« Aujourd’hui est un jour de deuil, mais c’est aussi un jour qui marque la volonté d’améliorer ce qui ne s’est pas bien passé. » C’est ce qu’a déclaré la chancelière mardi à Berlin, lors de la cérémonie commémorative de l’attentat terroriste de l’an dernier sur la Breitscheidplatz.
Temps de lecture: 4 min.
La veille, Mme Merkel avait reçu pour un entretien des personnes ayant vécu l’attaque.
« Aujourd’hui, nous avons tous partagé le deuil des proches des victimes et inauguré ce monument avec eux et avec les blessés », a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel à l’issue de la commémoration. La chancelière a également abordé sa rencontre, lundi à la Chancellerie fédérale, avec des personnes concernées par l’attaque. Ces entretiens ont selon elle été « très ouverts et sans fioritures » et lui ont montré quels ont été les manquements de l’État dans cette situation.
« Et pour moi, et je parle au nom de l’ensemble du gouvernement fédéral, il s’agit de travailler à améliorer les choses qui ne se sont pas bien passées. De faire tout ce qui est humainement possible non seulement pour garantir la sécurité, mais aussi pour donner aux personnes dont l’existence a été détruite ou affectée l’opportunité de retrouver la meilleure vie possible », a souligné la chancelière.
En ce premier anniversaire de l’attentat terroriste qui avait fait douze morts le 19 décembre 2016 sur la Breitscheidplatz à Berlin, l’Église évangélique de Berlin-Brandebourg-Haute Lusace silésienne, le Sénat et la Chambre des Députés de Berlin ainsi que le gouvernement fédéral ont organisé une commémoration commune à Berlin.
Outre le président fédéral Frank-Walter Steinmeier et les nombreux représentants du monde politique, des Églises et de la société civile, assistaient à la cérémonie, pour le gouvernement fédéral, la chancelière Angela Merkel, le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, le ministre fédéral de l’Intérieur Thomas de Maizière, le ministre fédéral de la Justice Heiko Maas et la ministre fédérale de la Famille Katarina Barley. Les proches des douze victimes ainsi que des personnes blessées lors de l’attentat étaient également présents. C’était aussi le cas des policiers et des personnels soignants qui avaient apporté leur aide juste après l’attaque.
L’attentat terroriste du marché de Noël de la Breitscheidplatz à Berlin le 19 décembre 2016 avait coûté la vie à douze personnes. Plus de 70 autres avaient été blessées, certaines grièvement. Cet acte, motivé par l’islamisme, avait provoqué une consternation mondiale. L’auteur de l’attentat Anis Amri, qui avait réussi à s’enfuir, avait été tué quatre jours plus tard lors d’un contrôle de routine par la police italienne dans les environs de Milan.
La chancelière avait tout d’abord pris part à l’achèvement d’un monument aux victimes du terrorisme. Ce lieu de mémoire sur la Breitscheidplatz est aussi un hommage aux victimes de l’attaque. Il représente une fissure dorée partant de la dalle de l’église du Souvenir, parcourant les marches et le trottoir très fréquenté jusqu’à la place elle-même. Dans les marches, le long de cette cicatrice, sont gravés les noms des victimes.
Mme Merkel a ensuite assisté à un office œcuménique, organisé en l’église du Souvenir de Berlin à l’invitation de l’évêque de l’Église évangélique de Berlin-Brandebourg-Haute Lusace silésienne, Markus Dröge, et de l’archevêque catholique de Berlin, Heiner Koch.
Le président fédéral Frank-Walter Steinmeier avait pris la parole pendant la prière à l’église du Souvenir. Il a lui aussi rendu hommage aux victimes de l’attentat : « Nous pleurons douze personnes originaires d’Allemagne, de Pologne, de République Tchèque et d’Ukraine, d’Israël et d’Italie, des hommes et des femmes qui vivaient à Berlin, y travaillaient ou y étaient en visite. »
Aux proches des victimes et aux survivants de l’attaque, le chef de l’État a tenu à adresser ce message : « Je veux vous en assurer : nous ne vous laisserons pas seuls faire face. » Concernant l’enquête sur cet attentat terroriste, M. Steinmeier a formulé cette exigence : « Nous devons tout d’abord exprimer et reconnaître les manquements qui auraient pu être évités. »
Lundi (18 décembre), la chancelière Angela Merkel avait reçu à la Chancellerie fédérale les proches des victimes ainsi que des survivants de l’attentat. Après la remise du rapport du délégué du gouvernement fédéral chargé des victimes et des familles des victimes de l’attentat de la Breitscheidplatz, Kurt Beck, la chancelière souhaitait parler avec les personnes concernées de la façon dont « l’État avait apporté son aide au cours de l’année ou avait échoué à aider ». C’est ce qu’avait précisé le porte-parole du gouvernement fédéral Steffen Seibert lundi avant la rencontre lors de la conférence de presse gouvernementale.
Dès la semaine dernière, mardi (12 décembre), la chancelière Angela Merkel s’était rendue sur la Breitscheidplatz afin de s’entretenir avec des exposants et des visiteurs du marché de Noël. Elle avait saisi cette opportunité pour échanger également avec les policiers responsables de la protection de la Breitscheidplatz.