Olaf Scholz : « L’Europe est unie »

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Déclaration de politique générale au Bundestag Olaf Scholz : « L’Europe est unie »

« Les épreuves de notre époque appellent une nouvelle manière de penser et des actions courageuses de la part de chacun d’entre nous », a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz dans sa déclaration de politique générale. Face à la guerre d’agression impérialiste menée par la Russie contre l’Ukraine, des décisions tournées vers l’avenir ont déjà été prises, a-t-il ajouté. Dans son discours, le chancelier a tracé la voie à suivre dans cinq domaines pour que l’Allemagne et l’UE puissent surmonter ces épreuves.

7 Min. Lesedauer

Le chancelier fédéral Olaf Scholz s’exprime au Bundestag.

« Personne, aucune famille, aucun retraité, aucun étudiant, aucune entreprise ne doit avoir peur de ne plus pouvoir faire face aux prix de l’électricité, du gaz ou du chauffage urbain », a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz.

Foto: Gouvernement fédéral/Kugler

Première épreuve : la guerre en Ukraine

Le chancelier a été clair : « Vladimir Poutine n’atteindra pas ses objectifs de guerre. » Les partenaires de l’Ukraine, dont l’Allemagne, soutiennent le pays sur le plan politique, financier, humanitaire, ainsi qu’avec des armes, « aussi longtemps que cela sera nécessaire ».
L’Allemagne fournit ce dont l’Ukraine a besoin de toute urgence : artillerie et défense aérienne. L’Allemagne a été l’un des premiers pays à promettre à l’Ukraine, début juin, des systèmes de défense aérienne modernes. Le premier d’entre eux vient d’être livré. Trois autres suivront. En outre, l’Allemagne a livré des missiles antiaériens et des chars Guepard.
L’UE a encore augmenté la pression sur le gouvernement russe en adoptant un nouveau train de sanctions : « Ce cap sera maintenu tant que la Russie poursuivra sa guerre d’agression brutale », a précisé M. Scholz. 

Conférence sur la reconstruction et coordination internationale

Lors du Conseil européen qui débute à Bruxelles, les dirigeants de l’UE discuteront également de la manière dont ils peuvent aider l’Ukraine à se reconstruire. Dans le cadre de la conférence internationale d’experts du 25 octobre, « des esprits brillants issus de la science, de l’économie et de la société civile » rassembleront des propositions pour une reconstruction de l’Ukraine « et fourniront ainsi des éléments en vue d’un plan Marshall international pour l’Ukraine », a annoncé M. Scholz.
Les efforts en vue d’une coordination européenne et internationale plus étroite en matière de soutien militaire à l’Ukraine progressent également. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se sont mis d’accord sur une nouvelle mission de formation pour environ 15 000 soldats ukrainiens. L’un des deux quartiers généraux sera situé en Allemagne. D’ici le printemps, une brigade complète comprenant jusqu’à 5 000 soldats sera formée. 

Coopération européenne en matière de défense aérienne

L’Allemagne aussi se réorganise en matière de politique de sécurité. En témoignent le Fonds spécial pour la Bundeswehr, le recentrage des forces armées sur la défense du territoire et de l’Alliance et la prise en charge d’une plus grande responsabilité sur le flanc oriental de l’OTAN. L’idée d’une coopération européenne plus étroite en matière de défense aérienne, qui a déjà été reprise par 14 pays européens, va également dans ce sens. « C’est exactement le type de synergie, le type de division intelligente du travail dont nous avons besoin aujourd’hui pour la sécurité de l’Europe », a déclaré M. Scholz.

Deuxième épreuve : la faim comme arme

La guerre de la Russie n’a pas seulement des conséquences pour l’Europe, elle entraîne également des pénuries de denrées alimentaires et d’engrais dans le monde entier. « M. Poutine ne fait pas que s’en accommoder. Il utilise la faim comme une arme », a clairement indiqué M. Scholz. Pour que les pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes continuent à défendre le droit international contre les agressions, il faut prendre leurs préoccupations au sérieux, a-t-il dit.
C’est pourquoi l’UE a commencé très tôt à mettre en place des voies d’exportation alternatives pour les céréales ukrainiennes. Nous avons également réussi à créer une alliance pour la sécurité alimentaire mondiale avec des engagements du G7 à hauteur de 14 milliards de dollars. Grâce à elle, « nous avons au moins une chance d’éviter une catastrophe mondiale due à la famine », a déclaré le chancelier. 

Troisième épreuve : l’énergie comme arme

M. Poutine utilise également l’énergie comme une arme. Il espérait pouvoir faire chanter l’Europe en coupant le robinet de gaz, a affirmé le chancelier fédéral. « Mais là aussi, il a fait une erreur de calcul. Car en Europe, nous sommes unis. » 
En Allemagne et en Europe, de gros efforts ont été entrepris pour renforcer la sécurité énergétique. L’Allemagne a par exemple conclu de nouveaux contrats de livraison et mis en place des structures d’importation alternatives, comme les terminaux de gaz liquéfié de Wilhelmshaven et Brunsbüttel. En outre, des mesures d’urgence ont été prises, comme l’exploitation de trois centrales nucléaires pendant tout l’hiver. À cela s’ajoutent les efforts de la population et des entreprises pour faire des économies. « Je leur en suis extrêmement reconnaissant. Ensemble, nous voulons réduire notre consommation de gaz de 20 %. »

Le chancelier s’est en outre félicité de l’objectif d’économie de 15 % de la consommation de gaz à l’échelle européenne. Il s’agit d’un « signal fort de solidarité européenne », notamment vis-à-vis de l’Allemagne, qui était jusqu’à présent particulièrement dépendante du gaz russe.

Au vu de toutes ces mesures, M. Scholz est confiant : « Ensemble, nous pouvons traverser cet hiver. » 

Quatrième épreuve : l’évolution des prix

« Il ne fait aucun doute que les prix de l’électricité et du chauffage, du gaz, du pétrole et du charbon doivent baisser », a déclaré le chancelier fédéral Olaf Scholz. Cette question est également à l’ordre du jour du Conseil européen. L’UE a déjà fait preuve de sa capacité d’action avec le frein aux prix de l’électricité. Une voie commune a ainsi pu être empruntée pour soulager les citoyens.

En ce qui concerne les prix du chauffage et du gaz, les choses sont un peu plus compliquées. Le chancelier a notamment salué les propositions de la Commission européenne visant à coordonner plus étroitement l’achat de gaz. Par exemple, des achats groupés d’entreprises européennes sont envisagés, et les réservoirs de gaz européens pourraient être remplis en commun. Un plafonnement des prix du gaz imposé par les autorités politiques présenterait toutefois le risque que « les Européens n’obtiennent au final pas plus de gaz, mais moins », selon M. Scholz.

Bouclier de protection économique

M. Scholz a en outre fait référence aux efforts déployés au niveau national, avec un bouclier de défense d’un montant de 200 milliards d’euros, qui comprend entre autres un frein au prix du gaz. Le gouvernement fédéral met également en œuvre les propositions d’une commission d’experts : au plus tard en mars, tous les citoyens raccordés au gaz ou au chauffage urbain recevront un forfait de base à prix réduit. 

Le chancelier a souligné que, grâce aux mesures prises, « personne, aucune famille, aucun retraité, aucun étudiant, aucune entreprise ne doit avoir peur de ne plus pouvoir faire face aux prix de l’électricité, du gaz ou du chauffage urbain ».

Le chancelier a rappelé que le bouclier de protection économique de l’Allemagne avait été conçu pour une période de deux ans et demi afin que le pays soit également équipé pour faire face au prochain hiver. Celui-ci correspond à environ 2 % du produit intérieur brut. Il se situe ainsi dans l’ordre de grandeur des paquets qui ont également été ficelés ailleurs en Europe.
L’UE dispose également de moyens financiers importants pour faire face à la crise. Ainsi, plus de 600 milliards d’euros sont encore disponibles dans le cadre de la Facilité pour la reprise et la résilience. Ces fonds peuvent être utilisés pour développer les énergies renouvelables, a indiqué le chancelier. 

Cinquième épreuve : le tournant historique

La sortie des énergies fossiles demeure une priorité pour le gouvernement fédéral. Les énergies renouvelables ainsi qu’une meilleure efficacité énergétique sont la meilleure stratégie pour un approvisionnement énergétique sûr et abordable, a affirmé M. Scholz. « Chaque éolienne sur terre ou en mer, chaque installation photovoltaïque nous rend un peu moins dépendants du pétrole et du gaz coûteux », a-t-il insisté. « Toutes les règles, toutes les lois importantes nécessaires pour que l’Allemagne atteigne ses objectifs climatiques seront en place d’ici la fin de l’année », a-t-il par ailleurs promis.« Et au niveau de l’UE, on veut parvenir à un accord définitif sur le paquet Ajustement à l’objectif 55 dans les mois à venir », a-t-il ajouté.

La force de la démocratie

À la fin de son discours, le chancelier a souligné une nouvelle fois pourquoi la guerre de Vladimir Poutine contre le monde libre échouerait. En effet, dans les régimes autocratiques comme la Russie, l’objectif est d’atteindre la plus grande uniformité possible. L’opposition est punie ; les opposants disparaissent.

En démocratie, il y a des débats, on se bat pour trouver les meilleures solutions, et les médias et la critique libres fournissent sans cesse des impulsions en faveur du changement et du progrès. « C’est là que réside la force des sociétés ouvertes ! C’est là que réside la force de la démocratie ! Cette force, cette puissance, Mesdames et Messieurs, Vladimir Poutine et ses acolytes la sous-estiment de manière dramatique. »

Roman Schwarzmann était présent au Bundestag en tant qu’invité spécial. Originaire de la ville d’Odessa, M. Schwarzmann est un survivant ukrainien de l’Holocauste qui a été déporté avec sa famille dans un ghetto en 1941. Depuis 30 ans, il s’engage en faveur des survivants juifs en Ukraine. Olaf Scholz l’a remercié pour sa visite et a rappelé que même ceux qui ont survécu à la terreur et à la persécution nazies devaient à nouveau craindre pour leur vie.