Améliorer les relations « sur la base de nos valeurs »

  • Page d'accueil
  • Le gouvernement fédéral

  • Actualités

  • Service

  • Médiathèque

Relations entre l'Allemagne et la Turquie Améliorer les relations « sur la base de nos valeurs »

Le gouvernement fédéral continuera de faire « tout son possible » pour améliorer les relations germano-turques. Cependant, il le fera « sur la base de nos valeurs et de nos représentations, et en toute clarté ». C'est ce qu'a affirmé la chancelière au Bundestag. Elle a également réaffirmé sa critique vis-à-vis des comparaisons avec le national-socialisme faites par des représentants du gouvernement turc.

Temps de lecture: 5 min.

Il existe actuellement de « profondes différences de vues » entre l'Allemagne et la Turquie, a déclaré la chancelière fédérale Angela Merkel dans une déclaration gouvernementale devant le Bundestag. Ces divergences concernent des questions fondamentales relatives à la démocratie et au droit. « Il y a peu de pays avec lesquels l'Allemagne entretienne des relations aussi complexes, mais également aussi diverses qu'avec la Turquie », a souligné la chancelière.

Les comparaisons avec l'Allemagne nazie déplacées et déprimantes

C'est pourquoi sont « d'autant plus tristes et déprimants » les propos par lesquels des membres du gouvernement turc et aussi le président turc ont fait un rapprochement entre la République fédérale d'Allemagne et l'Allemagne nazie.
« Cela est si déplacé qu'on ne peut même pas vraiment le commenter », a clairement affirmé Mme Merkel. Cela ne peut absolument pas être justifié, même par une campagne référendaire visant à introduire un système présidentiel en Turquie, a-t-elle dit.
« Ces comparaisons doivent cesser », a exigé la chancelière. Elles ne sont pas dignes de la densité du tissu des relations entre les deux peuples aux niveaux de la politique, de la société et de l'économie, et aussi en tant que partenaires au sein de l'OTAN.

Le week-end dernier, le président turc Recep Tayyip Erdoğan avait exprimé dans ces termes son mécontentement face au débat concernant les rassemblements électoraux annulés de personnalités politiques turques en Allemagne : « Vos pratiques ne sont pas différentes de celles des nazis. Je pensais que l'Allemagne avait renoncé depuis longtemps [à ces pratiques]. Nous nous étions trompés. »

Continuer à s'engager en faveur de la libération de Deniz Yücel

Il n'est pas de l'intérêt de l'Allemagne « que la Turquie, qui demeure un partenaire au sein de l'OTAN, s'éloigne encore plus de nous ». Le gouvernement fédéral continuera de faire « tout son possible » pour améliorer les relations germano-turques. Cependant, il le fera « sur la base de nos valeurs et de nos représentations, et en toute clarté », a souligné Mme Merkel.

La chancelière a également promis que le gouvernement fédéral allait continuer de s'engager « par tous les moyens en son pouvoir » afin que le journaliste allemand Deniz Yücel, actuellement incarcéré en Turquie, retrouve sa liberté.
Le gouvernement considère toujours que les rassemblements électoraux de personnalités politiques turques en Allemagne sont possibles dans les limites du cadre juridique et des valeurs de la liberté d'opinion, de la liberté de la presse, de la liberté d'expression et de la liberté de réunion, a précisé la chancelière fédérale. Ainsi, les manifestations doivent être annoncées en bonne et due forme, en temps utile et en toute transparence, et elles doivent aussi avoir été autorisées.

L’Allemagne est « l’un des pays les plus libres au monde »

Mercedi (8 mars), le ministre fédéral des Affaires étrangères Sigmar Gabriel avait déclaré, à l'issue d'une rencontre avec son homologue turc Mevlüt Çavuşoğlu, à Berlin : « Il y a des limites qu'on ne peut tout simplement pas dépasser, et les comparaisons avec l'Allemagne nazie en sont une. »
« Notre pays est le plus libre ayant jamais existé sur le sol allemand. Nous sommes l'un des pays les plus libres et les plus démocratiques au monde », avait ajouté M. Gabriel.

Rencontre positive et honnête, même si des divergences d'opinion persistent

La réunion avec M. Çavuşoğlu a été « positive, honnête, amicale et ouverte, mais aussi directe », des divergences d'opinion subsistant entre les deux parties, a rapporté le ministre. « Nous nous sommes entendus pour dire qu'aucune des deux parties n'avait d'intérêt à dégrader les relations de manière durable », a souligné M. Gabriel.

Tous les thèmes litigieux ont été abordés lors de l'entretien, a-t-il précisé. Outre le référendum constitutionnel prévu en Turquie et les meetings électoraux de personnalités politiques turques en Allemagne, M. Gabriel a aussi évoqué le cas de Deniz Yücel, le journaliste allemand incarcéré en Turquie.

L'objectif d'un partenariat ouvert et honnête

À présent, il s'agit de revenir, pas à pas, à des relations normales et aussi amicales, a déclaré le ministre fédéral des Affaires étrangères. Il a expressément salué l'importance de l'entretien : « Seuls des entretiens tels que celui que nous avons mené aujourd'hui nous permettront rétablir, peu à peu, de meilleurs rapports. » L'objectif commun doit être celui d'un « partenariat et une amitié équitables, ouverts et honnêtes » entre les deux pays, a affirmé M. Gabriel.

La liberté de la presse et la liberté d'opinion sont des valeurs fondamentales

Le gouvernement fédéral attache beaucoup d'importance à une bonne relation avec la Turquie, avait déclaré lundi (6 mars) le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, lors de la conférence de presse gouvernementale. Au cours des derniers mois, le gouvernement fédéral a exprimé à plusieurs reprises sa grande inquiétude en ce qui concerne la restriction de la liberté d'opinion et de la liberté de la presse en Turquie.

« Nous avons critiqué les mesures prises à l'encontre de nombreux journalistes », avait affirmé M. Seibert. Le sort de Deniz Yücel est représentatif des atteintes à la liberté d'opinion et la liberté de la presse, avait-t-il dit. « Nous réclamons qu'il obtienne un traitement équitable et conforme aux principes de l'État de droit. » Le gouvernement fédéral estime que la détention provisoire imposée à M. Yücel est exagérée et disproportionnée. « Nous attendons que Deniz Yücel retrouve sa liberté le plus rapidement possible », avait réclamé le porte-parole du gouvernement fédéral.

« Toutes ces divergences de vues doivent faire l'objet d'une discussion entre partenaires », avait poursuivi M. Seibert. « En toute clarté et, en ce qui nous concerne, sur la base de nos valeurs : la liberté d'expression, la liberté de la presse et la liberté de réunion. »