelles, elles auraient été victimes des balles d'un tireur solitaire », a déclaré la chancelière samedi, à Berlin.

« Continuer de protéger la liberté de toutes et de tous »

Auparavant, le « cabinet de sécurité » s'était réuni à la Chancellerie fédérale. Le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas de Maizière et les chefs des services de sécurité fédéraux ont informé le cabinet de l'avancement de l'enquête, selon Mme Merkel. M. de Maizière reste en contact étroit et continu avec le ministre de l'Intérieur bavarois et avec le ministre-président de Bavière Horst Seehofer, a indiqué Mme Merkel.

L'État et ses services de sécurité continuent de tout mettre en œuvre afin de protéger la sécurité et la liberté de l'ensemble de la population allemande, a-t-elle ajouté.

La chancelière a salué la collaboration avec les autorités bavaroises et fédérales, qu'elle a qualifiée d'« étroite et fluide dès les premiers instants », et les a remerciées.

Peu après la chancelière, le ministre fédéral de l'Intérieur Thomas de Maizière s'est exprimé sur l'état d'avancement de l'enquête. Il a affirmé que le tireur, âgé de 18 ans, ne s'était pas jusqu'alors fait remarquer des services de sécurité. Selon M. de Maizière, le jeune homme a « très probablement » agi seul. Du matériel montrant des liens avec d'autres tueries aurait été trouvé dans l'appartement du tireur. Des indices suggèrent également qu'il aurait été victime de harcèlement. Rien ne laisserait présumer de liens avec le terrorisme international.

« Le cœur lourd, nous portons le deuil »

La chancelière fédérale a exprimé ses condoléances aux familles des victimes au nom de tout le gouvernement fédéral. « Le cœur lourd, nous portons le deuil de tous ceux qui ne retourneront plus à leur famille ». Aux familles, aux parents et aux enfants pour lesquels tout apparaît aujourd'hui vide et insensé, je dis en mon nom et en celui de très nombreuses personnes en Allemagne : Nous partageons votre douleur. Nous pensons à vous. Nous pleurons avec vous. »

Mme Merkel a également transmis aux nombreux blessés ses meilleurs vœux de prompt rétablissement. « Qu'ils puissent retrouver rapidement et surtout complètement la santé et trouver tout le soutien qu'ils nécessitent pour y parvenir. »

Plusieurs nouvelles d'horreur en l'espace de quelques jours

« Une telle soirée, une telle nuit sont difficiles à supporter – pour chacun d’entre nous », a reconnu la chancelière fédérale. Vu les nombreuses nouvelles d'horreur qui nous sont parvenues en l'espace de quelques jours, elles sont d'autant plus difficiles à accepter. Mme Merkel a évoqué l'attentat de Nice. Le 14 juillet, jour de la fête nationale française, un homme au volant d'un camion avait foncé sur une foule, faisant 84 morts.

La chancelière a également parlé de l'« inimaginablement cruelle attaque à la hache » survenue dans un train près de Wurtzbourg. L'agresseur était arrivé en Allemagne il y a environ un an en tant que réfugié. Il se serait selon toute vraisemblance radicalisé à l'islam.

« Nous ferons toute la lumière sur ce qu'il y a derrière le massacre de Munich, et nous ne nous accorderons aucun répit jusqu'à ce que nous sachions précisément comment l'auteur du crime de Wurtzbourg s'est radicalisé », a déclaré la chancelière.
Qu'est-ce qui peut nous donner confiance ?

« Ce sont chaque fois des lieux où chacun de nous aurait pu se trouver », a affirmé Mme Merkel, qui a dit comprendre les personnes qui sont à présent angoissées lorsqu'elles se trouvent dans une foule et se demandent si elles y sont en sécurité.

« Qu'est-ce qui peut nous donner confiance dans de tels moments ? », a demandé la chancelière fédérale. « Je pense en premier lieu à nos extraordinaires forces de sécurité », qui ont travaillé de manière hautement professionnelle pendant la soirée et la nuit. « Elles ont sécurisé une ville de plusieurs millions d’habitants pendant plusieurs heures dans une situation incertaine et communiqué de manière avisée », a-t-elle rappelé, soulignant qu'elles avaient été à la hauteur de leur rôle d'aide et de protection des citoyennes et des citoyens et qu'elles donnaient tout, de même que les sauveteurs.

Expressions de liberté et d'humanité

La chancelière a aussi remercié les Munichoises et les Munichois, qui ont gardé leur calme et suivi les instructions de la police, ont fait preuve de solidarité et ont ouvert leur porte aux personnes qui ne pouvaient pas rentrer chez elles, « montrant ainsi notre façon de vivre ensemble dans une société libre et humaine ». « C’est dans cette liberté et dans cette humanité que réside notre force », a loué Angela Merkel.

Enfin, la chancelière a exprimé ses remerciements pour les marques de sympathie reçues de l’étranger. « Les gouvernements et les personnalités de nombreux pays disent aux Allemands qu'ils pensent à nous, qu'ils sont à nos côtés et nous proposent du soutien en cas de nécessité. » Il est bon de savoir que cette solidarité existe aussi entre les peuples, et que l'Allemagne compte de nombreux amis dans la lutte contre la violence et le terrorisme, a-t-elle dit.