Angela Merkel : renforcer les points communs

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Le premier ministre polonais à Berlin Angela Merkel : renforcer les points communs

L'Allemagne et la Pologne souhaitent coopérer étroitement dans les domaines de la politique économique et de défense. Les deux pays veulent également combattre en commun les causes de migration. C'est que qu'a souligné la chancelière lors de la visite du premier ministre polonais.

Temps de lecture: 4 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel en conversation avec le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki

L'Allemagne et la Pologne souhaitent faire face ensemble aux défis communs

Photo : Bundesregierung/Denzel

Dans une déclaration prononcée à l'issue de son entretien avec le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki, la chancelière fédérale Angela Merkel a souligné l'importance des relations entre l'Allemagne et la Pologne. Celles-ci sont « très, très étroites et intensives », dans les régions frontalières, mais aussi dans le domaine économique.

Il s'est agi en général d'un « échange de qualité, très sensé et marqué par le désir de développer le mieux possible nos relations dans l'intérêt mutuel », a rapporté Mme Merkel. C'est pourquoi on poursuivra ce dialogue intensif, y compris sous la forme de consultations intergouvernementales, dès qu'un nouveau gouvernement sera en place en Allemagne.

Économies fortement imbriquées

« Nos économies sont étroitement liées et le volume du commerce extérieur connaît déjà un développement très dynamique », a indiqué Mme Merkel. Dans ce contexte, il importe de favoriser une coopération étendue au niveau des petites et moyennes entreprises. Les gouvernements entendent donc améliorer les conditions d'une telle coopération.

La compétitivité doit être renforcée, en particulier dans l'Union européenne, et toutes les dimensions du marché intérieur doivent être bien développées. En ce qui concerne la libre circulation des services, l'Allemagne attend un certain niveau, mais reste bien sûr attachée de manière générale à ce principe, a assuré la chancelière.

Des divergences de vues subsistent sur la question du projet de gazoduc Nord Stream 2. « Nous croyons qu'il s'agit d'un projet viable. Nous sommes également en faveur de la diversification énergétique. Nous voulons aussi que l'Ukraine conserve le transit de gaz naturel », a souligné Mme Merkel. Il n'y a pas de danger pour la diversification, et l'Allemagne croit « qu'il faudrait considérer la question du point de vue économique ».

Coopération intense et mémoire

Mme Merkel a indiqué que la poursuite des échanges au niveau des sociétés civiles et l'exploitation des instruments de la coopération germano-polonaise lui tenaient beaucoup à cœur. Il est très important que les jeunes Allemands continuent de pouvoir visiter les mémoriaux de Kreisau et Auschwitz « afin d'y voir et d'y entendre les vraies réponses aux questions historiques », a affirmé la chancelière.

Elle a également indiqué que l'Allemagne reconnaissait « bien sûr clairement sa responsabilité historique en ce qui concerne la Shoah ». À cet égard, l'Allemagne souhaite un développement des échanges de jeunes. Une réactivation, avec la France, du Triangle de Weimar serait également souhaitable, selon elle.

Dans son podcast diffusé avant la visite du premier ministre polonais, la chancelière avait déjà souligné à quel point les relations bilatérales s'étaient bien développées depuis la conclusion du traité de bon voisinage et d'amitié germano-polonais il y a 27 ans. Même si des « divergences de vues peuvent exister dans certains dossiers », c'est la coopération intense des sociétés civiles des deux pays qui importe surtout.

Angela Merkel a dit vouloir affirmer clairement, en tant que chancelière fédérale : « Nous, Allemands, sommes responsables des événements survenus pendant l'Holocauste, la Shoah, sous le régime national-socialiste ». L'Allemagne porte la responsabilité des camps de concentration. « Cette responsabilité demeure, et chaque gouvernement fédéral l’assumera », a déclaré Angela Merkel.

Intensifier les échanges

Les personnes de souche polonaise en Allemagne sont « bien sûr les bienvenues » et le gouvernement fédéral, en coopération avec les Länder, doit leur offrir la possibilité d'apprendre le polonais. En sens inverse, il serait souhaitable de réactiver la « table ronde » chargée d'examiner les préoccupations de la minorité allemande en Pologne, laquelle n'a pas été convoquée depuis trois ans. Les ministères des Affaires étrangères des deux pays doivent poursuivre leur coopération intensive à cet égard.
Points communs en matière de politique étrangère et de sécurité

Concernant la situation de l'Ukraine, la chancelière fédérale et son hôte polonais ont affirmé qu'ils tenaient à soutenir le format Normandie afin de promouvoir la mise en œuvre des accords de Minsk. Il importe que la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine soient préservées. À cette fin, le dialogue se poursuit avec les dirigeants russes et ukrainiens.

Dans la politique de réfugiés, les vues convergent sur les questions relatives à la lutte contre les causes de migration, selon Mme Merkel. L'Allemagne et la Pologne gèrent des écoles au Liban afin de venir en aide aux réfugiés sur place. En outre, les deux pays sont d'avis que la protection des frontières extérieures par l'agence européenne Frontex, basée à Varsovie, doit être améliorée. « Nous croyons également que le prochain cadre financier pluriannuel doit veiller à ce que ces nouvelles tâches puissent véritablement être assurées », a exigé la chancelière.

La coopération dans le domaine de la défense, particulièrement en ce qui concerne la composante européenne de l'OTAN, est également importante, a-t-elle ajouté. Ici, la coopération structurée permanente (CSP) représente un progrès important en vue de l'accomplissement des tâches européennes.

L’Union européenne supervise le respect des traités

À propos du conflit entre l'UE et la Pologne concernant la réforme du système judiciaire dans ce pays, la chancelière s'est dite convaincue que les pourparlers entre le premier ministre polonais et la Commission européenne aboutiraient. « En adhérant à l'Union européenne, nous nous sommes tous engagés à respecter les principes de l'état de droit. Il s'agit pour ainsi dire du socle de notre coopération au sein de l'UE », a expliqué Mme Merkel. « J'espère et je crois que nous sommes sur la bonne voie ».