« Renforcer nos valeurs communes »

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Angela Merkel pendant le débat budgétaire « Renforcer nos valeurs communes »

Ne pas se replier sur soi mais au contraire, de concert avec nos partenaires du monde entier, renforcer nos valeurs communes : tel est l’appel lancé par Angela Merkel au Bundestag pour répondre au terrorisme international et aux conflits en Syrie et en Turquie. La lutte antiterroriste relève de « notre liberté », a-t-elle affirmé.

Temps de lecture: 5 min.

La chancelière fédérale Angela Merkel s’exprime au Bundestag pendant le débat général sur le budget fédéral

La chancelière critique dans son discours le rejet par Donald Trump du projet d’accord commercial transatlantique

Photo : Bundesregierung/Kugler

Il s’avère « que ce que nous considérions comme tout naturel n’est en fait pas aussi évident qu’il y paraît », a souligné la chancelière allemande dans son discours prononcé au cours du débat budgétaire au Bundestag. Compte tenu des « évolutions d’une inquiétude alarmante » en Turquie, du conflit syrien et du terrorisme international, le repli sur soi ou le cloisonnement n’est pas une solution, estime-t-elle. L’Allemagne doit plutôt porter dans le monde, avec ses partenaires et alliés internationaux, « les valeurs qui sont pour nous justes et importantes ».

Angela Merkel a qualifié le terrorisme international de nouvelle grande menace asymétrique qui constitue un défi également pour l’Allemagne : « Le terrorisme faisant partie de notre vie quotidienne et de nos villes, le combattre relève de notre liberté », a-t-elle déclaré.

Critiquer la Turquie quand c’est opportun

La chancelière a rejeté les accusations du président turc Recep Tayyip Erdogan selon lesquelles l’Allemagne ne participerait pas assez à la lutte antiterroriste. Le gouvernement fédéral est aussi impliqué dans cette lutte que n’importe qui d’autre en Europe. Rien ne justifie cependant de restreindre la liberté de la presse et d’emprisonner plusieurs milliers de personnes en Turquie, a critiqué la chancelière. D’un autre côté, elle a plaidé pour maintenir le dialogue avec Ankara.

La situation en Syrie, à Alep en particulier, nous oppresse chaque jour, a souligné la chancelière fédérale. Il y a trop d’indices montrant que des établissements médicaux sont volontairement bombardés. C’est interdit par le droit international et doit faire l’objet de poursuites pénales, a-t-elle déclaré avant d’ajouter : « Le régime de Bachar Al-Assad doit le savoir, et il est fort regrettable que la Russie soutienne ce régime. »

Réagir contre les commentaires incitant à la haine sur Internet

Au début de son discours prononcé dans le cadre du débat général au Bundestag, la chancelière fédérale a rappelé que la formation de l’opinion « fonctionne tout à fait différemment » à l’ère des réseaux sociaux. En effet, aujourd’hui circulent sur Internet des opinions et des commentaires qui sont soumis à un contrôle journalistique nettement moins vigilant que par le passé.

Outre la désinformation, la chancelière a évoqué les phénomènes comme les « bots » ou les « trolls » dans les médias sociaux. Elle a dit soutenir les efforts déployés par les ministres fédéraux de l’Intérieur et de la Justice, Thomas de Maizière et Heiko Maas, afin d’interdire sur Internet les commentaires incitant à la haine.

Le G20, une « chance de donner un visage humain à la mondialisation »

La présidence du G20 que prend l’Allemagne au 1er décembre est une « chance de donner un visage humain à la mondialisation ». Mme Merkel a annoncé vouloir accorder la priorité à l’Afrique pendant cette présidence, ce continent étant jusqu’ici celui qui profite le moins du développement économique mondial.

La chancelière a réaffirmé que son pays devait, notamment en raison de ses expériences positives avec l’économie sociale de marché, s’engager pour que, dans la mondialisation, l’accent soit mis « sur les points communs, le multilatéralisme et l’organisation en commun avec d’autres ».

Accélérer les décisions de l’Union européenne

Le budget fédéral de 2017 reflète, selon Mme Merkel, les priorités du gouvernement fédéral. L’Allemagne ne pouvant résoudre à elle seule les questions internationales, l’augmentation des dépenses de la coopération au développement est « la bonne réponse aux défis de notre temps ».

Aux yeux de la chancelière, le Brexit est pour l’Union européenne une « grave césure » qui l’empêche de tenir actuellement sa promesse de bien-être. Outre la numérisation et un renforcement de la compétitivité, il est urgent avant tout de lutter contre le chômage des jeunes. L’Europe est « souvent très lente », estime Mme Merkel, d’où sa mise en garde : « Il faut prendre des décisions plus rapidement et ce qui est décidé doit être mis en œuvre si l’on ne veut pas que l’Europe perde de sa crédibilité ».

Unis face à la crise des réfugiés

Angela Merkel a salué l’engagement citoyen dans la gestion de la crise des réfugiés. L’année dernière, une « coopération remarquable » s’est ainsi manifestée, de même que la solidarité entre de nombreux travailleurs et des bénévoles. Le gouvernement a « ordonné et géré les choses ». L’accord signé par l’Union européenne avec la Turquie a permis d’améliorer la lutte contre la migration illégale, a-t-elle insisté.

L’Allemagne peut contribuer à résoudre des questions internationales telles que la migration ou la guerre, mais elle ne peut résoudre ni la faim dans le monde ni les problèmes des 65 millions de réfugiés. Pour cette seule législature, le budget du ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement a augmenté de deux milliards d’euros. Les dépenses au titre de l’aide humanitaire sont passées de 438 millions d’euros en début de législature à 1,3 milliard d’euros. Cela a permis d’offrir des conditions de vie dignes aux habitants des camps de réfugiés au Liban et en Jordanie. « Cet argent est bien investi », a jugé la chancelière.

Une situation jamais aussi bonne

Angela Merkel a également parlé des succès de la politique budgétaire du gouvernement fédéral. La Fédération, par exemple, n’a pas contracté de nouvelles dettes depuis 2014. De plus, les salaires réels et les retraites ont augmenté. Dans la protection sociale, des « progrès énormes » ont été réalisés et les prestations financières dans ce domaine ont enregistré une hausse de 25 pour cent. « C’est certain, jamais les habitants de notre pays n’ont connu une situation aussi bonne qu’aujourd’hui. »