À Bruxelles, les chefs d’État et de gouvernement se sont entretenus des relations commerciales internationales et se sont accordés sur une démarche concertée. Mme Merkel a assuré que l'on allait continuer à rechercher le dialogue. Mais il convient dans un premier temps d'attendre les décisions définitives du gouvernement américain. Le président américain Donald Trump avait annoncé auparavant que l'UE serait exemptée des taxes punitives prévues sur l'acier et l'aluminium.

Poursuivre les discussions

Lors du Conseil européen, les pays membres de l'UE se sont opposés en bloc aux taxes américaines envisagées sur l'acier et l'aluminium. La chancelière fédérale a salué cette forte cohésion. « Nous souhaitons avoir de bonnes relations transatlantiques mais nous sommes prêts à réagir le cas échéant si nous pensons que des règles commerciales internationales sont bafouées », a souligné Angela Merkel.

« Nous sommes d’avis que l'Union européenne a bien fait de chercher le dialogue », a affirmé la chancelière. « En effet, nous croyons que ces tarifs commerciaux, autrement dit ces taxes douanières, ne sont pas justifiés. » Ces derniers jours, la commissaire européenne au commerce Cecilia Malmström et le ministre fédéral de l'Économie Peter Altmaier avaient longuement négocié avec les partenaires américains. Selon la chancelière, ces discussions ont fourni une contribution importante. L'Europe a fait preuve d'unité sur le sujet et pris des engagements en faveur du libre-échange et contre le protectionnisme.

Lutter ensemble contre les surcapacités

La dispute concernant les taxes douanières punitives s'inscrit dans le contexte de la surproduction d'acier et d'aluminium au niveau mondial. À elle seule, la production d'acier a augmenté de 127 % depuis 2000, tandis que la demande croît plus lentement. De l'acier bon marché, provenant en particulier des pays asiatiques, arrive en force sur le marché mondial, créant ainsi des surcapacités.

L'offre excédentaire a pour conséquence des chutes de prix drastiques. Les pays européens doivent également faire face à des volumes d'acier croissants sur le marché mondial. Cela complique considérablement la situation économique de l'industrie de l'acier en Allemagne et en Europe. Le gouvernement fédéral s'emploie donc à créer des conditions de concurrence équitables au niveau mondial et à corriger les déséquilibres existants.

Le Forum mondial sur les surcapacités sidérurgiques a été fondé en 2016 sur la base d'une décision prise par les chefs d'État et de gouvernement lors du sommet du G20. Il souhaite élaborer, par le dialogue, des solutions communes pour la sidérurgie et lutter contre le déséquilibre sur les marchés mondiaux de l'acier. Sous la présidence allemande du G20, le Forum a réalisé de belles avancées et s'est entendu sur des principes visant à améliorer la transparence et la coopération.