Sigmar Gabriel : la Bundeswehr quitte Incirlik

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Lutte contre la milice terroriste de l’État islamique Sigmar Gabriel : la Bundeswehr quitte Incirlik

Il n’y a pas eu d’entente concernant le droit de visite des parlementaires allemands sur la base aérienne d’Incirlik. « C’est pourquoi nous nous voyons contraints de retirer nos soldats », a déclaré le chef de la diplomatie allemande Sigmar Gabriel à l’issue de sa rencontre avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu à Ankara. Le conseil des ministres fédéral doit en délibérer mercredi.

Temps de lecture: 3 min.

Un avion de reconnaissance Tornado du 51e escadron tactique « Immelmann » de l’armée de l’air allemande décolle de la base aérienne d’Incirlik en Turquie

La Bundeswehr va quitter Incirlik, a annoncé le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel

Photo : Bundeswehr/Bärwald

Le gouvernement turc n’est pas actuellement prêt, pour des raisons de politique intérieure, à accorder aux parlementaires allemands un libre accès à la Bundeswehr à Incirlik. C’est ce qu’a indiqué le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel lundi (5 juin) après s’être réuni avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu à Ankara.

En vertu du droit allemand, cela est toutefois inconcevable, car la Bundeswehr est une armée parlementaire. « Là où se trouve la Bundeswehr, elle doit pouvoir recevoir la visite de parlementaires », a insisté M. Gabriel, ajoutant : « Cela n’étant pas possible actuellement pour Incirlik, nous allons retirer la Bundeswehr. »

Le conseil des ministres délibère et décide

Dans une interview, la ministre de la Défense Ursula von der Leyen a déclaré que la suite des opérations ferait dès mercredi l’objet d’une délibération et d’une décision en conseil des ministres fédéral. « Pour lutter contre l’État islamique, Incirlik était jusqu’ici un bon point d’appui. Mais il n’est évidemment pas acceptable que nos parlementaires ne puissent rendre visite à nos soldats à Incirlik », a déclaré Mme von der Leyen. La Bundeswehr est bien préparée à son transfert. Il existe en Jordanie une base alternative.

Depuis la base aérienne d’Incirlik, des avions allemands survolent le territoire de la Syrie et de l’Iraq dans le cadre de missions de la coalition internationale contre l’État islamique. L’Allemagne soutient la coalition au moyen d’avions de reconnaissance Tornado et d’avions ravitailleurs pour le ravitaillement en vol des avions de combat.

Le soutien dans la lutte contre l’État islamique ne sera que brièvement interrompu

Le transfert de la Bundeswehr depuis Incirlik vers la Jordanie va demander du temps. Selon Ursula von der Leyen, les vols de reconnaissance et de ravitaillement de la Bundeswehr effectués dans le cadre de la lutte contre l’État islamique s’en trouveront interrompus. « Mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cette interruption soit de courte durée », a martelé la ministre fédérale de la Défense.

Mme von der Leyen avait déjà effectué un déplacement en Jordanie en mai. Elle avait rencontré sur place une équipe de reconnaissance de la Bundeswehr qui examine d’autres sites susceptibles d’accueillir le contingent de la Bundeswehr stationné à Incirlik.

« Ma première impression de la base aérienne d’Al Azraq, ici en Jordanie, a été positive », a conclu la ministre à l’issue de sa réunion avec l’équipe de reconnaissance. Les conditions opérationnelles pour les missions d’avions ravitailleurs et d’avions de reconnaissance Tornado sont bonnes.

Des soldats allemands de l’OTAN demeurent à Konya

La question du déploiement des forces armées allemandes en Turquie s’était également étendue à la base située à Konya. Celle-ci, à la différence de la base d’Incirlik, est également une base de l’OTAN. Depuis Konya, des avions de reconnaissance de l’OTAN sont employés pour servir deux objectifs importants. D’une part, ils apportent une contribution à la coalition internationale contre l’État islamique, et d’autre part ils jouent un rôle essentiel dans la surveillance de l’espace aérien de la zone OTAN.

Les avions-radars AWACS de l’OTAN sont une capacité commune de l’OTAN, et non nationale. Même si l’Allemagne participe en envoyant des effectifs, le déploiement d’avions AWACS de l’OTAN ne peut être décidé que par l’OTAN dans son ensemble. Il n’y a actuellement aucune discussion au sein de l’OTAN concernant un éventuel retrait de Konya.