« Ensemble, rendre le monde meilleur »

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Discours d’Angela Merkel lors de la conférence sur la sécurité « Ensemble, rendre le monde meilleur »

« Je suis fermement convaincue que cela vaut la peine de se battre pour les structures multilatérales communes. » C’est ce qu’a affirmé samedi la chancelière fédérale Angela Merkel dans son discours lors de la conférence de Munich sur la sécurité. L’Allemagne continue de souscrire à son engagement d’augmenter les dépenses en matière de défense, conformément à l’objectif de l’OTAN, a souligné la chancelière.

Temps de lecture: 5 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel s’exprime lors de la conférence de Munich sur la sécurité

Mme Merkel : « Aucun État ne peut à lui seul relever les défis du monde actuel »

Photo : Bundesregierung/Bergmann

Au début de son discours lors de la 53econférence de Munich sur la sécurité, la chancelière fédérale a émis ce constat : « Le monde a changé de façon drastique. Nous n’avons pas d’ordre international établi. » Outre les menaces asymétriques telles que le terrorisme islamiste, il s’agit aussi de maîtriser par exemple de nouveaux conflits résultant de guerres civiles ou du changement climatique.

Présidence allemande du G20 : « Formons un monde interconnecté »

La chef du gouvernement allemand a fortement plaidé, au vu de cette situation de départ, pour des solutions multilatérales sur le plan de la politique internationale : « Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons surmonter les dangers. » C’est pourquoi il est nécessaire de renforcer des structures telles que l’UE, l’OTAN et les Nations Unies et d’améliorer encore la coopération, selon Mme Merkel.

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La chancelière a fait référence au G20 comme une réussite et un « bon exemple du fait que nous pouvons agir de façon multilatérale ». L’Allemagne, qui a endossé la présidence du G20 pour un an à compter du 1erdécembre 2016, a choisi pour sa présidence la devise « Eine vernetzte Welt gestalten » (« Formons un monde interconnecté »), guidée par la « conviction que tout le monde sort grandi de l’action commune ».

Aménager l’engagement pour la défense

Comme l’a ajouté la chancelière, l’Allemagne adhère à l’objectif fixé en 2014 au pays de Galles par les pays de l’OTAN d’investir au moins 2 % de leur PIB dans la défense avant 2024. « Nous allons entreprendre tous les efforts, nous nous sentons engagés envers cet objectif. L’Allemagne connaît sa responsabilité sur ce point. »

Angela Merkel a ajouté que les dépenses pour la coopération au développement et la prévention des crises devaient également être prises en compte. L’Allemagne ne peut augmenter son budget de défense de plus de 8 % par an.

Nombreux entretiens de la chancelière
Angela Merkel a mené une série d’entretiens bilatéraux avec des responsables politiques du monde entier au cours de la conférence de Munich sur la sécurité. Elle a commencé vendredi par une rencontre avec le président afghan Ashraf Ghani. Plus tard dans la soirée, la chancelière s’est entretenue avec le secrétaire général des Nations Unies António Guterres. La journée de samedi a débuté par un petit-déjeuner avec le premier ministre turc, Binali Yildirim. Après son discours lors de la conférence sur la sécurité, Mme Merkel a ensuite rencontré le président de la République kirghize Almazbek Atambaev. L’entretien avec le vice-président américain Mike Pence a ensuite eu lieu. Dans l’après-midi, la chancelière a rencontré avant son départ le premier ministre iraquien Haïder al-Abadi, la première ministre de la République populaire du Bangladesh, Sheikh Hasina ainsi que le premier ministre libyen Fayez Sarraj.

L’OTAN aussi dans l’intérêt des États-Unis

La chef du gouvernement allemand a aussi évoqué dans son discours l’OTAN et les relations transatlantiques.

Mme Merkel s’est également montrée persuadée que l’alliance de défense occidentale était « aussi dans l’intérêt des États-Unis ». Notamment dans la lutte contre le terrorisme international, une action commune est plus importante que jamais. « Nous avons besoin de la puissance militaire des États-Unis d’Amérique », a souligné la chancelière.

Il importe toutefois également selon elle, dans la lutte contre le terrorisme, « que nous ayons impliqué les pays musulmans », a insisté Mme Merkel. Il doit être clair que ce n’est pas l’islam qui est la cause du terrorisme, mais un islam détourné.

La chancelière réclame que l’islam se distancie du terrorisme

La chancelière attend des autorités religieuses musulmanes « des paroles claires de distanciation » vis-à-vis du terrorisme. Les responsables politiques occidentaux ne peuvent opérer avec la même portée une telle distanciation de l’islam pacifique par rapport à un islam non pacifique, a poursuivi Mme Merkel.

La chancelière rencontre le vice-président des États-Unis Mike Pence
En marge de la conférence sur la sécurité, Angela Merkel a également rencontré le vice-président américain Mike Pence. La discussion a porté sur les relations bilatérales étroites et amicales entre les deux pays ainsi que sur d’importants défis communs sur le plan de la politique étrangère. Ont notamment été évoqués le conflit syrien, la situation en Libye, l’engagement en Afghanistan ainsi que les efforts en vue d’une résolution pacifique du conflit dans l’est de l’Ukraine.

La prospérité pour tous, « exigence de l’action européenne »

La chancelière a dépeint l’UE comme « notre foyer ». L’UE traverse actuellement, après le référendum sur le Brexit, une phase très difficile et les potentiels motifs d’insatisfaction sont nombreux. Ainsi, le marché commun doit « prouver sa valeur, à savoir emplois, compétitivité, réussite pour les personnes ». La prospérité pour tous telle que l’a apportée en Allemagne l’économie sociale de marché est aussi « l’exigence de l’action européenne », a explicité Mme Merkel.

Plaider pour une bonne relation avec la Russie

Même après l’annexion de la Crimée et les activités séparatistes dans l’est de l’Ukraine, la chancelière a affirmé qu’elle « ne cessera[it] de plaider pour que nous établissions une bonne relation avec la Russie ». Elle continue de tenir à l’acte fondateur OTAN-Russie et a remercié le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg pour ses efforts dans le cadre des rencontres OTAN-Russie.

Comme l’a souligné sans ambiguïté Mme Merkel, le principe de l’intégrité territoriale doit rester valable. Dans le cas contraire, c’est tout l’édifice de la sécurité européenne qui vacille. Au cours des 25 dernières années, de bonnes relations stables et durables n’ont toutefois pu être établies avec la Russie. Le pays représente cependant pour l’UE une frontière extérieure et un voisin. Au moins sur le plan de la lutte contre le terrorisme international, « les intérêts sont exactement les mêmes », a martelé Angela Merkel.

Remerciements aux Nations Unies pour leur engagement dans la prévention des crises

Angela Merkel a expressément remercié le secrétaire général des Nations Unies António Guterres pour sa participation à la conférence sur la sécurité. C’est une « bonne chose que le secrétaire général des Nations Unies soit ici », car il a placé la prévention des crises au premier plan du futur programme des Nations Unies.

Cela offre à la communauté internationale la possibilité de promouvoir des thèmes d’importance tels que la santé mondiale et l’amélioration des chances en matière d’éducation, en particulier pour les filles et les femmes. Il faut citer également le renforcement du continent africain, qui constitue une priorité de la présidence allemande du G20, selon Angela Merkel.