Les flux de réfugiés en Méditerranée et la situation politique en Libye étaient au cœur d’un entretien téléphonique entre la chancelière fédérale Angela Merkel et le président du Conseil italien Paolo Gentiloni mercredi matin. Comme l’a déclaré la porte-parole adjointe du gouvernement fédéral Ulrike Demmer, Mme Merkel a remercié son homologue italien d’avoir donné son accord à la prorogation du mandat pour la mission européenne SOPHIA sur les côtes libyennes.

Les deux chefs de gouvernement sont d’accord sur le fait qu’il s’agit d’améliorer, conjointement avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, les conditions d’un contrôle et d’un règlement efficaces des migrations passant par la Libye.

Malgré la formation d’un gouvernement d’union nationale, des pans entiers de la Libye demeurent aux mains de milices armées. Les filières d’immigration clandestine, profitant des structures d’État inexistantes, envoient des bateaux pour la plupart impropres à la navigation depuis les côtes libyennes pour un périlleux voyage vers l’Europe.

Migration via la Méditerranée

La chancelière fédérale, selon Mme Demmer, a une nouvelle fois assuré M. Gentiloni du soutien de l’Allemagne dans la maîtrise des flux migratoires. Mme Merkel y inclut aussi l’actuel projet, également soutenu par la France, qui prévoit de renforcer les communes libyennes le long des routes migratoires en Libye afin de rendre ainsi la tâche plus difficile pour les filières d’immigration clandestine dans le pays.

Par rapport à la même période l’année précédente, près de 7 % de migrants supplémentaires ont atteint l’Italie par la Méditerranée. Selon les estimations, jusqu’à 1,2 million de (travailleurs) migrants se trouveraient en Libye, majoritairement en provenance d’Égypte et d’Afrique subsaharienne. La Libye est le principal pays de transit sur la route centrale de la Méditerranée pour l’Italie.

La Libye a besoin de structures gouvernementales stables

Mme Merkel et M. Gentiloni se sont entendus pour dire que la rencontre du président du conseil présidentiel libyen Fayez Sarraj avec le général Haftar et l’envoyé spécial de l’ONU Ghassan Salamé avait été une étape positive pour faire avancer la situation en Libye, a affirmé la porte-parole. Sous la médiation du président français Emmanuel Macron, la rencontre avait eu lieu mardi (25 juillet) à Paris.

Les efforts du gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez Sarraj ainsi que des Nations Unies pour mettre en œuvre l’accord politique interlibyen de Skhirat méritent un plein soutien, a ajouté Mme Demmer. Il doit être clair que M. Sarraj représente le gouvernement libyen légitimé par les Nations Unies.

Les filières criminelles de passeurs ont évolué en bien des endroits, notamment dans les villes côtières libyennes, en un commerce lucratif. Le 22 juin 2015, le Conseil des affaires étrangères a lancé la mission maritime de la politique de sécurité et de défense commune EUNAVFOR MED - Opération SOPHIA afin de lutter contre ces filières et de venir en aide aux migrants en mer.