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Ukraine Œuvrer ensemble pour la paix

« La mainmise de la Russie sur la Crimée de même que ses agissements dans l’est de l’Ukraine défient les Européens », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel devant le Bundestag. Néanmoins, malgré des intérêts divergents, l’Union européenne a constamment réagi à l’unisson.

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Mme Merkel a affirmé vouloir poursuivre son engagement dans ce sens.

La crise ukrainienne est l’un des plus grands défis géopolitiques auxquels l’Europe se voit confrontée 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale et 25 ans après celle de la guerre froide. Tel est le constat émis par la chancelière allemande dans sa déclaration gouvernementale devant le Bundestag.

« La vision d’un monde dans lequel s’opposent blocs et sphères d’influence semblait avoir disparu une fois pour toutes », constate-t-elle. Et voilà que l’Union européenne doit se préoccuper de la situation difficile en Ukraine un an après le référendum inconstitutionnel en Crimée. L’autodétermination acquise il y a 25 ans par les pays d’Europe centrale et orientale est aujourd’hui en péril.

Le référendum, un outil russe

L’analyse de la chancelière est la suivante : « Hier comme aujourd’hui, nous savions que les motifs avancés pour ce référendum n’étaient qu’un prétexte. Ce référendum ne servait qu’à une seule fin : suivant un plan russe, il était l’outil qui permettrait d’arracher la Crimée à l’Ukraine. La Russie pourrait alors intégrer la Crimée comme territoire, et c’est ce qui s’est produit. »

L’annexion de la Crimée « était et reste un acte qui viole le droit international », a-t-elle critiqué. Cet acte est en contradiction avec les traités par lesquels la Russie s’était engagée à respecter l’intégrité et la souveraineté de l’Ukraine. En agissant ainsi, Moscou a remis en cause les fondements de l’ordre de paix européen.

Une réponse claire de l’Europe

Mme Merkel a dit se réjouir « que l’Europe ait réagi dès le début et jusqu’à aujourd’hui sans équivoque face à cette situation ». La mainmise de la Russie sur la Crimée de même que ses agissements dans l’est de l’Ukraine ont défié les Européens. Même si les intérêts divergent au sein de l’Union européenne et qu’il en est également ainsi des dépendances par rapport aux importations d’énergie et des relations commerciales, l’UE a su « jusqu’ici relever ce défi », a souligné la chancelière.

« Nous ne nous sommes pas laissé diviser, nous sommes parvenus par le dialogue, méthode qui nous est propre, à des décisions communes et à défendre ces décisions vis-à-vis de l’extérieur », a-t-elle noté en associant les partenaires transatlantiques à cette unanimité. La chancelière a fait savoir qu’elle et tout son gouvernement poursuivraient leur engagement dans ce sens.

Les accords de Minsk, fil conducteur

La chancelière fédérale a rappelé son initiative commune du mois de février avec le président François Hollande. L’enjeu majeur de cette initiative était de mettre un terme aux effusions de sang et aux souffrances quotidiennes des habitants de l’est de l’Ukraine. L’ensemble de mesures adopté à Minsk par la Russie, l’Ukraine et les séparatistes prorusses prévoit après l’établissement d’un cessez-le-feu et le retrait des armes lourdes, d’autres avancées politiques sur la voie d’un règlement du conflit.

« Nous avons toujours parfaitement su que ce processus ne se ferait pas sans hésitations et sans revers, qu’il ne pouvait s’agir que d’une lueur d’espoir, pas plus mais pas moins », a souligné Mme Merkel. Même si le cessez-le-feu reste fragile et que le retrait des armes lourdes n’est pas encore suffisamment bien surveillé, les « débuts sont faits ».

Tous les protagonistes doivent poursuivre dans cette voie jusqu’à la dernière étape prévue par le paquet de mesures de Minsk, à savoir « lorsque l’Ukraine récupérera le contrôle sur sa propre frontière avec la Russie », a martelé la chancelière.

Les valeurs européennes comme base

Angela Merkel a également expliqué sa position sur la politique européenne de sanctions à l’encontre de la Russie. Concernant les sanctions qui expirent en juillet et septembre prochains, elle a dit : « Nous ne voulons et ne pouvons pas les lever alors que seules les premières conditions formulées par les accords de Minsk sont remplies. Ce serait une erreur. » Et elle a ajouté que c’était la raison pour laquelle elle entend s’engager « pour que la durée des actions soit fonction du paquet de Minsk et du respect de ses exigences ».

La chancelière a réaffirmé par ailleurs être convaincue que « nous agissons ainsi dans le sens des valeurs européennes qui nous unissent et dans l’intérêt des populations qui vivent dans les territoires concernés. De plus, nous montrons clairement que nous exigeons la mise en œuvre du paquet de Minsk dans son intégralité ».

Assistance à l’Ukraine

Compte tenu des énormes difficultés économiques que connaît le pays, Berlin a pris l’engagement bilatéral de fournir une enveloppe de crédit supplémentaire de 500 millions d’euros. De plus, puisqu’elle exerce la présidence du G7, l’Allemagne coordonne l’engagement de la communauté internationale pour venir en aide à l’Ukraine, a fait remarquer la chancelière.

La décision prise par le Fonds monétaire international d’accorder des crédits d’aide à hauteur de 17,5 milliards de dollars ainsi que l’engagement de l’Union européenne de verser 1,8 milliard d’euros supplémentaire constituent, selon Mme Merkel, « des contributions importantes pour stabiliser la situation en Ukraine ».

Les États membres de l’UE, l’Allemagne en tête, ont par ailleurs nettement renforcé leur aide humanitaire dans les régions de l’est de l’Ukraine particulièrement touchées, a-t-elle conclu.

Partenariat oriental

S’agissant du prochain sommet du Partenariat oriental, qui se tiendra à Riga au mois de mai, Mme Merkel a déclaré que la crise ukrainienne avait également une influence sur les relations avec les autres voisins de l’Est.

« L’objectif n’est pas l’adhésion à l’Union européenne ou à l’OTAN. Le Partenariat oriental – cela n’a pas changé – n’est dirigé contre personne, pas non plus contre la Russie », a clairement affirmé la chancelière. Elle a dit néanmoins beaucoup regretter que le président Vladimir Poutine considère les décisions de certains États en faveur d’un accord d’association avec l’Union européenne comme « un choix, pour ou contre la Russie ».

C’est le contraire : « Il ne s’agit pas d’un choix mais d’un cumul dont tous ne pourront que profiter », a insisté Mme Merkel. C’est dans cet esprit que l’Union européenne entend confirmer son offre de Partenariat oriental.

L’Ukraine, la Géorgie et le Moldova ont conclu des accords d’association avec l’Union européenne dans le cadre du Partenariat oriental. Ces accords visent à assurer le soutien de l’UE à la création d’un État de droit efficace et d’une économie de marché réussie.