« Le passé ne sera pas oublié »

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70e anniversaire de la libération d'Auschwitz « Le passé ne sera pas oublié »

La chancelière fédérale Angela Merkel, lors d'une cérémonie commémorative du Comité International d'Auschwitz, a appelé à transmettre la connaissance des atrocités de l'époque. « Nous avons la responsabilité illimitée dans le temps de garder vivant le souvenir », a-t-elle déclaré à Berlin.

Temps de lecture: 3 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel lors d'une cérémonie commémorative de l'Holocauste

Des millions de destinées individuelles : la chancelière fédérale Angela Merkel s'exprime à l'occasion du 70e anniversaire de la libération d'Auschwitz

Photo : Bundesregierung/Bergmann

La chancelière fédérale Angela Merkel a qualifié l'Holocauste d'atteinte fondamentale au noyau de ce qui « constitue notre humanité : la dignité humaine ». Elle a par ailleurs ajouté, lors d'une cérémonie de commémoration à Berlin : « Auschwitz est le symbole de cette rupture de civilisation commise par l'Allemagne qu'est la Shoah. »

La chancelière était invitée par le Comité International d'Auschwitz (Internationales Auschwitz Komitee - IAK), une association de survivants de l'Holocauste, de leurs organisations et fondations. À l'Urania, un centre de formation berlinois, elle a rappelé, devant des politiques et des représentants du monde culturel et de la société civile, cette « cruelle césure dans l'histoire ».

Dans le camp d'extermination d'Auschwitz, plus de 1,1 million de personnes ont trouvé la mort, dont un million de Juifs. Le 27 janvier, la libération du camp célèbre ses 70 ans. La commémoration de la veille est la manifestation centrale qui lance des cérémonies à l'échelle mondiale.

Pas de prescription pour les crimes contre l'humanité

Angela Merkel a appelé à se souvenir de tous ceux qui ont été persécutés, maltraités, torturés, déportés et assassinés par l'Allemagne sous le national-socialisme : les Sinti et Roma, les personnes souffrant de handicap, les homosexuels, les travailleurs forcés, les personnes qui ont souffert dans les pays attaqués par l'Allemagne. Ce qui s'est passé « nous emplit de honte, nous autres Allemands », selon la chancelière.

« En ce 70e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau qui aura lieu demain, nous nous souvenons des six millions de Juifs assassinés », a déclaré Mme Merkel. « Il n'y a pas de prescription pour les crimes contre l'humanité. Nous avons la responsabilité illimitée dans le temps de transmettre la connaissance des atrocités de l'époque et de garder vivant le souvenir. »

La Journée du souvenir des victimes du national-socialisme commémore la libération du camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz par l'Armée Rouge le 27 janvier 1945. À l'initiative de l'ancien président fédéral Roman Herzog, elle est devenue depuis 1996 une journée de commémoration officielle dans toute l'Allemagne. En 2005, les Nations Unies l'ont déclarée Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

À Berlin, des témoins de l'époque racontent

La commémoration de lundi a représenté le lancement de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste du 27 janvier. La manifestation avait été organisée par le Comité International d'Auschwitz dont le siège est à Berlin. Il s'agit d'une association de survivants de l'Holocauste, de leurs organisations et fondations. Dans son invitation adressée à la chancelière fédérale, le Comité International d'Auschwitz a souligné l'importance particulière de Berlin pour les survivants de la politique d'extermination nazie. C'est le lieu où a été scellé leur destin et celui de leurs familles.

Selon l'IAK, ce 70e anniversaire de la libération d'Auschwitz a une signification particulière, car il sera l'un des derniers auquel prendront part des témoins de l'époque. Ainsi, les survivants d'Auschwitz Marian Turski, de Varsovie, et Eva Fahidi, de Budapest, ont dépeint de manière impressionnante et émouvante leur destin personnel pendant et après leur détention à Auschwitz. De jeunes invités venus de Pologne, d'Israël et d'Allemagne ont rendu compte de leur réflexion sur l'Holocauste. L'IAK avait également convié des élèves berlinois.

Cérémonie du souvenir au Bundestag

La chancelière fédérale prendra part mardi au Bundestag à la cérémonie annuelle du souvenir des victimes du national-socialisme. Des représentants de toutes les autres institutions constitutionnelles seront également présents. Après un mot d'accueil du président du Bundestag Norbert Lammert, le président fédéral Joachim Gauck tiendra le discours principal de la cérémonie.

Cette année encore, celle-ci s'accompagnera de rencontres de la jeunesse qui dureront plusieurs jours. Environ 80 jeunes d'Allemagne et de pays limitrophes - notamment de Pologne et de France - montreront leur façon de traiter de l'histoire du national-socialisme et de s'engager contre l'antisémitisme et le racisme.