« Nous ne voulons pas finir au musée de la technologie »

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Angela Merkel au Bundestag « Nous ne voulons pas finir au musée de la technologie »

En dépit d’une bonne situation économique, la chancelière a appelé à de nouveaux efforts. « Nous devons maintenant créer les conditions pour que, dans dix ou quinze ans, l’Allemagne affiche encore une réussite économique et une justice sociale », a affirmé Mme Merkel au Bundestag.

Temps de lecture: 5 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel au Bundestag

En ce qui concerne le progrès numérique, l’Allemagne « n’est pas à la pointe dans tous les domaines », selon Mme Merkel

Photo : Bundesregierung/Kugler

Concernant la Corée du Nord, Angela Merkel a plaidé pour une solution diplomatique.

Au début de son discours devant le Bundestag, Angela Merkel a mis en avant le fait que l’Allemagne, dans de nombreux domaines, se porte incontestablement bien. « Nous sommes aujourd’hui un moteur de la croissance. Nous sommes aujourd’hui un pays qui présente le meilleur taux d’emploi que nous ayons jamais connu. Et en Europe, nous sommes hautement reconnus pour cela », a souligné Mme Merkel. « Nous ne devons cependant pas nous reposer sur ces succès », a averti la chancelière.

« Une nouvelle étape du développement »

Sa conviction profonde est que « nous sommes sur le seuil d’une nouvelle étape du développement ». Celle-ci a tout à voir avec le moteur du développement actuel qu’est le progrès numérique. Les défis dans l’industrie automobile apparaissent comme grossis à la loupe, car ce secteur est selon la chancelière l’un des piliers de la réussite économique.

Perte de confiance dans l’industrie automobile

L’industrie automobile allemande est reconnue dans le monde entier, ses produits incarnant ce que la planète nomme le « made in Germany ». Il importe d’autant plus que la perte de confiance actuelle engendrée par les dirigeants des grands groupes automobiles ne retombe pas sur les salariés. « Nous avons en ce domaine une tâche commune de société consistant à citer les erreurs commises, mais aussi, simultanément, à aider à assurer l’avenir du secteur automobile allemand. »

Angela Merkel veut empêcher les interdictions de circuler

Mme Merkel s’est dite convaincue que les moteurs à explosion seraient encore utilisés pendant plusieurs décennies. « Et malgré cela, nous allons devoir dans le même temps emprunter la voie des nouvelles technologies de motorisation. » Mme Merkel s’est expressément prononcée contre les interdictions de circuler. « Nous emploierons toutes nos forces pour ne pas en arriver à de telles interdictions. » Agir contre le diesel signifie aussi agir contre les objectifs en matière de CO2 que nous nous sommes fixés.

« Et cela ne doit pas arriver. C’est pourquoi nous avons besoin de voitures au diesel propres. Et nous avons besoin d’une transition vers une mobilité moderne », a martelé la chancelière. Elle a clairement affirmé que dans le secteur automobile, des « erreurs impardonnables » avaient été commises. Il ne faut cependant pas priver d’avenir toute la branche. Il s’agit au contraire de trouver les voies adaptées, avec mesure et modération. « C’est ce pour quoi ce gouvernement s’engage », selon Mme Merkel.

La question automobile résume l’ensemble des défis de demain : véhicules autonomes, nouveaux moteurs et protection du climat. Angela Merkel a émis l’avis que le plan de protection du climat devait être spécifié. En cela, il est important de s’entretenir directement avec les parties concernées, par exemple dans l’industrie du lignite.

« Le monde se développe à un rythme effréné »

En ce qui concerne le progrès numérique, l’Allemagne « n’est pas à la pointe dans tous les domaines ». Beaucoup de choses ont été faites dans le secteur économique. Ainsi, le gouvernement fédéral a mis plusieurs aides à disposition des petites et moyennes entreprises. De façon concrète, le gouvernement a œuvré pour promouvoir les start-up.

« Mais le monde ne dort pas, il se développe à un rythme effréné », selon Mme Merkel. C’est pourquoi il importe de mettre au point de nouveaux produits et de nouvelles possibilités de produire. « Nous avons inventé le MP3, nous avons construit le premier ordinateur. » C’est à cela qu’il faut se rattacher. « Nous ne voulons pas finir au musée de la technologie », selon la chancelière.

L’Allemagne doit également faire des progrès en matière de numérisation de l’administration. « Les citoyens doivent sentir que leurs relations avec l’État sont elles aussi à la hauteur du progrès numérique », a affirmé Mme Merkel.

Corée du Nord : nécessité d’une solution diplomatique

Sur le plan de la politique étrangère, Mme Merkel a fait référence à la crise de la Corée du Nord, dont les agissements constituent une « violation flagrante de toutes les réalités internationales ». Sur le plan, il ne peut y avoir qu’une « solution pacifique, diplomatique ». Selon Angela Merkel, l’Europe doit s’efforcer de résoudre pacifiquement ce conflit. « L’Europe a une voix importante dans le monde », une voix qu’il s’agit d’utiliser. Elle a en outre mentionné ses entretiens avec le président sud-coréen Moon Jae-in et le président américain Donald Trump. Tous deux soutiennent les efforts de l’Europe en vue d’une solution pacifique.

Mme Merkel a également annoncé que les ministres des Affaires étrangères de l'UE délibéreraient prochainement de la crise avec la Corée du Nord lors d'une rencontre qui aura lieu, dans un cadre informel, les 7 et 8 septembre dans la capitale estonienne de Tallinn. La chancelière continue de considérer comme approprié le fait que le Conseil de sécurité des Nations Unies prenne clairement position dans ce conflit.

Turquie : libérer les détenus

À propos de la situation en Turquie, Mme Merkel a jugé l’évolution du pays plus que préoccupante. « La Turquie quitte de plus en plus le chemin de l’État de droit, et parfois à un rythme très soutenu », a déclaré la chancelière. Celle-ci a une nouvelle fois réclamé la libération des Allemands détenus en Turquie pour des raisons politiques. « Nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir et essayer jour après jour de faire libérer ces personnes en détention alors qu’elles sont innocentes, nous en sommes convaincus. »